Dans le cadre du mouvement Nuit Debout, nous avons pensé qu’il serait judicieux d’associer à cette convergence des luttes celle pour un journalisme responsable, honnête, libre, divers et de qualité. Combat que nous menons déjà pour la plupart mais qu’il serait bon d’affirmer en ces temps de politique de l’info low-cost, de l’audience reine et du buzz. Politique qui touche l’ensemble des médias : des agences de presse aux organes de presse écrite en passant par la radio, la télévision et internet.
Cette situation se matérialise par un discrédit important auprès de nos lecteurs, auditeurs et téléspectateurs. Dans le même temps, poussée par une volonté extrême de rationalisation économique, notre profession se précarise. Le tout au profit d’une abrutisation rampante de la société.
Cet engagement prendra la forme d’un Manifeste des journalistes debout, que nous vous inviterons à signer, si vous êtes en accord avec son contenu.
Pour commencer l’écriture de ce manifeste, nous avons besoin de vos témoignages :
Journalistes, rédacteurs, pigistes, JRI, photographes de presse, documentalistes radio, stagiaires, précaires… vous tous dont le métier est de transmettre l’information
Vous avez été censurés dans la rue ou par votre hiérarchie
Vous travaillez pour un employeur qui contourne la convention des journalistes en vous imposant abusivement un statut d’auto-entrepreneur, d’intermittent… ou en vous payant en droit d’auteur
Vous subissez une pression constante pour améliorer votre productivité (quantité d’articles à écrire, reportages à réaliser…)
Vous n’avez plus les moyens ni le temps d’aller sur le terrain
Vous n’avez plus les moyens ni le temps d’enquêter
Vous n’avez plus les moyens ni le temps de recouper vos informations
Vous devez choisir vos sujets en fonction de leur potentiel d’audience
Vous devez créer du contenu plutôt que traiter de l’information
Vous publiez des articles non-relus
Vous avez des managers, et non plus des rédacteurs en chef
Vous avez été témoins de suppressions de poste, de coupes dans les budgets piges et dans les salaires
Vous avez choisi d’être pigiste et vous enquêtez des semaines pour au final être payé au lance-pierre
Vous avez dû signer un article réécrit ou re-titré par votre chef pour être plus racoleur
Vous n’avez pas reconnu les images ni le sens donné aux images que vous avez ramenées d’un tournage
Vous avez eu l’impression de piétiner la déontologie de votre métier
Vous en avez souffert
Si vous vous sentez concernés par une ou plusieurs situations décrites ci-dessus, que vous souhaitez témoigner ou nous parler du journalisme auquel vous aspirez, contactez-nous à cette adresse : lesjournalistesatterres@gmail.com
Pour une presse indépendante
Les journalistes debout
Sophie Eustache et Julien Bonnet