Lors du comité d’entreprise extraordinaire, qui se tenait hier à Lille, la direction de La Voix du Nord a confirmé et officialisé le plan « social » qui prévoit la suppression de 178 postes, dont 72 emplois de journalistes, au sein du grand quotidien régional du Nord. C’est une triste première, dans l’histoire récente de la presse, de voir des dirigeants supprimer « préventivement » un quart des effectifs dans une entreprise qui a dégagé en 2015 cinq millions d’euros de marge bénéficiaire.
Le Syndicat National des Journalistes, première organisation de la profession, apporte tout son soutien aux salariés de La Voix du Nord, et à l’intersyndicale, en lutte contre un projet aventureux, consistant à réduire la voilure éditoriale du support papier pour développer son offre numérique, dépourvue de modèle économique. Le SNJ ne remercie pas le gouvernement, et sa loi El Khomri contre le Travail, qui offre aux patrons la possibilité de licencier au nom de justifications économiques plus que douteuses. Il étudiera toutes les voies, y compris juridiques, pour éviter que cette casse « sociale » ne soit validée par la Dirrecte [1].
Le SNJ partage les doutes des salariés quant à ce projet « Demain La Voix » qui « ambitionne » de laisser 178 salariés sur le carreau. Le SNJ espère que la vente du siège du journal au groupe Rossel, il y a quelques semaines, pour la modique somme de 36 millions d’euros, ne servira pas à régler les indemnités de licenciement. Et que les salariés de La Voix du Nord ne sont pas en train de payer le prix social de la stratégie d’expansion du groupe Rossel, qui s’est positionné pour le rachat de Paris Normandie.
Paris, le 11 Janvier 2017
Source : site du SNJ.
Communiqué intersyndical (Filpac, Snj, Snj-Cgt, CFDT-journalistes) sur le site du SNJ-CGT.