Accueil > Critiques > (...) > Politiques de la dépolitisation (2) : portraits et icônes

Un portrait médiatique d’Olivier Besancenot en personnage médiatique

par Johann Colin,

Jeudi 12 janvier 2006, l’émission « Envoyé Spécial », sur France 2, présentait un reportage intitulé : « Portrait : Olivier Besancenot, la révolution à la lettre ». A la lettre ? Subtile allusion au métier de facteur du personnage mis en scène dans un portrait soigneusement dépolitisé.

Une seule question-réponse sous-tend ce portrait d’une durée d’une demi-heure : Besancenot est-il ou non un produit marketing créé de toutes pièces par la direction de la LCR pour être plus populaire auprès de l’électorat, notamment des jeunes ?

Le marketing pour plaire aux jeunes, voilà un crime qu’une chaîne comme France 2 ne commettrait jamais, elle... [1]

Voici, image par image ou presque, l’analyse minutieuse de ce document.

La bonne question

Avant la diffusion du reportage, les deux présentatrices de l’émission annoncent la couleur : Olivier Besancenot est « un bon client, comme on dit dans le métier ». Il est « bien plus populaire que son organisation ». Olivier Besancenot nous est encore présenté comme « porte-voix du NON » à la constitution (un « Non » qui, rappelons-le, n’a pas vraiment eu besoin de porte-voix médiatiques pour l’emporter, et pour cause : ceux-ci avaient toutes les peines du monde à se faire entendre) et « amateur de rap et proche du chanteur Joey Starr ».

Le reportage commence par une séquence de nuit. Olivier Besancenot, dans sa voiture, se rend à son travail. Voix off de la journaliste, Alix Bouilhaguet : « Certains en doutent encore, mais il est vraiment facteur ». Un doute largement imaginaire... Mais nous apprendrons peu à peu que si Besancenot est vraiment facteur, ce n’est pas un vrai facteur...

Vraiment facteur. A l’entrée de la Poste, un simple panneau sur une porte (sans vigile, ni code) stipule : « Entrée interdite à toute personne étrangère au service ». Ce qu’Alix traduit par : « La Poste ne nous autorise pas à entrer ». Faisant sans doute allusion aux conditions de travail des postiers (mais nous n’en saurons rien...), Besancenot répond : « Il y a des choses qu’on ne veut pas vous montrer ici ». Et Alix Bouilhaguet de commenter : « Olivier Besancenot dérange jusque sur son lieu de travail ». Besancenot ou les journalistes ?

Vraiment facteur, donc. Mais pas un vrai facteur : un personnage. C’est ce que nous apprend aussitôt (en l’absence de Besancenot parti travailler...), une question perspicace en voix off  : « Qui se cache derrière le personnage ? » Un personnage que les médias (et donc ce portrait) contribuent à fabriquer. Mais s’il cache quelqu’un, comment les médias qui le construisent pourraient-ils le débusquer ? Il faut alors que celui qui se cache derrière le personnage soit... un autre personnage, résumé par cette question-réponse : « Une créature fabriquée de toutes pièces par un parti en mal de publicité ? »

Changement de décor : le reportage nous emmène à l’université d’été de la LCR, dans « les coulisses de l’écurie du jeune champion ». Métaphore sportive qui en dit long sur la vision de la politique par Alix Bouilhaguet. Celle-ci poursuit : « Alain Krivine, l’inusable patron de la LCR, veille sur son poulain ». Ce terme « inusable  », employé ici avec un certain mépris, n’a jamais été utilisé sur France 2, à notre connaissance, pour qualifier MM Chirac ou Giscard d’Estaing. Mais pour les médias, si un leader d’extrême gauche a passé la cinquantaine, il est « inusable », s’il est jeune, c’est « une créature fabriquée de toutes pièces par un parti en mal de publicité  » ! Et Alix Bouilhaguet enfonce le clou : « Entre les deux hommes [...], une même obsession : ne jamais faire passer Olivier Besancenot pour une création marketing ». Inutile, les médias s’en chargent.

Images suivantes : lors d’un meeting en faveur du « non » au référendum sur le Traité Constitutionnel Européen. On y voit José Bové et Marie-Georges Buffet, qui ne seront pas interviewés. L’équipe d’Envoyé Spécial a-t-elle soigneusement évité d’interroger ceux qui pourraient défendre Olivier Besancenot ? Les seules personnes qui s’exprimeront lors du reportage, hormis des membres de la LCR et quelques rappeurs, seront en effet des journalistes de marché et des membres du PS.

Le reportage se poursuit par un « flash-back » sur l’élection présidentielle de 2002, au soir du premier tour, avec ce commentaire : « Alain Krivine peut être satisfait, son pari est gagné ». Toujours cette image du grand manitou qui tire les ficelles du pantin Besancenot.

Artifices

La journaliste s’attarde alors sur l’engagement politique d’Olivier Besancenot : « Il n’a connu ni la pauvreté, ni la privation », prend-elle soin de préciser. Pas plus que la plupart des journalistes de France 2. « A la maison, pas de révolutionnaire, il ira chercher son maître à penser ailleurs. Ce père en politique », c’est Pierre Vandewoorde, son ancien professeur d’Allemand. Un « maitre à penser », bien sûr. Alix Bouilhaguet lui pose alors une question truculente : « En 4ème, il était comment : il était déjà grande gueule, révolutionnaire... pénible ? ».

Puis : « C’est pas délicat aussi avec les parents, quand... ? Il a commencé jeune ! ». Face au silence qui suit ce morceau de phrase incompréhensible, chargé d’insinuation, la journaliste triomphe : « La question [sic] dérange ! ». Finalement, quelqu’un se risque à une réponse. « Gérard Prévot, un autre militant, répond à sa place », remarque Alix Bouilhaguet. A la place de Besancenot ? Mais en disant «  IL a commencé jeune », la journaliste a clairement signifié que la question ne lui était pas posée directement. Rien de plus normal, donc, qu’Olivier Besancenot ne réponde pas...

Pierre Vandewoorde déclare un peu plus loin : « Ce qui fait la différence entre nous et une secte, c’est qu’une secte c’est difficile à quitter. Nous, on n’est pas difficile à quitter  ». A quelle question répond cette comparaison ? Nous ne le saurons pas. Mais le contexte suggère que c’est Alix Bouilhaguet elle-même qui l’a risquée hors antenne...

Autre question décisive soulevée par notre « enquêtrice » : « Ses parents ont-ils nourri des inquiétudes ? Impossible de leur demander  ». Pourquoi est-ce impossible ? Et pourquoi ses parents auraient-ils nourri plus d’inquiétudes que s’il s’était inscrit au Mouvement des Jeunes Socialistes ou chez les Jeunes Giscardiens ?

Pour Alix Bouilhaguet, tout est marketing chez Besancenot. Quand il tape dans un ballon, comme des millions de jeunes de son âge, c’est du marketing : « Marketing ou pas, lui, quand il fait du sport, c’est forcément un sport populaire  ». Et s’il refuse le marketing, c’est encore... du marketing ! « Rester en dehors du courant, c’est une marque de fabrique ? ».

Poursuivant la biographie d’Olivier Besancenot, Alix Bouilhaguet nous apprend alors que pendant ses études, « sa priorité, c’était SA révolution » (et non pas LA révolution). Puis elle nous emmène au supermarché Shoppi de Levallois, où Besancenot a été employé pendant un temps. « Pas de chance pour le patron, le révolutionnaire en herbe lui impose l’élection d’un délégué du personnel ». A quel âge un révolutionnaire cesse-t-il d’être « en herbe » ? « Moi, témoigne alors le patron, j’ai des relations plutôt, on va dire, familiales avec mes employés, n’importe qui peut venir me voir quand il veut. Lui il voulait être beaucoup plus procédurier, il me parlait de syndicat ! ». Pas de chance pour le patron, en effet.

Lorsque Besancenot explique que ce n’était pas une vocation pour lui de devenir facteur, Alix Bouilhaguet renchérit : « C’est pourtant le métier qu’il a choisi à 23 ans. Pour lui, ce sont les aléas de la vie. Et si, au contraire, son histoire était celle d’un destin totalement maîtrisé ? ». En l’absence d’une quelconque justification, cette question n’est qu’une insinuation... dénuée de sens : qui nous dira ce qu’est un destin, s’il est totalement maîtrisé ?

« Olivier Besancenot, un facteur comme les autres ? Pas tout à fait », susurre Alix Bouilhaguet qui, pour établir cette différence, a recueilli le témoignage d’un expert en « vrais » facteurs, Claude Askolovitch, journaliste au Nouvel Observateur dont l’hostilité au mouvement altermondialiste est un gage d’impartialité : « Culturellement, ce n’est pas vrai, parce que l’environnement dans lequel il évolue est un environnement beaucoup plus évolué que la France d’en bas ». Comme chacun sait, les journalistes du Nouvel Obs sont des spécialistes de la France d’en bas. « Non, il n’est évidemment pas comme les autres : il vit avec quelqu’un qui travaille dans le monde de l’édition ». Directrice ou secrétaire, chef de service ou sous-fifre, on ne saura pas. « Ce n’est pas le mode de vie habituel, commun de ses petits camarades facteurs ». Quel argument choc ! Et quel mépris pour les facteurs ! Mais cela suffit à notre « enquêtrice »...


Olivier Besancenot et les médias

« Envoyé Spécial » s’intéresse aussi aux relations d’Olivier Besancenot avec les médias. « En peu de temps, Olivier Besancenot est devenu la coqueluche des médias ». Qui croyait encore que c’était Sarkozy ?

On voit alors la « coqueluche » lors de son passage dans l’émission « Les Grosses têtes » [2]. Pour justifier ce passage, Olivier Besancenot tente une explication : « Il y a une espèce de jugement, de mépris même un peu social pour une émission qui est écoutée par les classes populaires ». L’argument a de quoi surprendre. « La Ferme Célébrité » aussi est une émission populaire...Où s’arrêtent les compromis, où commence la compromission ? Qu’y a-t-il de plus méprisant pour les classes populaires ? Mépriser une émission qui les méprise ou cautionner cette même émission ?

Quoi qu’il en soit, pour Philippe Bouvard, Olivier Besancenot « est un bon client ». Mais, prend soin de préciser l’animateur, sans crainte d’être contredit : « on sait bien que derrière cette façade juvénile et joviale, il y a le monstre froid d’un certain totalitarisme ! ». Nous savons désormais « qui se cache derrière le personnage »...

Autre témoin à charge, Jean-Michel Aphatie, journaliste à RTL, intervient alors : « Sans doute par son discours, il identifie un petit peu les peurs du moment ». Pour le journaliste de marché, l’opposition au système libéral ne peut pas être réfléchie, elle repose donc forcément sur la peur. « Pour autant, la complaisance parfois, dont font preuve beaucoup de journalistes à son égard est assez incompréhensible ». D’autant plus incompréhensible que Jean-Michel n’a jamais été complaisant, surtout pas avec les patrons, ni avec les partisans du OUI à la constitution...

Sans doute, est-ce pour donner un exemple d’entretien sans complaisance que s’intercale ici une brève séquence d’un entretien. Or cette séquence révèle surtout l’arrogance de l’interviewer qui conclut à la place de son interlocuteur et à contresens de ce qu’il vient de dire.

- Jean-Michel Aphatie : « Vous serez candidat en 2007, Olivier Besancenot ? »
- Olivier Besancenot : « Là pour l’instant, c’est pas à l’ordre du jour, je préfère discuter du contenu. »
- Jean-Michel Aphatie : « Olivier Besancenot, futur candidat en 2007, était l’invité d’RTL ce matin. »

« Complaisance médiatique, mais aussi politique, nous explique la voix off : on ne s’adresse pas à Olivier Besancenot comme à Arlette Laguiller ». Faut-il comprendre que pour Alix Bouilhaguet, il est normal de mépriser la porte-parole de Lutte Ouvrière et qu’Olivier Besancenot mérite le même traitement ? C’est à Jean-Michel Aphatie, une fois de plus qu’elle laisse le soin de répondre : « Je me souviens notamment d’un débat où Dominique Strauss-Kahn parlait après Olivier Besancenot en disant chaque fois : « vous avez raison, mais... ». Du coup, la crédibilisation de Besancenot est extraordinaire ». Besancenot crédibilisé par DSK ? On en rit encore... Mais pour Apathie, peu importe que Besancenot ait eu effectivement raison ou non, le devoir d’un homme politique respectable est de le contredire.

Ce que Jean-Michel Aphatie trouve incompréhensible méritait une explication rationnelle. Seul un expert d’envergure pouvait la donner. Le politologue Dominique Reynié s’en charge : « Contester Olivier Besancenot quand on est à gauche, c’est en très peu de temps se retrouver contre la jeunesse, et à droite ». Naturellement, les jeunes n’ont pas d’idées, ils votent pour les jeunes !

Claude Askolovitch revient alors à la charge : « Le milieu, la bonne bourgeoisie, le système est prêt à l’accueillir. Il résiste à ça. Il résiste à ça comment ? En se montrant encore plus dur, en niant le fait qu’il à ça en lui [ça quoi ?], en insistant sur le côté populo, et en se montrant plus méchant qu’il ne l’est. S’il insiste tellement là-dessus, c’est aussi pour échapper à cette espèce de tentation : « Vade Retro Satanas ! Non, pas la bourgeoisie, non pas moi ! » Mais si mon vieux, tu es dedans !  ». Inconsciemment, Askolovitch nous retracerait-il son propre parcours ?

Images suivantes, dans une manifestation à Paris. Voix off : « Olivier Besancenot n’a peut-être pas la tête d’un révolutionnaire... ». Ah bon ? Et c’est quoi, la tête d’un révolutionnaire ? « Combien, parmi ceux qui lui demandent des autographes, connaissent vraiment son programme ? », se demande Alix Bouilhaguet, soudain soucieuse des positions défendues par son personnage. Les auditeurs passionnés par les « Grosses Têtes » étant rares dans les manifestations, on peut penser que ceux qui viennent saluer Besancenot sont au moins des électeurs de la LCR, sinon des militants actifs du parti. Ceux-ci doivent sans doute être des abrutis illettrés, pour ne même pas connaître le programme de leur candidat...

En tout cas, pour connaître ce programme, ce n’est pas le reportage qui nous éclairera beaucoup. Sur une demi-heure de jacasseries inutiles, les idées de la LCR sont résumées en quelques phrases archi-réductrices. Gérard Filoche, un des fondateurs de la LCR, aujourd’hui membre du PS, ne nous en dira pas plus. De ses propos, il ne sera retenu que l’affirmation selon laquelle il trouve au parti « un petit côté sectaire ».

Plutôt que de débattre sur les idées, « Envoyé Spécial » préfère nous parler des goûts musicaux d’Olivier Besancenot. Nous savions déjà que « Marketing ou pas, lui, quand il fait du sport, c’est forcément un sport populaire ». Nous apprenons désormais que quand il écoute de la musique : « Son registre, c’est forcément la chanson engagée, le rap ». ... « Forcément », le « portrait » dessiné par Alix Bouilhaguet doit mettre en lumière - sans artifice, évidemment... - les artifices du personnage qu’il construit.

Hormis les membres de la LCR, ces rappeurs seront les seuls défenseurs de Besancenot. Pas un seul ouvrier, syndicaliste, militant associatif ou même simple électeur n’aura été interrogé. Aucun risque par conséquent qu’il soit question des positions du porte-parole de la LCR. Il ne doit être question que de son image. Des propos tenus par les rappeurs, on ne retiendra donc que ceux qui la concernent : Monsieur R. : « Ce qui me plaît en lui, c’est que [...] c’est simple et c’est compréhensible ». Joey Starr : « Le petit personnel, moi, j’en fais partie » (sic ).

Une construction médiatique d’un personnage médiatique

En se prêtant à ce « portrait », quel était l’objectif d’Olivier Besancenot ? Faire connaître les idées de la formation politique dont il est le porte-parole ? Défaire la construction médiatique d’une Amélie Poulain de la contestation ? L’échec était prévisible. En répondant à sa place, Alix Bouilhaguet referme le piège que, volontairement ou pas, elle a tendu à son « personnage ».

Le reportage, en effet, touche à sa fin. Alix Bouilhaguet, énigmatique, s’interroge : « « Que doit-il faire pour ne pas déchoir ? Peut-être une vie sans politique ? ». De quelle « déchéance » s’agit-il ? Mystère... Une vie sans politique ? Comme si tout activité politique était artificielle... « Un homme normal, sans artifice, sans manipulation, tout au long de ces semaines [oui, vous lisez bien : plusieurs semaines pour une demi-heure de reportage vide et creux], c’est le visage qu’Olivier Besancenot a voulu nous montrer  ». Pendant une demi-heure, Alix Bouilhaguet a voulu nous montrer le contraire. Au prix de fumeuses allégations, jamais vérifiées, frisant parfois le ridicule. Et les dernières paroles du reportage ne sont pas les moins drôles : « Parce qu’un jour il ne sera plus à la mode, en coulisse, la LCR prépare déjà la relève du porte-parole : une femme, jeune, salariée. Un nouveau casting pour que la lutte continue ».


Vous avez dit « casting » ? D’un bout à l’autre du reportage, une même question : Olivier Besancenot est-il une produit « marketing » ? La réponse était dans la question et dans le principe même de ce « portrait » qui, par un étrange jeu de miroir, se rend coupable, comme tant d’autres « enquêtes » journalistiques, de ce que l’enquêtrice reproche à Olivier Besancenot : marketing, culte de l’image, complaisance, distance culturelle avec les couches populaires...

Pour s’en convaincre, amusons-nous à appliquer à France 2 la conclusion d’Alix Bouilhaguet :

« Que doit faire France 2 pour ne pas déchoir ? Peut-être une chaîne sans politique ? Une émission normale, sans artifice, sans manipulation : tout au long de ces semaines c’est le visage qu’Envoyé Spécial a voulu nous montrer. Et parce qu’un jour elle ne sera plus à la mode, en coulisse, France 2 prépare déjà la relève : une émission pour les femmes, jeunes, salariées. Avec un nouveau casting pour que le marketing continue ».

Johann Colin

 
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Notes

[1L’émission « Envoyé Spécial » est présentée par deux femmes jeunes au physique plutôt agréable qui ont, il y a quelques années, remplacé deux animateurs masculins à la cinquantaine bien engagée ; mais, bien sûr, il ne s’agit absolument pas d’une opération marketing destinée à faire plus d’audience.

[2Question de Philippe Bouvard à Besancenot : « Est-ce que la possession d’une voiture et la propriété d’un petit appartement ne vous font pas entrer un peu dans le système que vous dénoncez ? » Répondre à de telles questions permet certainement de faire mieux connaître les postions de la LCR...

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