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L’actualité des médias n°51 (12 mai - 28 juin 2006)

par William Salama,

TV sur mobiles - Fusion TPS-Canal+ - Bolloré envoie un direct - Libération égorgé - Alain Genestar banni. Etc.

I. Audiovisuel


1. Remue-ménages

 TV sur mobiles : à l’assaut de la loi derrière le consommateur. Depuis le 15 mai 2006, les médias ont tous relayé la panique numérique du lobby des industriels des télécoms frustrés et affamés. Le Figaro (20 mai 2006) s’aligne sur leur position : « La France doit faire vite ». La Tribune (19 juin 2006) prophétise : « La fin de l’analogique est programmée  ». Le Monde (21 mai 2006) constate : « Les portables se préparent à devenir de vrais téléviseurs ». Libération (21 mai 2006), fataliste, conclut : « Les grandes machines audiovisuelles implosent sous les assauts des nouveaux acteurs ».

Dans le contexte de « la rareté des fréquences » et devant le souci (affiché) par le CSA (qui consulte) « de "tenir compte des engagements des candidats en matière de production audiovisuelle, de production cinématographique" » (La Tribune, 20 juin 2006), « les industriels  » - fabricants et diffuseurs (téléphone, Adls) - indisposés par « une situation d’insécurité juridique » poussent à la modification de la loi de 1986 sur l’audiovisuel selon Les Echos du 19 mai 2006. Dans leur sens toutefois : le « lancement de la télévision haute définition et la télévision numérique personnelle (TNP ou TV mobile) »

Ainsi Bouygues Télécom, selon Libération du 20 mai 2006, « veut sa télé sur le mobile tout de suite  » car ses « testeurs [lui] disent qu’ils sont prêts à payer de 5 à 10 euros par mois » [1].

Et à ses conditions : « il faudra la réserver aux "grandes marques", aux "professionnels de métier", et cantonner les chaînes publiques à 20 %  ».
Evidemment, Bouygues Télécom et TF1 sont dans le même foyer. Les chaînes s’occupent parfaitement par ailleurs d’investir la sphère numérique : « Canal + et SFR se lancent dans la vidéo à la demande sur mobiles  » (Libération, 20 mai 2006) et TF 1 « en lançant la chaîne interactive Wat TV » cherche à « rajeunir son audience » (Le Monde du 28 juin) y « fonde sa communauté perso » (Stratégies, 18 mai 2006).

Le projet de loi sur la télé mobile et la haute définition (HD) a été soumis au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et au Conseil d’Etat le 20 juin 2006 (La Tribune).

 Fusion TPS-Canal + : un «  monopole  » aussi «  nécessaire  » que contestable. Le CSA a adopté à l’unanimité un avis confidentiel positif sur le projet de fusion de TPS et Canal+, qu’il a transmis au Conseil de la concurrence. Protestations :

- France Télécom « réclame le droit de commercialiser la chaîne Canal+  », (Le Monde, 19 juin 2006) accusant par anticipation la filiale de Vivendi d’ « imposer sa volonté sur les marchés annexes » et de vouloir « régner sans partage » sur le marché des droits du football (un enjeu financier colossal comme le montre la coupe du Monde en Allemagne). Il s’inquiète également de « la position dominante du nouvel ensemble avec 100% des chaînes prémium  » et revendique « un libre accès aux programmes. »
- France Télévisons, d’un autre côté, dans Le Parisien (12 mai 2006), par la voix de son Pdg Patrick de Carolis, s’inquiète du projet de fusion, « véritable danger pour le service public français ». Et déclare : « J’ai attiré l’attention de mon actionnaire et du CSA : attention danger. Ils vont avoir une puissance financière hors norme. »
- Enfin, « le milieu du cinéma » se sent aussi lésé et « s’interroge » (Les Echos, 17 mai 2006). Mais pas trop, étant financé en grande partie par Canal +...

Mais la vérité du business est depuis longtemps décrétée. Dans un article intitulé « Canal+/TPS : une fusion nécessaire », Les Echos (14 juin 2006) écrivent : « L’émergence d’un grand acteur de la télévision payante offre une première réponse : il est temps d’unir nos forces et de donner à nos acteurs la taille critique pour réconcilier réussite économique et ambition culturelle ». Tout est dit.

2. Audiovisuel public

 Précarité d’abord... Le SNJ de France 3, dans sa newsletter Le Cri de la Mire (mai 2006), s’insurge, témoignages à l’appui contre la précarisation pérennisée par la direction des personnels [2] et déplore que « le service public emploie beaucoup plus de précaires que TF1  » (Libération, 2 mai 2006).

 Arbitraire, ensuite... L’arrivée de Laurent Delahousse, de M6, au JT de 20 heures de France 2 (il remplacera les absences de David Pujadas) a provoqué la colère de la Société des Journalistes qui indique, dans un communiqué, qu’elle « aurait souhaité que ce poste revienne à un membre de la rédaction de France 2  » car « cette fonction a toujours permis de valoriser des journalistes à l’intérieur du groupe  ». Ces temps sont révolus.

 Arbitraire, toujours... Et pendant ce temps-là, à Radio France (et plus particulièrement sur France Inter, les adorateurs de Médiamétrie et du pouvoir normalisent à tout va. Lire  : « Où va France Inter ? (2) : « Là- bas si j’y suis » en danger (Pétition) »

3. Télévisions locales

 Le réseau pour les gros. Selon telerama.fr (16 mai 2006), « l’ensemble des projets de lancement de chaînes locales associatives sur les réseaux terrestres n’auraient pas retenu l’attention du CSA. Antoine Dufour, de la Fédération nationale des vidéos de quartier, dénonce l’attitude de l’autorité qui, selon lui, joue le jeu de la concentration des médias au détriment du pluralisme audiovisuel. » Pourquoi ce conditionnel ? Le CSA n’a retenu, à ce jour, aucun projet associatif...

 France Antilles à Paris. Dominique Baudis, président du CSA, a annoncé que son conseil lancerait un appel à candidatures pour « cinq à six chaînes locales » hertziennes numériques en Île-de-France (La Tribune, 21 juin 2006). Mais déjà, le groupe France Antilles (qui porte mal son nom dans ce contexte et qui est d’abord un éditeur de presse écrite) y prépare pour la rentrée 2007 sa « chaîne locale » (Stratégies, 18 mai 2006). Il vise « 400 000 foyers » potentiels. Le groupe France Antilles « demandera l’autorisation du Conseil supérieur de l’audiovisuel, une fois qu’il aura finalisé le produit  » (sic).

4. Publicité

 TNT : le gâteau publicitaire pour les gros. Le montant total des investissements publicitaires en avril 2006 pour les 9 chaînes de la TNT s’élève « à 15,8 millions d’euros », distribués à TMC (actionnariat : TF1 et AB Groupe), BFMTV, I-Télé (Vivendi/Canal Plus) et NRJ12 (Newsletter de CB NEWS du 9 juin 2006).

 Ouverture de la publicité à la grande distribution : France Télévisions tend sa main. Le secteur de la grande distribution « apparaît désormais comme le relais de croissance publicitaire de la télévision, affectée par la baisse de la grande consommation » et soulève l’espérance car « dès janvier 2007 [...] accédera à la publicité télévisée  » écrit Le Figaro (23 mai 2006), qui précise : « une recette supplémentaire de 150 à 250 millions d’euros ». De plus en plus sous alimentée par l’Etat, France Télévisions en est réduit devant ces annonceurs à « mettre en valeur les potentialités et « complémentarités » d’un groupe comptant quatre chaînes et totalisant 35% à 40% de l’audience chaque jour ».

  France Télévisions tend sa main (2) Passe d’armes entre le public et le privé. Inquiet de la fusion TPS-Canal +, De Carolis réitère, dans Le Parisien (12 mai 2006), son souhait d’« avoir plus d’écrans publicitaires", car la redevance "n’augmentera pas en 2007, année d’un rendez-vous politique fort ». «  M6 et TF1 dénoncent les privilèges du service public  » sera la riposte dans La Tribune du 15 mai 2006.

 Ina en quête de régie publicitaire. Dopé par le succès de sa belle idée (1 million de visites par jour depuis qu’il diffuse les archives des chaînes de service public Ina.fr), l’Institut National de l’Audiovisuel s’en est offert une autre, mais lucrative, en lançant « un appel d’offres pour trouver une régie publicitaire  » (Stratégies Newsletter, 29 mai 2006). Ont aussitôt levé leurs doigts « TF1 Publicité ainsi que de France Télévisions Publicité, de Lagardère Active Publicité, d’IP, d’Adlink ou encore d’AOL » (Stratégies Newsletter 15 juin 2006). L’Ina entend aussi « se lancer dans la production audiovisuelle » (Le Monde, 13 juin 2006).

5. Investisseurs

 Lagardère affiche... « Où va Lagardère » (L’Express du 19 mai 2006) ? Réponse : « il affiche sa priorité : l’audiovisuel. Et ses ambitions : mettre la main sur Canal +... tout en gardant un œil sur TF 1 ».

 Le groupe d’assurance AXA s’invite... Le Conseil supérieur de l’audiovisuel, le 10 mai 2006 « a donné son agrément à l’acquisition par le groupe d’assurances Axa de 70% du capital du groupe Orbus, qui possède les radios Skyrock et Chante France.  »Selon la Newsletter de CB NEWS (11 juin 2006) « Toutes les garanties sont données quant au maintien du format des radios concernées, Skyrock et Chante France ». Axa s’est par ailleurs également invité dans la téléphonie mobile en s’associant au lancement de Ten, un nouvel opérateur, qui ne manquera pas lui aussi de s’asseoir à la table du gâteau de la convergence.

II. Presse Ecrite

1. La Presse quotidienne nationale

  Libération égorgé. Coup de tonnerre et déplorations... Nous en reparlerons bientôt. En attendant, petit rappel de quelques faits.

Ses annonceurs étant généreux, Libération, le 13 mai 2006, avait lancé à leur attention, un supplément hebdomadaire nommé Écrans dédié à la révolution consumériste des hautes technologies. En vain. Les Echos, le 12 juin 2006 révélait que le journal fondé par Serge July était en quête de « 10 à 15 millions » malgré tous ses efforts. Et notamment les efforts des 56 membres du personnel qui cédant, après une grève historique, au plan de reprise d’Edouard de Rothschild (le guichet de départ volontaire) sont partis. Mais de leur plein gré, dit-on...

Serge July, cofondateur et PDG de Libération, s’est fait croquer par le loup, contre lequel tout le monde criait pourtant, mais qu’il a introduit de force dans la bergerie. Et c’est naturellement « contraint et forcé » que 9 mois après il quitte le journal, Edouard de Rothschild le virant le 13 juin 2006. « Libération tourne la page Serge July » : ce sobre titre du Figaro (14 juin 2006) sent l’enterrement et le fatalisme. La messe est dite, le bouc émissaire désigné : « les journaux gratuits ont trouvé leur place, Libération grande victime du phénomène  » explique Challenges (15 juin 2006). Alors que, la chute de la Presse quotidienne nationale est « antérieure au lancement des gratuits », ainsi que le souligne Stratégies (26 juin 2006).

Le 23 juin 2006, soutenant la Société civile des personnels de Libération (SCPL), qui détient 18,45 % du capital, le Forum permanent de sociétés de journalistes, qui fédère 24 rédactions [3] estimait qu’ « à un an de l’élection présidentielle, [Edouard de Rothschild] ne peut laisser disparaître un acteur important de la vie démocratique de ce pays ». Riposte du premier actionnaire dans Le Monde du 24 juin 2006 : « Edouard de Rothschild souhaite que l’équipe de Libération reprenne son destin en main ». Et qu’elle se débrouille pour trouver au plus vite 3 à 6 millions d’euros : « Édouard de Rothschild, qui a injecté, en 2005, 20 millions d’euros dans le quotidien, a donné au conseil de surveillance de la SCPL un délai d’un mois pour réfléchir à un plan d’économies de 6 millions d’euros par an. » (La Tribune, 20 juin 2006).

Rappelons enfin qu’Edouard de Rothschild, en rachetant Libération, voulait « remettre de l’ordre » (Les Echos, 3 octobre 2005) et que le 20 janvier 2005, le vote du personnel - approuvé par la SCPL (Société civile des personnels de Libération) - livrait le quotidien au financier sans que celui-ci ait à « promettre de toucher ou pas au contenu ».

  L’Humanité fauché. Un autre sursitaire ? Malgré une diffusion en hausse depuis cinq ans (+5,8% en 2005, à 51 639 exemplaires), « l’existence de l’Humanité est menacée », et cherche à « recueillir 5 à 6 millions d’euros » affirme son directeur, Patrick le Hyaric, le 19 juin 2006, (Stratégies Newsletter, 19 juin 2006) qui, le 16 juin, signait dans L’Humanité un éditorial intitulé « Pour la démocratie, pour le pluralisme de la presse »->http://www.humanite.fr/node/96749]

2. Les gratuits

 Bolloré attaque la concurrence. Vincent Bolloré, qui officie en cuisine (Havas, agence de publicité, fait le service (Aegis achat d’espace) et se bâfre, s’est offert un nouveau festin (après ses chaines TNT) avec « son » gratuit : Direct-Soir, lancé le 6 juin 2006 dans 13 villes de France. En bienfaiteur du paysage médiatique sinistré de la Presse Quotidienne Nationale, ledit Vincent a élégamment choisi d’envoyer son Direct Soir (un énième gratuit qui se veut différent) dans la face de France Soir le mort-vivant (lire L’Actualité des médias n°50.]
Un direct également vers la concurrence des gratuits (et donc par ricochet des payants) qui renaissait une autre fois, le lendemain, mais avec peut-être moins d’impact vu le caractère galopant du secteur.

 Et ça marche. C’est entendu et cela mérite un jeu de mot : « Le gratuit » est désormais « un modèle qui paie », affirme Stratégies (11 mai 2006). Quelques preuves :
- Economie Matin se donne désormais à Aix-en-Provence et Marseille (Libération, 24 juin 2006)
- Le Figaro planche sur un projet de gratuit « à égalité » avec M6 (Stratégies Newsletter, 26 juin 2006)
- Philippe Micouleau, ancien PDG de L’Agefi, prépare le lancement d’un quotidien gratuit économique (Stratégies Newsletter, 22 mai 2006)
- Jean-Marie Colombani dans une interview envisage de lancer un quotidien économique gratuit (interview au Journal du Dimanche, 21 juin 2006).

3. La Presse quotidienne régionale

 Journaux du midi : Colombani se débarrasse de Jean-Paul Louveau. L’ex-directeur général du Monde SA et président du directoire du groupe Les Journaux du Midi a quitté ses fonctions avec un pactole de 1,3 million d’euros qui « a déclenché les hostilités » de la Société des journalistes (Libération, 9 juin 2006). Stratégie ? En effet, ladite société a voté ce « parachute doré » mais semble avoir plutôt préféré attaquer Jean-Marie Colombani sous l’angle de ses « projets d’expansion » (à savoir l’intégration dans le groupe du Pôle Sud des Journaux du Midi », sous réserve d’un vote en ce sens des actionnaires en interne et de la SRM), en réclamant « un audit de management » (Les Echos, 12 juin 2006).

Autre mauvaise publicité, pour celui gère sa reconduction au poste de président du directoire en 2007, l’imprimerie : « l’édition datée du 22 juin 2006 du quotidien Le Monde n’est pas parue » (Les Echos du 22 juin 2006) en raison un différend avec une partie des ouvriers du Livre à propos des accords signés le 30 juin 2004 au Monde Imprimerie et des accords professionnels régionaux du 30 novembre 2005 (Les Echos du 22 juin 2006).

  Corse-Matin est revenu. Le conflit que la direction a laissé traîner a coûté près de 1,6 millions à Corse-Matin. Il a reparu, le 29 mai 2006 au terme du mois de grève d’une cinquantaine de salariés (qui réclamaient simplement « une amélioration de leurs conditions salariales ») de Publinice, la filiale de portage de Nice-Matin et après la signature d’un accord entre les syndicats du groupe et la direction. Depuis, l’édition corse de Nice-Matin est passée au format tabloïd colorisé, ce qui - important- lui « permet de gagner trois heures en moyenne pour l’arrivée dans les kiosques et les boîtes aux lettres. » (Les Echos, 16 juin 2006).

  Le Télégramme se diversifie. Le Télégramme « négocie une acquisition dans la publicité ». On ne sait pas laquelle. Par contre, on sait qu’il va « fusionner son activité édition de livres avec celle de Sud-Ouest », pour « développer les ventes des 40 à 50 livres  ». Et au niveau national, s’il vous plaît (Les Echos, 20 juin 2006).

4. La Presse Magazine

 Le ménage de printemps se prolongent à Paris-Match . Avec July et Louveau, les ménages de printemps se prolongent : Gérald de Roquemaurel, ponte d’Hachette Filipacchi Média, évoque un « différend déontologique entre le directeur de Paris Match [Alain Genestar] et son actionnaire [Lagardère] " et donc « l’abandon de ses fonctions actuelles  ». La rédaction s’est prononcée à 95% en faveur d’ « une action de soutien envers le directeur de la rédaction s’il est licencié pour des raisons politiques » (Newsletter de CB NEWS, 23 juin 2006). Comprendre : pour atteinte un peu suicidaire à l’image de Nicolas Sarkozy ([Lire « Paris Match censure Yannick Noah- >article2235.html]). On doit à L’Express du 19 mai 2006 dans de trop badines lignes, des données sur les rapports d’Arnaud Lagardère avec celui qu’il considère comme « un frère » au sujet de l’affaire Clearstream et de Cécilia Sarkozy : « Ton ami Gergorin, que j’ai au bout de la lunette », lui soufflait encore récemment un Nicolas Sarkozy goguenard [...] Même risque pour Alain Genestar, le directeur de Paris Match, dont l’industriel ne fait plus mystère du sort [...] depuis que ce magazine a révélé, à l’été 2005 [...] l’affaire Cécilia ». Alain Genestar, le banni, a quitté officiellement ses fonctions le 28 juin 2006. Dernière nouvelle : grève de la rédaction. A suivre....

 Le groupe Tests à vendre. Le fonds Aprovia a mis en vente le groupe Tests [4], « entre 65 et 110 millions d’euros » (La Tribune du 17 mai 2006). TF1, un temps présentée comme candidate au rachat, a démenti son intérêt pour le pourtant « leader de la presse informatique ».

 Emap racheté par Berlusconi. Le 19 juin 2006, quatre comités d’entreprise du n°3 de la presse magazine ont rendu un avis favorable à son acquisition par l’italien Mondadori (de Silvio Berlusconi) pour 550 millions d’euros et sous réserve de validation « des autorités européennes de la concurrence  ». Et « la compétition promet de redoubler entre Emap [...] Hachette Filipacchi Médias, le numéro un, et Prisma Presse, le numéro deux  » annonce Le Parisien (23 juin 2006) dans un article intitulé « Berlusconi avale quarante magazines français ». Mais pour qui les aigreurs d’estomac ?

  L’Express , c’est du belge. Tel que prévu (horreur économique), Dassault a définitivement vendu le groupe Express-Expansion à Roularta. Le premier éditeur Belge « envisage une cotation à la Bourse de Paris en 2008, voire à la fin 2007. » Et promet que « si tout se passe comme prévu » (fausse naïveté), que ses « activités en France représenteront bientôt l’équivalent [des] activités magazines en Belgique [qu’il emploiera] 1.000 collaborateurs à l’horizon 2008 » (Le Monde, 6 juin 2006).

5. Distribution

 Du papier à l’écran (1) - Cyber Press Publishing ambitionne de « devenir la maison de la presse du Net  » en accueillant d’autres magazines sur monkiosque.fr.

 Du papier à l’écran (2) : un troisième canal - Hachette Filipacchi Médias (Lagardère), lancera en septembre une « plate-forme de téléchargement numérique », présentée comme une « troisième génération » de la diffusion du magazine et qui n’a, pour l’instant, pas « vocation, à ce jour, à remplacer les canaux existants, la vente au numéro et l’abonnement ». Les kiosquiers apprécieront : « c’est une façon aussi de démontrer aux marchés financiers que le retour à la rentabilité inscrit en 2006 ne passe pas exclusivement par des efforts de rationalisation » pense Le Figaro, (« La bataille du kiosque de presse numérique est lancée », 29 mai 2006).

... Et pour finir

- Nos jeunes mutants multitâches. Les Echos (18 mai 2006) relaient une étude de l’agence média KR Média baptisée « La nouvelle relation média, l’ère de la simultanéité » qui se concentre sur les 13-34 ans. Conclusion de Jean-Pierre Cottet, président du pôle média de Lagardère ? « Leurs cerveaux sont devenus multitâches : ils manipulent le mobile, la télévision et le PC en même temps ». Panique en conséquence : « Comment, dans ce bruit de fond, imposer son média ou son message publicitaire ? »

 
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Notes

[1« Les particuliers, moteur de l’innovation », Le Figaro, 18 mai 2006. CQFD

[2Lire, en fichier .pdf : [« Plus précaire La vie » (lien périmé).

[3Les sociétés de journalistes de L’Equipe, Le Figaro, L’Humanité, Libération, Le Monde, Le Monde interactif, La Tribune, L’Alsace, Libre Belgique, Midi Libre, L’Express, Le Journal du Dimanche, Marianne, Le Nouvel Observateur, Paris Match, Le Point, Radio France, Radio France Internationale, L’Etudiant, Sciences et Avenir, Télérama, Télé 7 jours , M6 et RFO

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