Joseph Macé-Scaron, en février 2006 : « [...] Les temps changent puisque moi j’ai été pendant à peu près quinze ans journaliste au Figaro. Qu’étant journaliste au Figaro, j’étais au service politique et que le propriétaire du Figaro était un certain Robert Hersant. Je dois dire que jamais il ne serait venu à l’idée de Robert Hersant, qui n’était pas un ange, d’aller demander à un politique qui il fallait suivre pour un parti. Jamais. Pourquoi ? Encore une fois pas par angélisme, tout simplement parce que pour Robert Hersant, il y avait un rapport de force qu’il introduisait, c’est tout, dans son rapport aux politiques. Et pourtant Dieu sait si le Figaro à un moment donné [sic !] a été lié au pouvoir politique et à la droite en particulier, donc jamais ça a été fait. »
Robert Hersant n’a pas demandé conseil ? Peut-être. Mais ce qui suit, rapporté par Elisabeth Coquart et Philippe Huet, vaut-il beaucoup mieux ?
Robert Hersant en 1978 : br>
« Un soir, les journalistes du service politique [du Figaro] sont conviés à une réception dans le saint des saints, au numéro 12 de la rue Presbourg, afin de rencontrer les candidats UDF et RPR de l’Ile-de-France. Un peu estomaqués par le décor précieux, le faux Louis XV et les dorures, les rédacteurs se mêlent à la centaine d’invités, discutent au fil des groupes [...] jusqu’au moment où le maître de maison tape dans ses mains et grimpe sur une chaise de style aux pieds fragiles.
Mes amis, commence Robert Hersant à l’adresse des seuls candidats... Mes amis, je vous ai réunis ce soir pour vous dire qu’on va vous aider. Pendant la campagne, demandez-leur ce que vous voulez, ils le feront. Vous pouvez les appeler à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.
Tout le monde est gêné. Les “amis”, du cadeau, les journalistes, de l’affront qui leur est fait. Tout le monde se regarde, catastrophé, mais personne ne bouge. [1] ».
Faut-il commenter ?