Accueil > (...) > Filmographies

Ressources

Comment préparer la projection de films

Cette fiche a pour objet d’indiquer les différentes étapes permettant d’organiser la projection d’un film : comment trouver les films et les négocier, comment louer le matériel nécessaire. Elle complète les articles suivants : Des documentaires sur les médias (1) : Médias de tous pays et A qui s’adresser pour réserver les films recommandés ?.

Pour la préparation de projection ou de projections-débats, deux cas de figure peuvent se présenter.

- Premier cas : lorsque la projection a lieu en salle de cinéma ou dans des conditions équivalentes, avec des supports professionnels (comme le BETA.).
- Second cas : lorsque la projection organisée par une association dans des conditions telles qu’on peut la désigner comme une « projection de campagne » que la démocratisation des outils de projection (après celle des outils de tournage) rend possible pour un coût très modeste, avec des supports non professionnels (VHS ou DVD).

Ces deux cas de figure sont complémentaires.

Cas n° 1 :
Projection en salle de cinéma
(ou dans de conditions équivalentes)

1 - Une fois le film repéré, prendre contact avec la société de production et demander le prêt d’une cassette VHS afin de pouvoir le visionner.

2 - Une fois le film retenu, il faut en négocier les conditions de projection : la plupart des sociétés de production, surtout s’agissant de festivals ou de manifestations culturelles à caractère militant, autorisent volontiers une projection gratuite (ceci vaut essentiellement pour les documentaires) [1].

Les séances doivent être non commerciales (c’est à dire que l’on ne doit pas faire de bénéfices) ... ce qui ne veut pas dire que ces séances sont gratuites [2].

D’autres sociétés peuvent demander un forfait (un montant fixe quelle que soit la recette, en général 150 euros pour la location d’une BETA), ou encore 50 % de la recette [3].

Cas particulier : pour les films ayant un visa d’exploitation, c’est au distributeur de s’en occuper, et donc de voir les conditions de projection.

Là, les choses sont en général plus claires, et plus onéreuses, car c’est l’exploitation en salles qui permet la remontée de recettes nécessaire à l’économie du film.

Lors de la négociation, s’assurer qu’une copie (beta ou 35mm) est bien disponible pour le jour de la projection.

3 - Projection (en salle de cinéma ou conditions équivalentes) : bobines 35mm ou cassettes beta sp ou beta num (s’assurer que le cinéma est équipé d’un lecteur beta et d’un vidéo-projecteur et faire un essai). Les documentaires sont généralement disponibles en beta, plus rarement en 35mm. Les longs-métrages de fictions sont en revanche généralement en 35 mm.

Quelques adresses de sociétés louant des lecteurs beta et des vidéo-projecteurs :

 TOP Audiovisuel : 164, Avenue Pierre Brossolette 92240 Malakoff - Tel : 01 46 56 01 01 - Fax : 01 46 56 66 14

 SOFT SA : Agence de Paris - Ivry - 32, rue Pierre Rigaud 94200 Ivry-sur-Seine - tel : 01 49 60 50 00 - Fax : 46 71 03 34 - Siège social : 41, rue des Rancy, BP 3128 Lyon - Tel : 04 72 84 59 00 - Fax : 04 78 95 49 55

 VIDEO + : 21, rue de Clichy 93584 Saint-Ouen - Tel : 01 40 10 38 10

 LOCATEL : 15, rue des Sorins 92000 Nanterre Préfecture - Tel : 01 41 97 97 95 - Fax : 01 41 97 97 26

 EUROPE VIDEO BROADCAST : 23, rue Dagorno 75012 Paris - tel : 01 53 02 98 00 Fax : 01 43 44 64 67

 IEC - ASC : 27-41, Bld Louise Michel 92635 Gennevilliers Cedex - Tel : 01 46 88 28 28 - Fax : 01 46 88 28 41

Il faut bien évidemment intégrer la location éventuelle de la salle, s’il n’y a pas de billetterie permettant à l’exploitant de couvrir ses frais et la rémunération du projectionniste. Il faut aussi prévoir, pour la province (et sans aller jusqu’à la rémunération des intervenants, pourtant de plus en plus fréquemment évoquée par les réalisateurs, qui ont besoin de vivre) l’hébergement de ces intervenants.

On peut alors parler du cas n° 2

Cas n° 2 :
Les « projections de campagne »


Pour de telles projections [4] qui s’adresse aux associations pour de telles projections. L’idée qui a présidé à la création de cette association création a été de constituer un catalogue raisonné pour faciliter l’accès aux films, tout en respectant les ayants-droits.]], le matériel nécessaire est plus facile à trouver : magnétoscope ou lecteur de DVD, vidéo-projecteur de bonne qualité, un écran et des enceintes pour que la qualité moyenne de la projection puisse néanmoins satisfaire tout le monde, y compris le réalisateur. On peut souvent se faire prêter ce matériel. En outre, de plus en plus d’associations demandent et obtiennent des subventions d’équipement pour la vidéo-projection.

Quant au prix du film, c’est le prix de vente de la VHS ou du DVD au tarif dit « institutionnel », c’est-à-dire entre 38 et 60 euros. Attention, l’utilisation d’un DVD n’est pas autorisée, sauf accord dûment exprimé par la production, dans une salle de cinéma (certains exploitants sont pourtant tentés : le refus doit être absolu !)

Le plus gros distributeurs de vidéos est l’ADAV dont l’accès est strictement réservé à des organismes à vocation culturelle, socioculturelle, éducative, à caractère non commercial. Il existe d’autres distributeurs vidéo et des sociétés de production qui ont un catalogue intéressant.


Rappel de la législation

(P) Programmes audiovisuels accessibles pour le “Prêt individuel - Cercle de famille” : Ces programmes sont destinés au prêt gratuit à des particuliers pour une utilisation privée, dans le cadre du cercle de famille (au domicile privé).?Il est strictement interdit de représenter ou de permettre, directement ou indirectement, la représentation publique des programmes sur vidéocassettes et DVD, ou la représentation privée ailleurs que dans le cercle de famille. Toute consultation, même individuelle, hors du domicile privé est strictement interdite

(P&C) Programmes audiovisuels (ou multimédia) accessibles pour la “Consultation et le Prêt individuel” : l’extension des droits d’utilisation des programmes accessibles en “consultation” est limitée à la possibilité de projeter, à titre gratuit, dans l’emprise des locaux de l’organisme acquéreur, pour des visionnements individuels ou en groupe, à l’exclusion de toute autre utilisation. Ces projections s’adressent à des publics restreints. Elles sont réservées aux publics fréquentant les locaux de l’organisme acquéreur ; par exemple, les élèves d’une école, les usagers d’une bibliothèque... L’activité doit être totalement gratuite, pas d’adhésion, pas de participation aux frais, directes ou indirectes permettant un accès aux projections. L’information doit se faire uniquement dans l’enceinte de l’organisme acquéreur (ni publicité extérieure, ni presse, ni tracts, ni affiche...)....

(C) Programmes audiovisuels (ou multimédia) accessibles pour la “Consultation sur place" uniquement : ces programmes sont destinés à la "consultation" dans les conditions définies ci-dessus. Le prêt gratuit individuel est strictement interdit.

Pour l’ensemble des programmes audiovisuels ou multimédia proposés, il est interdit de reproduire ou de faire reproduire tout ou partie du contenu des supports.

 
Acrimed est une association qui tient à son indépendance. Nous ne recourons ni à la publicité ni aux subventions. Vous pouvez nous soutenir en faisant un don ou en adhérant à l’association.

Notes

[1Cela dit, il est difficile d’éluder la question suivante : pourquoi accepter de payer pour une fiction et demander la gratuité pour un documentaire ? Ce traitement différent repose sur l’idée que la plupart des documentaires ayant été financés par la télévision, la projection publique serait un « plus » pour la notoriété du film. En réalité, le secteur du documentaire est en crise et de nombreux films sont réalisés grâce à l’engagement des réalisateurs, et avec le concours des... Assedic. En outre, la participation financière des chaînes câblées, qui permet la mise en production d’un nombre croissant de documentaires, est très réduite et elle n’a rien à voir avec le financement par les chaînes hertziennes. Cette situation devient de moins en moins acceptable, en particulier pour les réalisateurs de documentaires.

[2On peut noter que, sans subventions, la plupart des festivals et séances en salles ne se feraient pas. Alors ne faut-il pas penser d’abord à la rémunération des oeuvres, avant la communication et les petits fours ?

[3En réalité le forfait est un minimum garanti. En toute logique, le partage des recettes... ou des pertes devrait être proposé aux ayants-droits, qui ne sont généralement pas prévenus. Il est vrai que, dans les contrats qu’ils signent un peu trop rapidement pour garantir la chance qui leur est donnée de faire le film (!), leur part sur les droits d’exploitation est tellement réduite qu’ils ne touchent jamais un sou.

[4Que défend, notamment, l’association « Voir&Agir ».

Voir aussi...

A la une