191 postes menacés dans les Journaux du Midi, 155 autres sur le groupe Dépêche, les nouvelles purges annoncées dans les effectifs des deux groupes sont démesurément lourdes, inacceptables, et ne peuvent qu’engendrer d’inévitables tensions.
Les membres du comité d’entreprise de Midi Libre ont unanimement donné un avis défavorable, ce mercredi 4 mars 2015, lors d’un CE extraordinaire, à la prise de contrôle des Journaux du Midi par La Dépêche du Midi et des actionnaires minoritaires. Les dirigeants du groupe Dépêche du Midi et du groupe Sud-Ouest ont en effet présenté un projet non abouti, sans donner le minimum d’informations aux élus : pas d’indication du prix de vente (jugé confidentiel par les acheteurs principaux) avec une composition du tour de table non finalisée et non dévoilée, sans l’identité des actionnaires locaux. Mais au-delà de ce manque d’informations basiques, c’est avant tout contre l’ampleur du coût social annoncé que les membres du CE de Midi Libre ont manifesté leur vive opposition.
Le SNJ, dont les sections sont majoritaires dans les rédactions des groupes Midi Libre et Dépêche du Midi, dénonce avec fermeté cette nouvelle casse sociale qui se profile : 191 suppressions de postes aux Journaux du Midi et 155 autres sur le groupe Dépêche, soit plus de 20% des effectifs actuels. Ce n’est même plus une saignée, c’est une véritable mise à mort des capacités opérationnelles des titres et des entreprises des deux groupes qu’ont annoncé les dirigeants de La Dépêche du Midi. Ces derniers ont déjà fait montre de leur capacité à réduire à l’os les rédactions du groupe Dépêche. Ils ont déjà supprimé pas moins de 90 postes de journalistes dans les rédactions des quotidiens du groupe en moins de dix ans. Ils ont mis fin, ces deux dernières années à l’heddomadaire La Semaine du Lot et au mensuel Toulouse Mag, et viennent de faire cesser de paraître la lettre d’information économique MPS. Alors que Midi Libre sort à peine d’un plan social, les nouvelles purges qu’ils annoncent dans les effectifs des deux groupes sont démesurément lourdes, inacceptables, et ne peuvent qu’engendrer d’inévitables tensions. D’autant que ces nouvelles réductions drastiques de masse salariale semblent être l’unique levier de financement de l’opération.
Mardi 24 février, lors d’un Comité d’entreprise de La Dépêche du Midi, la direction a indiqué qu’il n’y aurait rien à négocier pour les journalistes, allant jusqu’à nier l’existence de prochaines réorganisations à opérer. Le SNJ, premier syndicat de la profession, demande aux dirigeants du groupe Dépêche, dans cette période difficile que traversent les deux groupes de presse quotidienne régionale, de faire preuve d’un minimum de respect et de concertation envers tous les salariés et tous leurs représentants pour poser dès à présent les bases d’un dialogue social plus constructif. Notamment vis à vis des rédactions, dans un respect de leurs cultures respectives et pour garantir également leur indépendance vis-à-vis des actionnaires.
Paris, le 04 Mars 2015
Source : site du SNJ.