La version sonore
... Nous a été offerte par Ricar, animateur du site (non officiel) "Là-bas si j’y suis", dédié notamment aux émissions de Daniel Mermet. Un grand merci.
La transcription
« Jean-Luc Hees est honnête ! Jean-Luc Hees est bon ! Jean-Luc Hees est juste ! Jean-Luc Hees est un chef avisé, sobre et pondéré ! Jean-Luc Hees est un grand journaliste, il a la Légion d’Honneur, il parle l’américain et il monte à cheval ! [Hennissement en fond sonore]. Voilà pour le cheval.
Vous êtes un peu surpris par mes propos ? C’est que je veux absolument commencer cette saison en répondant et en rassurant Philippe Val. Dans un éditorial de son hebdomadaire, Charlie Hebdo, daté du 24 décembre 2003, Philippe Val nous apprend que le directeur de France Inter Jean-Luc Hees fait l’objet d’un ignoble complot : un petit journal , satirique, marginal, bimestriel qui s’intitule PLPL a décerné à notre directeur de France Inter, Jean Luc Hees, la « Laisse d’Or », le « prix récompensant le journaliste le plus servile » (fin de citation).
Et, évidemment, Philippe Val est indigné et, dans cet éditorial - qu’il a lu quelques jours plus tard à cette même antenne de France Inter, le 29 décembre -, il me somme, moi-même, Daniel Mermet, ainsi que les collaborateurs de France Inter, les « subordonnés » de Jean-Luc Hees, de dire que c’est pas vrai, de le dire haut et fort, et de répéter avec lui, je cite : « Jean-Luc Hees dont l’honnêteté jamais n’a été prise en défaut et sous la direction duquel je m’honore de faire mon travail librement » (fin de citation)
Et il est en effet tout à fait infamant de comparer Jean-Luc Hees à un caniche. Philippe Val voit même là l’esprit, je cite, « des feuilles d’extrême droite des années 30 » qui cherchaient à avilir et à calomnier. Philippe Val a bien raison. Mais s’il est logique avec lui-même, il risque d’avoir du travail jusque dans son propre journal.
Cher Philippe, dans votre combat contre cette presse nauséabonde, il vous faudra porter le fer des ciseaux jusque dans vos colonnes et dans vos pages, pour en finir avec ceux de vos « subordonnés » qui semaine après semaine constituent, de l’opinion générale - selon l’avis général -, une véritable entrave à votre accession à la notabilité médiatique et à la respectabilité intellectuelle que vous méritez.
Ainsi, dans ce même numéro, celui du 24 décembre 2003, je vois un dessin qui représente Tarik Ramadan nu, son sexe en érection, coiffé d’un voile islamique. Alors, on peut très bien voir là une provocation islamophobe dans la veine du racisme contre les « bicots » (entre guillemets, bien évidemment) des années 30 ! Et si l’on continue de regarder votre hebdo, ou si l’on pense à ce qu’il fut, on se dit que, du cancer de Pompidou jusqu’au goitre du premier ministre Edouard Balladur, c’est presque toute l’histoire de votre journal qu’il va falloir censurer. Alors, on se pose la question : « Pourquoi n’aurions-nous pas chaque semaine uniquement l’éditorial de Philippe Val sur 16 pages ? » Ou bien l’inverse : « Pourquoi ne pas laisser ce torchon à vos « subordonnés », cher Philippe, et rejoindre les colonnes qui ailleurs vous attendent et vous méritent ? »
Mais, je continue à parcourir votre journal et je vois, un peu plus loin sur la même page d’ailleurs, une phrase qui attire mon regard. La voici : « Que sont devenus les poils de la barbe de Saddam Hussein ? Ils ont été vendus à Lourdes comme les poils de cul du Christ. » Et là, cher Philippe, mon sang ne fait qu’un tour. Cette fois c’est moi qui suis blessé. Ma mère est âgée de 87 ans, c’est une pieuse catholique qui est revenue, éblouie, d’un pèlerinage à Lourdes. Alors, pourquoi ma modeste maman et sa modeste piété devraient-elles subir un tel outrage ? J’imagine ma pauvre mère qui, venant chez moi, tombe sur cette phrase, imaginez : « Les poils du cul du Christ ! » Elle meurt à l’instant ! Est-ce que c’est ce que vous souhaitez ? La mort de ma propre mère ? Car, s’il est en effet infâme, évidemment, de comparer le journaliste Jean-Luc Hees à un caniche, tuer ma propre mère avec les poils du cul de Jésus l’est encore davantage !
Alors Philippe, c’est dire tout le travail qui vous attend. Et nous vous en supplions : délivrez-nous du mal !
Quoi qu’il en soit, je le dis et je le répète : Jean-Luc Hees est honnête, Jean-Luc Hees est bon, Jean-Luc Hees est juste, Jean-Luc Hees est un chef avisé, sobre et pondéré, Jean Luc Hees est un grand journaliste, il a la Légion d’honneur, et il parle l’ américain ...et , et,...il monte à cheval ! (Hennissement en fond sonore) »