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« Rachat du Républicain Lorrain : L’ogre Crédit Mutuel doit être stoppé » (SNJ)

Nous publions ci-dessous un communiqué du Syndicat National des Journalistes (SNJ). (Acrimed)

Où s’arrêtera l’insatiable appétit du Crédit Mutuel pour les médias régionaux ? Déjà détenteur de 80% du capital de l’Alsace, associé à hauteur de 49% à l’Est Républicain dans le groupe Ebra qui s’étend de la frontière belge à la frontière italienne, le voilà annoncé comme acheteur potentiel du Républicain Lorrain, jusque-là dernier quotidien indépendant à l’est d’une ligne allant de Verdun à Briançon.

Ce projet de rachat a été annoncé ce lundi 4 décembre aux cadres du journal messin, prévenus lors du comité de direction, tandis que les représentants élus des 650 salariés attendaient toujours la confirmation de ce que la direction faisait passer jusqu’ici pour une rumeur totalement infondée. Un comité d’entreprise extraordinaire est convoqué vendredi prochain, quatre jours après que la nouvelle a été divulguée auprès des chefs de service et dans les médias. C’est dire le respect dans lequel est tenu le personnel du Républicain Lorrain.

Sur le fond, le SNJ, premier syndicat de journalistes, ne peut qu’exprimer sa plus vive inquiétude sur ce projet de rachat qui détruirait définitivement toute chance de pluralisme dans l’Est de la France, en mettant dans les mêmes mains l’ensemble de la presse quotidienne couvrant presque sept régions administratives.

Le SNJ en appelle aux pouvoirs publics, français et européens, régulièrement consultés sur toute opération de rachat dans la presse écrite quotidienne, pour qu’ils s’opposent à cette accélération manifeste des concentrations, synonyme de destruction programmée du pluralisme et de l’emploi.

Il interpelle les formations politiques, notamment celles qui aspirent à gouverner notre pays dans les prochaines années, pour que la lutte contre les concentrations, prônée par toutes mais jamais suivie d’effets, soit enfin autre chose qu’un vœu pieux. Par simple respect de la démocratie et des citoyens de ce pays, qui doivent disposer des moyens de s’informer selon leur choix et de se faire librement une opinion.

Paris, le 4 décembre 2006

 
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