Accueil > Critiques > (...) > Les miettes du festin démocratique [Référendum de 2005]

« L’Europe, l’Europe... »

Quelques miettes de propagande médiatique (2)

Deuxième récolte de « brèves » qui en disent parfois plus long que bien des analyses (leur présentation peut être complétée et modifiée). Première récolte : le 13 avril 2004. (Première récolte : Quelques miettes de propagande médiatique (1).)

Et pour commencer, le « talent d’or » de la communication présidentielle :

  Var matin et le journalisme divinatoire (par Cuverville). Les vignettes ci-dessous sont toutes issues de l’édition de Var matin (“Grand Toulon”), du 19 avril 2005 [1].

Le quotidien annonce la venue du Président :

« C’est ce matin, à 10 heures, que le président de la République est attendu sur la base EAALAT du Cannet-des-Maures, dans le centre-Var, où il doit visiter l’Ecole franco-allemande (EFA) de pilotage de l’hélicoptère de combat "Tigre". A l’occasion de ce déplacement éminemment symbolique, qui intervient quelques jours après son entrée en campagne télévisée en faveur du projet de traité constitutionnel européen, le chef de l’Etat sera accompagné du ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, et du général Thorette, chef d’état-major de l’Armée de terre.  »

Quelques pages plus loin, dans la rubrique "France", Var matin dévoile ce qu’a dit Chirac hier à l’occasion de la rencontre qui n’aura lieu qu’aujourd’hui et dont on pourrait attendre un bilan circonstancié dans l’édition de demain.

Etonnant, non ? [2]

(« Brève » parue sur le site de Cuverville, reproduite ici avec leur autorisation.)

I. Abus de position dominante

 On prend les mêmes et on continue. Nous avions déjà relevé le tri sélectif des invités de l’émission « C’dans l’air » sur France 5 (lire Sur France 5, « C’dans l’air »... et réservé aux « experts ».) Le jour même de l’émission dédiée à Jacques Chirac sur TF1, le 14 avril 2005, Calvi n’avait pas vraiment réussi à renouveler son carnet d’adresses. On pouvait ainsi entendre les inévitables Roland Cayrol, « président associé de l’institut CSA (Conseil, Sondage, Analyse) » et Christophe Barbier, « directeur adjoint à la rédaction de L’Express », Raphaëlle Bacqué, présentée comme « grand reporter politique au journal Le Monde » [3] et... et... Brice Teinturier, « directeur du département Politique et opinion de l’institut TNS Sofres  », autrement dit, le marchand de panel de 80 jeunes offert à TF1 et à Jacques Chirac. Tous partisans du Traité, avec, dans le rôle principal, l’important Roland Cayrol qui répéta à plusieurs reprises que la partie III était sans importance et ne méritait pas d’être lue, puisqu’elle avait été déjà adoptée ! Roland Cayrol étant inoubliable, n’oubliez pas de lire à son propos Haro sur Bourdieu et vive le printemps !.

 Le dernier mot revient à Jean-Michel Aphatie sur RTL. Laurent Fabius est interrogé le 15 avril 2004, à 7h50. Jean-Michel Aphatie l’interroge avec insistance sur son statut de « chef de file du non ». Laurent Fabius, prudemment, récuse ce titre, en rappelant la diversité des partisans du « non » et poursuit son argumentation. Suit alors une question (sans rapport avec l’échéance du référendum) sur les contacts que Fabius aurait ou non avec Jospin. Jean-Michel Aphatie se réserve le dernier mot : « Monsieur Fabius, chef de file du non ». Point final. Se moquer ainsi de son interlocuteur (et des auditeurs) en proclamant ainsi en résumé le contraire de ce qui vient d’être dit et sans possibilité de réponse, n’est pas hélas un fait nouveau mais une constante de cet interviewer.

 Un titre bien choisi. Nous n’en avons pas trouvé l’auteur principal, mais nous l’avons retrouvé sur le site du Nouvel Obs et dans Les Dernières nouvelles d’Alsace. Voici ce titre : « La gauche du "non" se défoule au Zénith » [4]. Pas dévalorisant du tout... Et le début de l’article non plus : « Environ 6.000 sympathisants de gauche et partisans du "non" au traité constitutionnel européen, se sont réunis jeudi soir au Zénith à Paris pour fustiger le texte et brocarder le gouvernement Raffarin lors d’un meeting organisé par le PCF. »

 Dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace , un « débat » équilibré. Du 12 au 23 avril, les DNA, dans leur dossier quotidien « Référendum sur la Constitution européenne », ont donné la parole dans la rubrique « Votre opinion » à 2 partisans du non, 6 partisans du oui, 1 abstentionniste et un indécis... (Colmar)

  Le Parisien entretient le suspense. Que Le Parisien/Aujourd’hui en France fasse campagne pour le Oui au référendum du 29 mai est, à le lire régulièrement, assez évident et peut-être y reviendrons-nous. Comme souvent avec ce quotidien, des Unes et des gros titres intérieurs fracassants témoignent souvent des positions de sa direction, le contenu des articles étant - un peu- plus varié.

La « Une » du 21 mars, « Crise de nerfs au PS » (surtitrée « Référendum européen ») donne le ton : la victoire du « Non » ne saurait être qu’un accident ou pire, et sa possibilité est à traiter dans le registre médical ou sismologique. Le 22 mars, la « Une », surtitrée « Europe » et suivie de deux pages plus nuancées, menace : « Si la France vote non... »

Parmi les « Unes » suivantes, on notait le 16 avril un titre discret en haut de page, « Le NON [en capitales et en rouge] progresse malgré Chirac » (respectueux, le quotidien s’est abstenu de titrer « à cause de Chirac », bien que la veille il ait ouvert sa Une d’un explicite « Chirac rame » après sa piteuse émission sur TF1).

Jeudi 21 avril, le quotidien reprend confiance, avec ce titre principal de Une qui sonne comme un slogan : « Oui, le OUI [en capitales et en rouge] peut encore gagner ». Le chapeau qui suit présente l’inévitable sondage du jour, avec un non en tête à 52%. L’événement est de taille, souligne Le Parisien en page 2 : « La dernière enquête de l’institut CSA pour notre journal fera tout de même date : pour la première fois, le oui remonte (+4). »

Les pages 2 et 3, sous le grand titre « Il y a un frémissement en faveur du oui », ne font cette fois pas dans la nuance : en page 3, un article sur Jospin qui « s’engage à fond » pour le oui, encadré « Les femmes de gauche entrent en scène » (pour le oui, faut-il le préciser...), et en bas de page, « A l’Elysée, on a décidé d’y croire ».

L’encadré quotidien « La Constitution et vous » porte sur le remboursement des médicaments (ils ne seront pas moins remboursés, mais « avec ou sans Constitution » le pacte de stabilité impose aux Etats membres de « surveiller de près leurs dépenses publiques, et donc leurs dépenses de santé »).

En page 2, outre l’encadré sur ce sondage qui « fera date », les deux mini-interviews - dont préciser qu’elles sont favorables au « oui » relève du pléonasme - sont consacrées à Guillaume Sarkozy, vice-président du Medef, et Eric Woerth, secrétaire d’Etat à la Réforme de l’Etat. Le titre de cette deuxième interview pourrait d’ailleurs s’appliquer au quotidien, voire à la majorité de la presse : « Il faut simplifier ». Nous voilà prévenus.

II. Experts de toutes les professions...

 Même le supplément TV vote « oui ». Le supplément TV Magazine, livré avec les éditions du jeudi 14 avril 2005 de Paris-Normandie, Le Havre Libre, Le Havre-Presse et Le Progrès a choisi de demander à des animateurs, des journalistes et une actrice de télévision de donner leur avis. Tour à tour, Christine Ockrent, Pascal Sevran, Laurent Boyer, Ariane Massenet, Philippe Gildas, Charles Villeneuve et Sophie De La Rochefoucauld sont appelés à se prononcer sur le texte. Le résultat est sans surprise, puisque 2 seulement (Pascal Sevran et Sophie de la Rochefoucauld) se prononcent contre le Traité, soit moins du tiers de cet échantillon évidemment très représentatif.

Mais représentatif de quoi ? Le titre le proclame en toute simplicité : « Constitution européenne : qu’en pense le PAF ». Car le PAF pense... C’est donc le procédé plus que le résultat qui mérite un grand prix de journalisme : sept personnes, prises au hasard, deviennent ainsi des citoyens d’exception, voire des « experts » en raison de leur statut de « vedettes de la télévision ». TV Magazine en invitant ses lecteurs à s’identifier à elles entretient une politique de la dépolitisation, forme commerciale du mépris des citoyens. (Avec Denis Perais).

  Paris Match et le « sens de l’histoire ». Après « le » PAF, « les » historiens... Dans un article intitulé « Référendum : les historiens au secours du oui », Caroline Fontaine a réalisé une prouesse journalistique qui devrait lui valoir prochainement le prix Albert Londres [5]...

Comme elle l’annonce dès la première phrase, elle a interrogé des citoyens extraordinaires auxquels leur origine académique confère un statut d’exception : « Qu’ils soient professeurs au Collège de France, à la Sorbonne, à Science-Po, à Normale-Sup, spécialiste du XVIIIème ou du XXème siècle, tous , en tant qu’historiens, ont leur mot à dire sur cette Constitution ». Certes, mais ni plus ni moins que les millions d’électeurs qui seront amenés à se prononcer sur le texte.

Le tri sélectif de ces historiens donne - divine surprise ! - ce résultat absolument inattendu : tous sont favorables au Traité.

Ainsi René Rémond, « l’historien-académicien », annonce que nous avons « rendez-vous avec l’Histoire ». Daniel Roche, « professeur au Collège de France », précise que « grâce à la Constitution, l’Europe deviendra enfin une réalité pour tous ». Robert Franck, « professeur d’histoire contemporaine à Paris - I », nous met en garde : « voter non à ce texte, c’est finalement voter oui à l’Europe technocratique et libérale d’aujourd’hui ». Pierre Milza, « professeur d’histoire contemporaine à la Sorbonne », cherche à convaincre que « ce texte n’est qu’une base. Il s’interprétera et s’amendera ». Pascal Ory, « professeur d’histoire contemporaine à Paris -I », assène quant à lui que le « non » « serait une erreur historique ». Eric Bussière, « spécialiste de l’histoire contemporaine à Paris IV », soutient que « seul ce texte permet de fonctionner à vingt-cinq ». Maurice Agulhon, « professeur d’histoire contemporaine au Collège de France » conclut ce plaidoyer à sens unique en martelant que « L’Europe n’est pas une question de politique intérieure, sociale ou religieuse, mais l’unique moyen pour combattre par la voie démocratique les graves dangers du monde ».

Mais, ne nous y trompons pas, le choix de ces historiens a été particulièrement difficile, comme le souligne avec solennité Caroline Fontaine : « Alors, même imparfait [...] voire régressive, même trop libérale, même opposée à certaines de leurs convictions [...] - il est parfois dur de n’être qu’historien sans être citoyen -, ils voteront oui à ce texte ».

Mais de grands historiens, forcément, connaissent le sens de l’Histoire ! Ils en sont même les experts... Et quand « tous » - ceux que l’on a interrogé ... - votent « oui » au Traité Constitutionnel (comme si cette question ne fait même pas débat dans leur corporation), il est manifeste que voter « non » revient à s’opposer au sens de l’histoire. Magistral. (Avec Denis Perais).

III. Attention, ça sonde

 Sondages : après les pensées, les arrières pensées. Quelqu’un a-t-il relevé, dans l’émission de la distinguée et sur-compétente en matière d’Europe Christine Ockrent, ces pseudo-sondages « très pointus » : sur les Français qui voteraient non, 36% désireraient " secrètement " que le oui gagne, contre 30% d’autres qui désireraient que le non gagne, et le reste qui finalement désireraient s’abstenir... C’est de la haute voltige, non ? On peut encore épurer ça. On avait les sondages qui portent déjà sur des "intentions" de vote, on a maintenant les sondages qui portent sur les intentions "derrière" les intentions de vote... Donc sur ces 30% qui désirent voter non et en plus souhaitent secrètement que le non l’emporte, il doit bien y en avoir qui plus secrètement encore, risquent quand même de s’abstenir, ou qui encore plus secrètement seraient prêts à désirer que le oui gagne tout en ayant l’intention de voter non. On s’approche d’Orwell... (Benoit, de Poitiers).

 Pour Le Figaro , l’institut Médiascopie « mesure ». Le Figaro remplit sa fonction civique avec une constance remarquable. Dans son édition du 16 avril 2005, en première page, le quotidien titre : « Chirac à la télévision : le jugement des Français » avec en sous-titre : « L’institut Médiascopie a mesuré pour Le Figaro les réactions des téléspectateurs. Pour cet exercice permettant de mesurer de manière qualitative l’opinion des Français, cet institut avait réuni 50 personnes de toutes sensibilités politique et européenne en leur demandant de réagir sur le coup aux interventions du chef de l’Etat ».

La mystification qui consiste à déduire « le jugement des Français » à partir d’un échantillon de 50 personnes et à « mesurer de manière qualitative » l’opinion à partir d’un tel échantillon est consternante. Mais les sommets sont atteints avec les précisions qui nous sont confiées page 7 : l’échantillon ne concerne que «  cinquante personnes habitant l’Ile-de-France  » est « composé pour moitié d’hommes et femmes de 18 à 35 ans et de 36 à 70 ans. Vingt-cinq d’entre elles sont de droite, un tiers ayant décidé de voter oui, un tiers de voter non, un tiers restant indécis. Les vingt-cinq autres sont de sensibilité de gauche, également répartis en trois tiers (oui, non, indécis) ».

Il n’empêche... Médiascopie et Le Figaro, courbes « scientifiques » à l’appui, n’hésitent pas à nous confier les résultats en trois titres : « Les partisans du « oui » de droite ou de gauche sont confortés dans leurs choix  », « Les tenants du non restent sceptiques, surtout lorsqu’ils sont de droite » et enfin « Les indécis de droite sont plus réceptifs que les indécis de gauche  ».

Rappelons que cette étude de marché, présentée comme une information civique, s’intitule : « Le jugement des Français » !

 Pour Le Journal du Dimanche , l’IFOP « sonde ». Dans son édition du 17 avril 2005, Le Journal du Dimanche titre avec beaucoup d’à propos : « Les gros soucis de Chirac ». Des « soucis » que le sous-titre tente d’expliquer : « Seulement 39 % des Français l’ont trouvé « convaincant » jeudi » (Ifop) ».

Pour en savoir plus, il faut se rendre à la page 7. On peut y apprendre que le « Sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche » a été « réalisé le 15 avril 2005 auprès d’un échantillon de 603 personnes déclarant avoir vu en totalité ou en partie l’intervention télévisée de Jacques Chirac le 14 avril 2005 ou qui en ont entendu parler , issu d’un échantillon de 1010 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas). Les interviews ont été réalisées par téléphone au domicile des personnes interrogées  ».

Etourdissant. Même des personnes qui n’ont pas vu et Chirac sont comprises dans cet « échantillon représentatif ». De l’information, de la vraie.

Fort de cette analyse « scientifique », l’« expert » Jean-Luc Parodi, « directeur de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques, consultant IFOP » tire cette leçon dont la verbosité dissimule mal la vacuité : « Mais dans ce jeu subtil dans lequel les citoyens consultés se réapproprient l’instrument de leur consultation, tout se passe comme si la plupart des électeurs des partis (de gauche et de droite) - qui avaient manifesté au printemps de l’an passé leur volonté de sanctionner le pouvoir en place mais ne pouvaient additionner leurs votes sanction - avaient compris que le référendum lui, leur permettait cette addition provisoire et majoritaire de leur ressources minoritaires ».

Pour se reposer de cette prose, lire Les coûts cachés des coups de sonde (1) par Patrick Lehingue.

IV. Et pour finir....

 En toute indépendance. Dans Le Parisien, mercredi 20 avril 2005 (page 11, Rubrique « La politique », sous-rubrique « Couloirs ») on peut lire une « brève » (qui, ailleurs, serait classée « Confidentiel » ou « Coulisses »).

Le titre annonce : « Ganz s’engage ». Et voici le texte :

« Allemand et résidant français depuis 1977, le journaliste et grand patron de presse Axel Ganz s’étonne que les Français soient à ce point tentés par le non. Président du groupe Prisma Presse ("VSD", "Voici", "Gala", "Femme actuelle", "Télé Loisirs", "Télé 2 semaines", etc.), Ganz, qui sera à 18 h 30 l’invité du "Face à la presse" de Public Sénat, s’interroge, du coup, sur l’opportunité d’apporter de toute urgence à l’Europe ce qu’il appelle une "contribution éditoriale pédagogique". Ganz a déjà demandé par lettre circulaire à tous ses éditeurs de consulter, d’ici à vendredi, tous les rédacteurs en chef de ses titres sur l’opportunité d’une telle initiative. Chacun aurait la liberté d’adapter cette "contribution" aux exigences de son lectorat. »

On appréciera particulièrement la dernière phrase qui précise la « liberté » de chacun. Que les éditeurs, les rédacteurs en chef (ne parlons même pas de la piétaille des journalistes sous leurs ordres), puissent avoir la liberté de penser autrement que M. Ganz serait sans doute de la science-fiction.

Si cette information est vérifiée [6], comment se fait-il qu’aucun de nos grands-éditorialistes-défenseurs de l’indépendance des journalistes ne se soit insurgé ? Si elle reste à vérifier, comment se fait-il qu’ils n’aient pas immédiatement commencé une enquête ?

A suivre...


Intersyndicale de l’UES Prisma Presse SNJ et CGT [7]

Axel Ganz veut faire l’opinion

M. Axel Ganz a décidé d’utiliser l’ensemble de ses magazines pour prendre une position " pédagogique " en faveur du oui au référendum sur la Constitution européenne. Les salariés de l’UES Prisma Presse ont eu la surprise de l’apprendre par Les Echos et Le Figaro du 20 avril 2005, et la diffusion de “Face à la presse” sur la chaîne Public Sénat. Il a ainsi déclaré : " Je n’ai qu’une voix [...] Et pour la première fois, je vais prendre position. "

D’après Les Echos, Axel Ganz réfléchit à la manière dont la vingtaine de titres édités par le groupe peut faire œuvre de pédagogie en faveur de la Constitution européenne. Et lui-même, en réponse aux journalistes qui s’étonnaient, a reconnu que, pour la première fois, il envisageait de déroger à la ligne éditoriale que le groupe s’est toujours fixée : pas de politique.

L’Intersyndicale de l’UES Prisma Presse, qui n’a jamais donné de consignes de vote politique aux salariés, tient à exprimer son profond désaccord quant à l’utilisation des journaux du groupe à des fins politiques. Nos titres ne sont pas des journaux ou des magazines d’opinion. Déontologiquement, les salariés de Prisma Presse, quelle que soit leur opinion, ne peuvent accepter que leur patron utilise leurs magazines pour propager ses propres convictions.

Paris, le 21 avril 2005

 
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Notes

[1Il est fort probable qu’elles figurent aussi au menu des autres locales, voire de Nice-matin.

[2Pour ceux, non familiers de la géographie varoise, qui ne comprennent pas pourquoi il est d’abord question du Cannet, puis du Luc, précisons que les deux bleds sont quasi-attenants. Tout dépend de la précision de la carte de France dont dispose la petite main du ministère chargée de rédiger le communiqué de presse.

[3Raphaëlle Bacqué est rédactrice en chef du service France au Monde. Elle a signé, notamment, dans l’édition du 23 avril 2005 une mémorable " analyse " : " La tentation du coup de balai " (Acrimed, 29 avril 2005).

[4En gras : souligné par nous.

[5Lire Bévues de presse : " Maljournalisme, le sujet qui fâche " et , sur le site de Jean-Pierre Tailleur, " Le prix Albert Londres n’immunise pas contre le maljournalisme ". Dans la revue Médias (n°2, sept. 2004), Claude Moisy dresse un sévère réquisitoire contre Albert Londres (Acrimed, 29 avril 2005).

[6Le Monde, dans son édition du 26 avril, confirme l’information, mais sous un titre bien plus "diplomatique" : " Le patron de Prisma Presse invite ses publications à débattre du référendum "... (Acrimed, 29 avril 2005).

[7Communiqué de l’Intersyndicale de l’UES (Unité économique et sociale) Prisma Presse SNJ et CGT, 21 avril 2005 (Acrimed).

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