Au cours de sa conférence de presse du 8 janvier 2008, Nicolas Sarkozy a déclaré qu’il fallait « réfléchir à la suppression totale de la publicité sur les chaînes publiques ». Ces chaînes a-t-il ajouté, « pourraient être financées par une taxe sur les recettes publicitaires accrue des chaînes privées et une taxe infinitésimale sur les chiffres d’affaires des nouveaux moyens de communication comme l’accès à Internet ou la téléphonie mobile. »
– Quelle est « l’opinion de la Bourse », comme disent ceux qui croient et souhaitent que la Bourse pense pour nous ?
Selon le Nouveobs.com, quelques minutes après cette annonce, le cours des actions de TF1 et M6 Métropole TV s’envolait à la Bourse de Paris. A 10h55, TF1 prenait 8,38%, et M6 Métropole TV 6,86%, tandis que le marché parisien gagnait 0,84%. Bouygues, maison mère de TF1, prenait 3,24%. Sans commentaires...
– Et quel est notre avis ?
Il y a suppression et suppression. Toutes les suppressions de la publicité ne sont pas équivalentes. Elles peuvent même être totalement opposées dans leurs intentions et leurs effets.
Une suppression de la publicité qui, comme on peut le craindre, serait à la fois brutale et sans contrepartie satisfaisante, qu’il s’agisse du niveau et des modalités du financement du secteur public ou de l’étendue de son périmètre d’activité, aurait pour conséquences un renforcement du secteur privé, l’étranglement du secteur public et son assujettissement au pouvoir exécutif : dans la continuité des mesures prises ou annoncées par le gouvernement depuis mai 2007 [1].
À quelles conditions une suppression progressive de la publicité pourrait-elle renforcer le secteur public ? C’est ce que l’on peut lire dans les propositions publiées ici même en mars 2006 et en débat au sein d’Acrimed depuis longtemps : « Pour une refondation de l’audiovisuel public - La question du financement ».