Cet article est paru dans un hebdomadaire que la rumeur prétend « de gauche ». Cela commence par un couplet méprisant que - pluralisme de la presse oblige - on aurait pu lire … dans Le Figaro.
« Pour les leaders altermondialistes - quinquagénaires ayant connu la brûlure du gauchisme-, le bouillonnement actuel est un miracle. L’histoire repasse le plat, la révolution revient, les troupes nouvelles se lèvent. On est de nouveau dans les années 1970. Rassemblements, utopie, jeunesse en dissidence, foules en marche vers le Bien. Mais aussi profonde intolérance envers l’ennemi. On n’est pas dans la violence physique que pouvaient imposer les services d’ordre maos ou trotskistes. On est soucieux, dans le mouvement, des principes de transparence et de consensus. Mais les lynchages verbaux sont monnaie courante. Pascal Lamy, commissaire européen à la Concurrence et vétéran du PS, accusé d’être le fourrier du libéralisme, est une tête de Turc de cette foule heureuse. »
N’ayant pour horizon que le marché et pour adversaires que « On », - condensé de « leaders altermondialistes » et de leurs « troupes » - Claude Askolovitch soigne ses maux de foie avec la morgue coutumière des petits folliculaires…
… Mais c’est pour trouver un exutoire à sa haine fielleuse.
« Il y a dans la fraternité des choses moins claires. Bernard Langlois, directeur de la revue « Politis », un des organes du mouvement altermondialiste, a récemment exécuté le PS, coupable de ne pas rompre avec Israël, pointant nommément trois de ses dirigeants d’origine juive - Moscovici, Fabius et Strauss-Kahn, « époux d’Anne Sinclair, elle-même militante sioniste acharnée » [1]. Dans le même numéro de « Politis » était pieusement contée la belle histoire du Larzac ! C’est la face cachée du rêve. Détestation des modérés. Tolérance envers des thèmes troubles. Acceptation de minorités radicales qui font passer le message dans le consensus général. Le Mouvement de l’Immigration et des Banlieues, qui tire des difficultés de l’intégration et du racisme antiarabe une conclusion hautement discutable - l’Etat pratique une politique coloniale en banlieue, toute volonté sécuritaire n’est que répression raciste -, a bénéficié au Larzac d’une tribune sans commune mesure avec son influence. »
Au « lynchage verbal » qu’il réprouve, notre brave petit soldat préfère le lynchage écrit : celui de Bernard Langlois, nommément. On peut être à la fois pontifiant, fielleux et pervers : la leçon de morale de Claude Askolovitch propose cette synthèse, indipensable à tout gardien de la bienséance.
Ainsi quand des dirigeants du Parti Socialiste se prévalent explicitement de leur origine juive pour soutenir la politique de l’Etat d’Israël, il est souhaitable d’applaudir,... et peut-être permis de les contester, mais à condition de ne pas les nommer, car ce serait faire preuve de tolérance envers des « thèmes troubles », autant dire se livrer à un antisémitisme déguisé. Claude Askolovitch, courageusement, se borne à l’insinuer…
C’est qu’il se classe sans doute - et son « papier » en administre la preuve ! - parmi les « modérés » incapables de « détestation ». Et notamment de détestation à l’égard des « minorités radicales qui font passer le message dans le consensus général ». Quel message ? Claude Askolovitch, courageusement, se borne à le suggérer…
Le Mouvement de l’Immigration et des Banlieues aurait « bénéficié au Larzac d’une tribune sans commune mesure avec son influence ». Claude Askolovitch, bénéficie, grâce aux colonnes du Nouvel Observateur d’une tribune sans commune mesure avec son importance.
Henri Maler
NB : L’extrait du sermon du vigilant observateur nous a été transmis par PLPL.