Nadia Mokaddem est une des jeunes sélectionnés par Radio France en octobre 2005 pour bénéficier d’un contrat en alternance de 24 mois au titre de la « diversité culturelle et sociale » dans les rédactions. Elle a été renvoyée de façon injuste de l’ESJ Montpellier l’été dernier. Radio France a depuis suspendu son contrat, au motif qu’elle n’avait plus d’organisme de formation. Une situation à la fois ubuesque et dramatique qui dure depuis des mois.
Nadia Mokaddem avait démissionné de sa fonction de professeur diplômé d’Allemand pour devenir journaliste. Elle pensait, dans son nouveau métier, pouvoir exercer un esprit critique, un refus du formatage et de la docilité. A l’ESJ-Montpellier, elle a rencontré, au contraire, une impossibilité d’être à la fois journaliste et citoyenne, des reproches y compris pour son engagement passé et la signature d’une pétition pour l’égalité... Et finalement une exclusion ! Il faut dire que Nadia n’est pas femme à faire profil bas en attendant un éventuel recrutement.
Le 31 juillet 2006, lors d’un conseil de discipline qui n’en était pas vraiment un et composé sans aucune expression de la défense, il lui a été fait grief d’une non-restitution tout à fait ponctuelle d’un exercice, de la présence d’une tierce personne comme témoin lors d’un entretien et d’une remise en cause des méthodes pédagogiques.
L’éviction qui a suivi est à la fois disproportionnée et illégale. Les avocats de Nadia Mokaddem vont prochainement la dénoncer devant le tribunal des Prud’hommes de Montpellier.
Et Radio France dans tout ça ?
La direction de la société est également visée par la procédure. Alors que Nadia Mokaddem effectuait son travail à la rédaction de France Bleu Hérault sans problème notable, Radio France a suivi l’ESJ. La direction du travail de l’Hérault a demandé à Radio France de lui trouver un autre organisme de formation. Situation laissée pourtant sans suite par la société. Une réaction irresponsable et injuste !
La façon dont est traitée Nadia jette un doute grave sur la « promotion de la diversité culturelle et sociale » dont se vante le PDG Jean-Paul Cluzel.
Nous ne voulons pas croire que Radio France recherche des journalistes dociles, soumis et formatés.
Le SNJ-CGT demande que Radio France permette à Nadia Mokaddem de terminer sa formation et de reprendre son contrat, pour qu’elle puisse exercer le métier qu’elle a choisi sans le poids d’une exclusion injuste.
Paris, le 19 mars 2007