La lecture du numéro 569 (24 octobre 2006) n’inspire pas grand-chose [1]. En le feuilletant, on remarque simplement un oubli : le rectificatif prévu qui devait mentionner Acrimed n’est pas publié. Pas cool. Pourquoi l’hebdo bobo aurait-il dû évoquer Acrimed ? Et pourquoi un rectificatif, d’abord ?
Retour en arrière. Dans le n°567 des Inrockuptibles (10 octobre 2006), une « brève » intitulée « 300 articles sur Jospin », indiquait que 300, « c’est le nombre de brèves, reportages ou interviews qui ont circulé depuis un an sur le probable retour de l’ancien Premier ministre sur la scène politique. » Mais - oh, surprise ! - pas de référence, pas de source à propos de ce chiffre de 300. 1. D’où sortait-il ? 2. Comment avait-il été calculé ? Réponses : 1. D’un article d’Acrimed et 2. Par l’équipe d’Acrimed.
En effet, 11 jours plus tôt, le 29 septembre, Acrimed avait mis en ligne un article, « Le retour de Jospin : 300 articles pour rien ? », qui présentait un comptage précis des « articles, interviews, brèves, reportages » parus dans la presse nationale depuis un an sur le fameux faux-retour de l’ancien Premier ministre.
Pas rancuniers, et pensant naïvement qu’il s’agissait d’un oubli, nous avons téléphoné au directeur adjoint de la rédaction Sylvain Bourmeau, lecteur assidu d’Acrimed [2]. « Ce n’est pas moi qui suis responsable de cette brève, s’est-il dédouané. Je vais me renseigner. Je vous rappelle. » Un jour, deux jours. On rappelle. « Ah oui, je dois voir aujourd’hui la personne qui s’en est occupée. A priori, si on a oublié de vous citer, on fera un rectificatif dans le prochain numéro. » Un numéro, deux numéros. Rien.
Acrimed est une association de bénévoles militants. Les Inrockuptibles est un périodique de salariés branchés. Préparer un article comme le nôtre représente un temps considérable de comptage, de lecture, d’archivage, d’analyse et d’écriture. Les copiages façon Les Inrockuptibles prennent 5 minutes. Une partie de l’article d’Acrimed aurait pu être publié. Pas assez cool, l’article d’Acrimed ?
Bien qu’elle consacre un impressionnant espace à la publicité d’artistes à la mode (26% du numéro), l’équipe des Inrockuptibles juge sans doute que la simple mention d’une source aussi peu recommandable qu’Acrimed risque de lui faire perdre des lecteurs ! [3] Mieux vaut copier. Façon branchouille.
Mathias Reymond