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Ouest-France étend son empire (Observatoire Nantais des Médias)

Nous publions ci-dessous un extrait d’un article publié le 23 janvier 2006 par l’Observatoire Nantais des Médias (ONM), ainis qu’une rapide présentation des autres articles du dossier (Acrimed)

Cinq ans après une offensive sans succès, l’empire contre attaque

En rachetant le pôle ouest de la Socpresse, Ouest-France fait officiellement du sauvetage de titre en péril. En captant par cette opération trois quotidiens, deux télés locales et leur régie pub, la position hégémonique fait plus que se renforcer. Ouest-France pèse d’un poids écrasant sur l’Ouest. Pourvu que tout ne bascule pas à la mer.

Bingo ! François-Régis Hutin s’est offert fin 2005 ses premiers réveillons d’empire. L’opération lui aura peut être coûté soixante millions d’euros [1], mais quand on aime le pluralisme concentré, on ne compte pas. Banco ! Le patron du premier quotidien de l’Hexagone (762 000 exemplaires vendus chaque jour, selon le dernier contrôle de l’OJD) a fait main basse au 1er janvier 2006 sur 200 000 exemplaires supplémentaires. Outre Presse-Océan, Le Courrier de l’Ouest et Le Maine Libre, basés à Nantes, Angers et Le Mans, l’ensemble racheté compte aussi deux imprimeries, une régie publicitaire et deux chaînes de télévision locale. Au plan éditorial, Ouest-France détient donc presque toute la presse quotidienne du Grand Ouest, tout en étant un opérateur majeur de presse gratuite d’information ou d’annonces, de radios et télés locales d’Internet, et de presse hebdomadaire de proximité. Excusez du peu.

Bien sûr, il a fallu faire quelques concessions pour ne pas fâcher le conseil de la concurrence. Pas grand-chose. Ouest-France a donc promis de geler un temps ses tarifs publicitaires, et abandonné le principe de couplage publicitaire obligé avec Le Maine Libre et Le Courrier de l’Ouest, tout en réduisant légèrement sa participation au sein de la chaîne de télévision locale Nantes 7, passant de 49 % à 34% du capital au profit du Télégramme.

Mais ne dites pas à François-Régis Hutin qu’il a pris le costume de papivore tant décrié quand il était porté par Robert Hersant. Il piquerait une de ses colères homériques que lui connaissent ses subalternes au siège du groupe à Chantepie. Hutin a tenté de le faire savoir urbi et orbi : il arrive en sauveur. Presque en rédempteur.

 Lire la suite sur le site de l’Observatoire Nantais des médias (lien périmé) - La pub régie par les mêmes accords- Les rachetés en tenue à carreau - Les monologues à économie d’échelle - Le monopole à l’économie de concepts


Dans le même dossier de l’ONM, publié le 23 janvier 2006, lire aussi [Tous les liens son périmés : le site de l’ONM n’existe plus à ce jour (août 2010)]

 Radioscopie d’empire, département par département - La nouvelle donne : Sipa partout, Ouest-France sans balance - Hégémonie dans tous les compartiments, tous départements

 Hutin, la main sur le cœur de métier- Florilège de déclarations anciennes et récentes du nouveau papivore de l’Ouest. Entre bien avant le rachat des titres de la Socpresse et aujourd’hui, Monsieur "concentration-jamais-pluralisme-toujours" n’a pas toujours dit la même chose.

 Pub, lecteurs, annonces : un monopole trois fois payant - Avec le rachat des titres de la Socpresse, ta stratégie commerciale d’Ouest-France se résume à trois cibles : capter des lecteurs, drainer des annonces et draguer des placards de pub.

 
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Notes

[1Le Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT) avait évoqué en août 2004 la somme de 60 millions d’euros pour chiffrer le montant total du rachat.

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