II. La mise en forme du procès
Après la censure préalable des accusés, on eut droit à leur censure (quasiment) invisible au cours de l’émission, par le recours systématique au prétendu simplisme qu’on récuse (questions de rhétorique) et aux moyens que l’on condamne (questions de méthode).
1. Questions de rhétorique
Parce que nous voulons attirer l’attention, à destination de tous les esprits réfractaires et de tous les mouvements contestataires, sur les dispositions, forcément « culturelles », de ce pseudo-débat, nous sommes obligés de priver les lecteurs de l’analyse des meilleures tirades des principaux accusateurs : nous les gardons dans nos précieuses « banques de données » pour un usage ultérieur. En revanche, quelques ficelles valent qu’on s’y attarde.
Ficelle n°1 : « Quand même » et « justement »
D’emblée, Bernard Cassen est sommé de s’expliquer sur une « mouvance », absente du studio, à laquelle il n’appartient pas et sur laquelle il ne sera livré aucune information. L’auditeur de France Culture est tellement cultivé qu’il sait sans doute déjà tout. Et à peine Bernard Cassen a-t-il présenté la manifestation dans toute sa diversité, qu’Elisabeth Lévy « recentre » : « Mais quand même, quand on lit la liste des organisations participantes, on a l’impression qu’y figure un peu le Who’s who de cette critique radicale, non ? » (en gras : souligné par nous) [1]. C’est totalement faux, mais qu’importe : l’expression « mais quand même » va servir de passe-partout à une dénonciation en règle.
« Quand même » permet de créer des épouvantails imaginaires. Il est flanqué de « justement », qui permet de revenir sans cesse à la construction pré-déterminée de l’émission destinée à pourfendre ces épouvantails. « Quand même » et « justement » : nous allons retrouver plusieurs fois ces deux compères.
Elisabeth Lévy : « Et peut-être pouvez-vous nous dire un mot de cet observatoire ? ». Réponse de Bernard Cassen... en 63 mots exactement (selon notre transcription). Cette information complète et complexe ayant été donnée, il était temps de passer la parole à un « expert ».
Ce qui fut fait par Elisabeth Lévy dans les termes suivants. « Alors, justement, pour vous, Bernard Cassen - je vais m’adresser à vous comme l’un des organisateurs, je pense, de cette manifestation -, la concentration de la propriété des médias fait peser une grave menace sur le pluralisme. [...] Mais [« quand même » est ici implicite], ce qui ressort du texte de l’appel, en tous les cas quand on le lit - et c’est en cela qu’il me semble assez fortement inspiré par le courant radical au sein de l’ensemble des organisations qui ont appelé à manifester - c’est que tout le mal vient du capital [2]. Alors, nous avons posé la question - avant d’ouvrir la discussion entre nous - à Laurent Joffrin, qui est donc directeur de la rédaction du Nouvel Observateur ; et, lui, il pense exactement l’inverse. »
Ficelle n°2 : « Ou bien... ou bien »
Suit alors la bonne parole de Laurent Joffrin. Cet audacieux auteur d’une pétition mort-née qui pourtant avait bénéficié d’une promotion lors d’une précédente émission en révèle ici le fondement [3]. C’est simple : c’est le libéralisme qui est le garant de la liberté de la presse. Ou encore : « Un journalisme qui n’est pas de marché, c’est un journalisme qui est un journalisme d’État. Et quand l’État contrôle la presse, ça ne va pas ! »
Le caractère finement nuancé de l’alternative sommaire qui nous est imposée n’est qu’un exemple parmi d’autres du jeu purement rhétorique des alternatives ou oppositions artificielles qui ne laissent aucun véritable choix (et provoquent - voir plus loin - les hallucinations d’Elisabeth Lévy). Quelques exemples :
- Le titre de l’émission est à lui seul tout un programme : « explication ou dénonciation ? » On s’en doute, l’émission ne dénonce pas, elle explique !
- L’admirable thèse introductive de Laurent Joffrin est une annexe de ce programme : « Journalisme de marché ou journalisme d’Etat ». Une alternative difficile à supporter pour les journalistes du secteur public en général et de France Culture en particulier...
- Cette thèse sera suivie de cette autre : la déontologie ou le néant (plus ou moins implicitement qualifié de « marxiste ») [4].
- La contribution de Philippe Val, forcément remarquable, laisse aux journalistes le choix : connivences ou servitude volontaire.
- Quant à la critique des médias, elle opposerait, selon Gilles Casanova, un courant « dur » à un courant « large ». Pour ne pas dire « mou » ? [5]
- Elisabeth Lévy pousse l’alternative à son terme : réformes ou grand soir ? Ouverture (sur le vide ?) ou fermeture (sur la secte) : « Est-ce qu’il s’agit pour cette critique de peser sur l’évolution des médias, de les influencer, de les pousser vers une forme d’amélioration, ou est-ce pour être entre membres du parti et que surtout on ne s’adresse à personne ? » (Elisabeth Lévy)
Ces alternatives et oppositions simplistes qui permettent à peu de frais de démontrer le simplisme de ce que l’on prétend critiquer débouchent sur la multiplication des fausses déductions : si vous condamnez le journalisme de marché, c’est que vous condamnez le marché, donc que vous célébrez l’économie planifiée et étatisée, donc que vous défendez le goulag soviétique, donc que vous prônez un journalisme contrôlé et censuré par l’Etat. CQFD ! Evidemment, l’auditeur reste tout étourdi par la virtuosité dialectique du propos...
Pour faire bonne mesure, le « mal » sera attribué à des « forces obscures » (d’aucuns y verraient une variante de la...« théorie du complot ») :
- Gilles Casanova : « Est-ce que ce courant [mou ?] que vous représentez, Bernard Cassen, n’est pas sous l’influence d’un courant dur dont le résultat est un durcissement abstrait qui éloigne de la capacité de dialogue ? »
- Philippe Val : « Qui a nommé le procureur ? », « Comment ils ont été mandatés ? », interroge le grand démocrate qui voit dans toute critique qui n’émane pas de lui l’action de « flics de la presse », admirateurs de Staline et Hitler, comme il le disait en d’autres occasions [6]. Sans même se rendre compte que la question peut être retournée contre lui et les principaux procureurs du « Premier pouvoir » : d’où tiennent-ils leur légitimité ? Qui les choisit ? Au nom de quoi ?
Le combat du Bien contre les « forces obscures » de la critique radicale des médias suffit à justifier les interventions répétées et agressives de l’animatrice pour limiter les échanges à la seule question des « méthodes » de la critique sans jamais interroger les méthodes des médias dominants, sans jamais interroger la proximité entre l’Etat et un propriétaire de médias qui vit des commandes de l’Etat, sans jamais interroger les connivences entre journalistes dominants et notables de la politique ou de la finance, sans jamais interroger la contradiction éventuelle entre indépendance des journalistes et influence de l’actionnaire ou de l’annonceur [7].
Ce dispositif de censure invisible des vraies questions atteint son paroxysme lorsque Elisabeth Lévy ramène toute la critique au seul « glossaire » de Pour Lire Pas Lu : « Moi, je veux qu’on m’explique : à quoi ça sert ? ».
Variantes de tout cela dans d’autres « débats » (orchestrés par Arlette Chabot, par exemple) ? « Une seule solution : la “réforme” » (des retraites, de la sécurité sociale, du code de travail). « Un seul problème, la “méthode ” d’action » (sur les grèves, la désobéissance civile, les faucheurs anti-OGM, etc.). Et cette « question de fond » : « à quoi sert, avec des méthodes pareilles, la contestation ? ». Peu importe sur quoi elle porte...
D’abord en sourdine, puis fortissimo [8], à mesure que l’émission avance (sur place), et enfin, avec des roulements de tambours, on entend que toutes les horreurs dont on se repaît ne peuvent venir que de « flics » (Philippe Val dans ses bons jours, mais pas ce jour-là), de « staliniens » (Philippe Val, à l’antenne), voire de « fascistes », héritiers de Je suis partout [9]. Et quand, pour finir, Elisabeth Lévy prétendra (à deux reprises, tellement c’est drôle !) que ses alliés sont menacés d’un camp de travail, c’est, sans doute, pour achever le procès sur un trait d’humour...
Notre verdict est plus clément. Non pas comme le suggère Elisabeth Lévy, le Goulag (qu’elle affecte de craindre pour elle-même parce qu’elle désire peut être inconsciemment l’infliger à d’autres ? On rigole...), mais le camp... de lecture à régime sévère. La lecture de tous les articles du site d’Acrimed, par exemple, et de quelques ouvrages d’économie des médias et de sociologie du journalisme !
III. Questions de méthode
Ayant ainsi dénié toute pertinence théorique et politique à la critique des médias que l’on veut pourfendre, il ne sera pratiquement jamais plus question de son contenu, de ses objectifs et de ses destinataires. Dans ces conditions, à quoi bon se demander à quoi elle peut bien servir ? Il ne reste plus qu’à argumenter sur ses méthodes.
Pour n’avoir rien à dire sur le fond, il suffit de prétendre que seules les méthodes constituent le fond. Et de recourir à des méthodes qui éclairent sur le fond de ce procès sans fond.
La principale d’entre elles, dont dérive toutes les autres, consiste non seulement dans le choix des intervenants, mais surtout dans la construction préalable de l’émission (que nous rappelle notre ami « justement ») sur des thèmes et selon un ordre soigneusement prévus d’avance. Comment « débattre » en suivant ce scénario précontraint où rien (ou si peu...) n’est laissé au hasard des échanges. C’est un « débat » sous camisole.
Méthode n°1 : Caricaturer la prétendue caricature
Elisabeth Lévy : « On a quand même le sentiment, si vous voulez, qu’on a affaire à un monde comme ça un peu diabolique, dans lequel tous les médias seraient un peu les valets du capital. Alors, je vous lis, par exemple, ce qu’écrit Henri Maler - l’un des responsables d’Acrimed - dans une intervention qu’il a faite au Forum social européen en 2003 : il parlait donc des médias « concentrés et marchandisés » et il disait : ce sont des « acteurs de la mondialisation libérale »,... et donc ces médias en sont aussi les « propagandistes », et ils sont les « adversaires du mouvement altermondialiste qu’ils n’ont de cesse de maltraiter » [10]. Alors, d’abord, est-ce qu’on a le droit de ne pas être un fervent admirateur de l’altermondialisme sans être taxé immédiatement de propagandiste de la mondialisation libérale ? Est-ce que c’est possible, est-ce que là il n’y a pas, quand même , une sorte de glissement permanent, d’accusation un peu globale ? »
« On a quand même le sentiment » que notre zélée critique - qui passera ensuite allègrement de « maltraiter » à « attaquer », alors qu’il s’agit du traitement même de l’information - , « oublie » de rappeler que le constat (et non l’accusation) repose sur des dizaines d’articles, d’observations minutieuses, consultables sur le site d’Acrimed.
La censure ne consiste pas seulement à passer sous silence. Elle peut aussi reposer sur une certaine façon d’évoquer ce dont on prétend parler : ainsi, par exemple, on peut choisir de faire une émission de critique des médias sur France Culture en “oubliant” le travail d’Acrimed ou en lui attribuant une « dénonciation » des « valets du grand capital », la phobie des « forces obscures », l’espérance du « grand soir », le pouvoir de prononcer une « condamnation au camp à régime sévère ». Où est la caricature ?
Méthode n°2 : Censurer pour instruire à charge
Elisabeth Lévy : « Alors je voudrais justement [sic] - non pas pour faire un cours d’histoire [on en est loin, en effet !] mais simplement parce que je crois que ça a constitué un moment fort dans la constitution de cette mouvance - qu’on revienne un petit peu sur le film de Pierre Carles qui s’appelait Pas Vu Pas Pris ».
« Justement », la cheville est un peu grosse, mais la construction préalable du procès impose d’étouffer toute discussion à l’aide de transitions totalement arbitraires.
Gilles Casanova présente à sa manière le film de Pierre Carles pour dire qu’il n’y a rien à en dire - on se demande alors pourquoi il a fait salles combles pendant des semaines en France - et, pour preuve d’une affirmation qui n’engage que lui, il va faire entendre les propos échangés entre Mougeotte, le directeur de TF1, et Léotard alors ministre de la Culture et de la Communication, propos « volés » que Pierre Carles soumettait aux journalistes des chaînes de télévision et qui provoquaient chez ces derniers une gêne comique. Mais, si les propos entendus par les auditeurs de France Culture sont effectivement anodins, c’est parce que le représentant de la critique constructive a procédé à des coupes non signalées, qui, comme par hasard, concernent des propos moins anodins - que l’on peut lire ici en note [11]. Quant aux réactions des journalistes à ces « propos volés », elles n’ont fait l’objet d’aucune re-diffusion !
Transition d’Elisabeth Lévy : « Quand même , pendant tout l’été 98, il y a eu une sorte un peu de saga où on a vraiment eu l’impression qu’il y avait un complot des puissants qui se protégeaient les uns les autres sur le thème “on nous cache tout”. » Sans commentaires.
Philippe Val, interpellé, a la mémoire qui flanche, mais pas la vindicte : il dénonce le film que Charlie Hebdo a soutenu.
Après un intermède (manifestement hors sujet) où Philippe Cohen s’efforce, sur la base d’une distinction entre critique déontologique (et endogène) et critique idéologique, d’expliquer la place occupée (bon gré, mal gré) par Acrimed, on revient à nouveau au cœur du « débat » : le film de Pierre Carles.
Transition d’Elisabeth Lévy : « Alors attendez je voudrais justement, quand même, qu’on s’interroge là-dessus. Nous avons le droit , Philippe, il me semble, de nous interroger sur cette critique et en particulier sur ses méthodes. » Bis : « Justement », « quand même » (« soutenu par le droit de... »), la cheville est un peu grosse, mais la construction préalable du procès impose, en guise de discussion, un scénario écrit d’avance.
La suite met bout à bout pour les confondre deux critiques adressées à Pierre Carles (le recours à une caméra cachée et la prétendue censure d’un entretien au montage) : des critiques sur lesquelles - mais on n’en saura rien - il s’est longuement expliqué depuis six ans.
Ayant, à cet endroit, cité la réponse (censurée) de Pour Lire Pas lu à la convocation adressée par « Le Premier pouvoir », Elisabeth Lévy s’apprête à nous fournir une deuxième version de l’arroseur arrosé. C’est Gilles Casanova qui s’y colle, en effectuant un montage de citations tronquées de la Charte de l’Observatoire et de propos « volés » sur la liste électronique des fondateurs dudit Observatoire : « ... quand France Culture demande à l’OFM d’envoyer quelqu’un pour parler de la manifestation qui se déroule cet après-midi, le débat de l’OFM [sur la liste de diffusion interne] c’est : non, non, nous... “ Critique à l’égard de l’ordre médiatique, l’Observatoire ne soumettra pas ses modes d’intervention aux conditions imposées par les médias dominants ”, donc on s’interroge, on ne parlera pas sur France culture. » On a ici, en modèle réduit, le mécanisme de la fausse révélation (qui vise à discréditer un Observatoire Français des Médias terrorisé par son « courant dur »).
Méthode n°3 : Dénoncer la prétendue dénonciation.
On en vient alors au « cœur » du débat : dénoncer, d’une manière que nous ne qualifierons pas, les méthodes « staliniennes » et quasiment « fascistes », pas moins, qu’utiliserait la critique radicale.
C’est le moment que Val attendait « justement » pour placer une tirade mûrement préparée et, pour l’essentiel, lue à l’antenne. Une resucée de ses imprécations contre les « flics de la presse » déjà parue dans Charlie Hebdo et recyclées sur France Inter [12].
Elisabeth Lévy saisit l’occasion de répliquer « quand même » : « Bernard, Bernard Cassen, quand on va sur le site d’Acrimed par exemple, on est un peu dans autre chose, donc, je ne vous dis pas que... mon sentiment n’est pas que tout ce qu’il y a sur ce site, c’est affreux, etc. Y’a cependant un ton qui est très souvent celui de la dénonciation et qui est celui de la disqualification. Excusez-moi, moi j’ai lu le... j’ai lu les articles qui nous étaient consacrés, j’invite d’ailleurs les auditeurs de France culture à les consulter : un journaliste, donc, en tous les cas quelqu’un qui fait partie d’Acrimed, a pris la peine d’écouter très attentivement l’émission que nous avions consacrée à Serge Dassault, il en fait un compte rendu qui est totalement hallucinant d’où il ressort quoi ? Que nous sommes en gros tous des valets du grand capital... bon... alors est-ce que vraiment on est là dans une critique ou est-ce qu’on est là dans une dénonciation permanente ? ».
« En gros », c’est totalement faux : le compte-rendu d’Elisabeth Lévy est « totalement hallucinant ». Il suffit en effet de consulter l’article (« Indépendance de la presse : de « grands » journalistes papotent sur France Culture... ») pour trouver que notre présentatrice, « quand même », ne sait pas ou ne veut pas lire. Comment ne pas voir que c’est dans ses propos - sur une chaîne de service public - qu’il y a « un ton qui est très souvent celui de la dénonciation et qui est celui de la disqualification » ?
Après un intermède (manifestement hors sujet) où Philippe Cohen s’efforce un nouvelle fois d’évoquer le rôle discutable mais effectif rempli, selon lui, par Acrimed, Elisabeth Lévy revient « quand même » à son sujet en donnant la parole à nouveau à Laurent Joffrin qui, après nous avoir offert son éloge habituel des principes abstraits d’une déontologie qu’il s’apprête à transgresser aussitôt, confirme que Laurent Joffrin s’appelle bien Laurent Mouchard et qu’il est déplaisant de le dire. Mais c’est pour avouer qu’il ne sait à peu près rien d’autre d’Acrimed et de PLPL : « Oui ben bon, je passe pas mon temps à regarder ces trucs là » ; « ... le site en question... je ne sais plus comment il s’appelle... Acrimed, c’est ça ? ».
Belle leçon de journalisme pour ce fervent défenseur de la déontologie professionnelle qui colporte des rumeurs, parle avec assurance de ce qu’il ne connaît pas et condamne sans savoir.
Et, à Elisabeth Lévy qui lui demande si « ces publications, sur quelque support qu’elles apparaissent [...] ne pourraient pas faire office de poil à gratter ? », Laurent Joffrin répond du haut de sa superbe ignorance : « Oui et non parce que, si on les lit [il les lit ou il ne les lit pas ???], il n’y en a pas un pour racheter l’autre. Vous comprenez, y’a pas un journal qui est bien, ils sont tous mauvais. Je me dis bon, on va changer de profession. Alors il vaut mieux qu’on soit ouvrier boulanger, au moins on ne se fera pas insulter par ce site-là. »
Et pour finir...
... Cette simple question : faut-il accepter de participer à de tels ébats où des prescripteurs d’opinion omniprésents, détenteurs du monopole de la pollution médiatique dominante, imposent, sous couvert de journalisme (et dans ce cas : de « culture »), des conditions impérieuses et impératives qui privent de parole ceux à qui ils prétendent la donner ? Des conditions qu’aucun d’entre eux n’accepterait dans nos débats publics et démocratiques. Ou bien faut-il, simplement, mais fermement, savoir poser des conditions précises à la participation éventuelle des contestataires, pour que ces ébats soient des débats ?
Philippe Monti et Henri Maler
pour Acrimed