Suspense sur toutes les chaînes (1) : « Terrible »
Suspense sur M6 à partir de 19h45. Marc-Olivier Fogiel assure que la soirée sera « animée », « passionnée » et que le débat sera « vif ». Nathalie Renoux qui présente l’émission, confirme : « On ne devrait pas s’ennuyer. » Après 5mn d’émission on apprend que, au moment de voter Arlette Laguiller avait une chemise rouge et que Marie-George Buffet était en noir. 2 mn plus tard, une information « tombe » : la fille de Villepin est mannequin. Une minute avant la révélation des sondages, que les animateurs connaissent déjà : « L’incertitude n’a jamais été aussi grande. » Quelques secondes avant : « Le suspense est terrible. »
Suspense sur France 3 de 18h45 à 18h57, puis de 19h30 à 19h41 et enfin à 19h49. Suspense sur TF1 et France 2 à partir de 18h50. Sur toutes les chaînes, un même rituel et un même dispositif : les chiffres du taux de participation, les reportages sur les votes des candidats, la tournée de leurs « quartiers généraux ». Des bribes d’information assorties de quelques commentaires. Entretenir l’attente et la susciter. Combler le vide par de l’ambiance et du presque rien. Exhiber le dispositif : la présence des journalistes partout (ou presque...). Informer sur le dispositif qui nous informe, manifester la puissance de la chaîne... et, quand elle existe, sa petite différence. TF1 sera, comme d’habitude, la reine du genre. Raison suffisante de s’intéresser d’abord à ses dauphines...
Suspense sur toutes les chaînes (2) : « Un festival d’allusions »
Avant 20 heures, les télévisions offrent aux téléspectateurs un « festival d’allusions » que décrivent Isabelle Roberts et Raphaël Garrigos dans Libération du 23 avril 2007 : « Dix minutes avant l’heure fatidique, Jack Lang est hilare sur TF1. Sur France 2, un nouveau tour par les QG : rue de Solferino, les militants socialistes, dès qu’ils s’aperçoivent qu’ils sont à l’antenne, agitent des calicots, et salle Gaveau, à l’UMP, c’est la même chose : « Sarko président ! » « Voilà, Sarko président », reprend Pujadas en plateau. A quinze secondes de 20 heures, de la musique pétarade sur TF1. Sur France 2, un ruban bleu, blanc, rouge se faufile dans une mosaïque de candidats. 20 heures : Sarkozy et Royal sont au second tour. » Comme en 2002, les télévisions cherchent à s’arranger avec les dispositions légales leur imposant le silence sur les résultats avant 20h [1]. Comme le rapporte Le Parisien du 23 avril 2007, les allusions ont été nombreuses : sur Canal +, par exemple, à 19h13, « Laurence Ferrari promet, grâce à des "caméras embarquées", les premières réactions de ... François Hollande (PS) et Rachida Dati (UMP). »
Sur France 3, Louis Laforge, dans le rôle de chauffeur d’antenne, annonce « un premier tour qui s’annonce d’ores et déjà passionnant, voire même surprenant ». Il est un peu plus de 18 heures 45 et il faut faire patienter pendant plus d’une heure. Mais, 12 minutes plus tard, Jean-Michel Blier ne se contient plus : « Le taux d’abstention est la première surprise de ce scrutin (...). Je dirais presque que c’est un 21 avril à l’envers. A qui ça profite ? C’est difficile à dire. Ça profite aussi bien à la droite qu’à la gauche, je dirai, ça profite plutôt aux candidats des gros partis par rapport au vote protestataire. » L’allusion est si transparente que Louis Laforge tente de brouiller les pistes : « Allez, rendez-vous dans une heure, on verra si vous avez raison. » C’est l’heure du journal régional. Quand Louis Laforge reprend l’antenne vers 19 heures 30, il relance le suspense : « Merci d’avoir choisi France 3 pour suivre cette passionnante soirée (...). Pour l’instant, même si nous avons quelques indications, nous ne pouvons rien vous dire, c’est frustrant mais c’est la loi". Après un détour par le Ministère de l’Intérieur, Louis Laforge nous balance deux tartes à la crème des sondeurs-journalistes, à moins que ce ne soit l’inverse : « Alors, cette élection est évidemment très intéressante avec des candidats nouvelle génération, des électeurs très motivées s’ils sont indécis. [2] » Il passe alors la parole à « l’expert » Roland Cayrol (pour une première intervention), qui à 19h33, crache le morceau : « Ce qu’on peut dire, c’est qu’en général, c’est pas bon pour les extrêmes (...). C’est plutôt favorable aux grands partis de gouvernement. »
Seule la chaîne NRJ 12 a toutefois fait l’objet d’une mise en demeure du CSA « à la suite de la diffusion, le samedi 21 avril, d’un programme comportant des interventions de candidats et de leurs soutiens [3]. »
Sobriété franco-allemande sur Arte
Un meneur de jeu : William Irigoyen, un des présentateurs (en alternance) du journal télévisé de la chaîne. Une politologue : Anne Muxel, directrice de recherche au CEVIPOF, présenté par Irigoyen comme le « centre de recherches politiques de Sciences Po ». Un expert politique français : Jacques Attali, présenté comme « ancien conseiller de François Mitterrand ». Irigoyen s’adressera à lui en ces termes « C’est vous qui, dit-on, avez amené le couple Hollande-Royal dans le cercle de François Mitterrand. » Un député CDU, ancien porte-parole de son parti, et le maire de Berlin (SPD) sont également invités. En deuxième partie de soirée, Daniel Cohn-Bendit participe aux commentaires, avec l’expert allemand et Anne Muxel, sans le maire de Berlin ni Attali. La plupart des commentaires brodent sur le même thème énoncé par Anne Muxel : « On constate une forte demande de bipartisme, finalement. C’est le retour du bipartisme. »
France 3 innove
Cette soirée se devait de nous offrir des nouveautés. Louis Laforge, exalté, annonce dès 18 heures 50 : « France 3 une nouvelle fois à la pointe de la technologie ». Audrey Pulvar acquiesce : « Eh oui, Louis. Nous vous proposons, vous téléspectateurs de France 3, de participer à cette soirée ; envoyez-nous vos vidéos, vos photos à partir de votre téléphone portable au 06 30 29 08 07, ou sur l’adresse mel, video@france.3.fr, y a toute une équipe [que l’on voit à l’écran] qui est prête à recevoir vos contributions. Postez-nous directement sur le site france3.fr vos films réalisés sur vos webcams ou sur vos DV, où que vous soyez, montrez-nous votre perception de cette soirée de premier tour, y compris si vous faites partie de ces 800 000 Français qui vivent à l’étranger. » Un bien bel exemple de démocratie participative ... et sélective, réservée aux téléspectateurs dotés de NTIC. Dans la foulée, un premier duplex est organisé avec un webcamer à Bangkok. Six au total seront contactés aux quatre coins du monde, pour relater ce qui s’est passé dans leur entourage et proposer leur analyse du scrutin. La « chaîne des régions » ? Internationaliste et exotique...
Aux alentours de 20h48, Laforge dégaine une nouvelle arme : « Le concept dynamique de cette soirée, c’est un incessant aller-retour entre ici, le plateau et l’extérieur, dans les rues de Paris, à la découverte de l’ambiance. Vous êtes à la Bastille apparemment. » Le correspondant nous annonce que nous sommes dans « le bar des Ferrailleurs [...] un bar jeune et branché », où il donne la parole à une jeune fille soutenant Ségolène Royal qui déclare : « On croit à Ségo, on espère qu’elle va vraiment passer au second tour, qu’elle va réussir à convaincre les électeurs qui croient au changement pour la France, non à Sarko, pitié oui à Ségo voilà. » Le journaliste pose une question d’une rare profondeur à la supportrice de Ségolène Royal : « Pourquoi vous n’avez pas suivi la soirée électorale chez vous, pourquoi vous avez choisi un bar ? » On se le demande...
La dernière arme de la nouveauté nous sera sortie aux alentours d’une heure du matin, par Audrey Pulvar : « On a décidé d’ouvrir un petit peu ce plateau à des personnalités de la société civile ». Un petit peu... On entendra Sabine Hérold, porte-parole d’ « Alternative libérale », une officine qui porte bien son nom et qui s’est prononcée pour François Bayrou. Elle déroule son discours sur les « nécessaires réformes » et suscite une question inquiète de Jean-Michel Blier : « Est-ce que cette campagne a permis de faire bouger les lignes ? » Un peu plus tard, Fadela Amara intervient au nom de Ni Putes ni Soumises ainsi que Mohammed Metnache de l’association AC le feu, qui a droit à une petite lucarne pour avoir fait campagne pour l’inscription sur les listes électorales. « Il faut recentrer les débats sur les problèmes sociaux, parce qu’on n’en a pas trop parlé. », dit-il. Jean-Michel Blier réagit aussitôt, en se tournant vers Christine Boutin, pour lui soumettre sa version des problèmes sociaux : « Il y a une chose dont a absolument pas parlé, c’est le fait qu’il y ait une femme au 2ème tour, on peut se demander si c’est pas devenu quelque chose de banal. »
Continuité du Service public motorisé sur France 2.
En 1995, Benoît Duquesne avait réalisé une prouesse qui lui valut d’être surnommé « le motodidacte » par Bruno Roger-Petit dans une interview à Technikart : sur sa moto, le soir du deuxième tour, Duquesne avait accompagné la voiture où se trouvait Jacques Chirac de l’Hôtel de Ville à son QG de campagne. En 2007, Nicolas Sarkozy et France 2 ont renouvelé le même exploit, mais le soir du premier tour. Après le discours du candidat de l’UMP, une moto de la chaîne publique suit sa voiture qui traverse Paris, vitres baissées. Nicolas Sarkozy est brièvement interrogé par la journaliste de France 2 et termine son intervention par un « bonjour à David Pujadas et Elise Lucet ». Une séquence étonnante qui appelle la réponse suivante de Patrice Duhamel, directeur général des antennes de France Télévisions, dans Le Monde du 23 avril 2007 : « Je ne vois pas où est le problème, (...). C’est la loi du direct. Nous avons un journaliste qui suit Sarkozy en permanence ce soir, il est normal qu’il envoie les images, même si cela sent le "plan com’". Sur LCI, ils les ont passées en boucle. Nous aurions fait la même chose avec Ségolène Royal. » Dimanche soir, la distance de France 2 au « plan com’ » était des plus réduites. Distance abolie par la bise d’accueil de M. de Carolis, Président de France Télévisions à Michèle Alliot-Marie [4]. En 1995, Bruno Roger-Petit, pour avoir raillé « le motodidacte », s’était fait éjecter du journal de la nuit de France 2. En 2007, les « motodidactes » sont toujours de Service public. Et les familiers des gouvernants, aussi.
Fin de soirée sur France 2 : Un Nanar
On ne sait pas quel accueil a été réservé par la direction de France Télévision à Bernard Tapie. Le buffet devait cependant être assez bien fourni en champagne. A 22h20, l’ancien ministre de la ville (sous François Mitterrand) se livre, en effet, à une prestation pathétique sur le plateau de France 2. Il bafouille : « Je soutiens Ségolène... euh... Nicolas Sarkozy ». Et pas avare de confidences, il répète à deux reprises qu’il a été contacté par Bayrou, qu’il confond avec Baylet. Un peu plus tard, il lance à Brice Hortefeux (au sujet de Maurice Leroy et d’Olivier Besancenot) : « Si t’arrives à les mettre d’accord, t’es un fakir ». Ce numéro est d’autant plus embarrassant qu’on se demande bien à quel titre était invité Bernard Tapie qui n’est ni expert, ni journaliste, ni politique... Parce qu’il se déplace en moto ?
Fin de soirée sur M6 : un tendancieux mélange
Après 22h50 et jusqu’à 1h20, Marc-Olivier Fogiel, flanqué de Guy Carlier, de Jacques Espérandieu du JDD et de Nathalie Renoux, anime son émission « T’empêches tout le monde de dormir ». Mélange des genres et des « élites » : les « plateaux » se succèdent et proposent une macédoine de politiques et de « people ». Parmi les politiques qui papotent tour à tour : Jean Glavany, Christine Lagarde, Roselyne Bachelot, Clémentine Autain, Rachida Dati, Bernard Kouchner, Noël Mamère, André Santini, Carl Lang, Guillaume Peltier et Christiane Taubira. Ils partagent leurs temps de parole avec des exemplaires en tous genres du peuple des « people » comme Philippe Torreton, Arno Klarsfeld, Didier Barbelivien, Yvan Le Bolloc’h, Christophe Alévêque, Doc Gynéco, Phillipe Candeloro, Francis Lalanne, Marianne Goitschel, Rost et le publicitaire sarkozyste Franck Tapiro. Signe des temps ? Nombre de ces personnalités sont des soutiens déclarés du candidat de l’UMP. Parmi les révélations qui n’empêcheront personne de dormir : br>
- Guy Carlier : « J’ai failli mettre un bulletin Bayrou, ce matin, dans l’urne » mais, précise-t-il, « j’ai mis un bulletin Ségolène Royal ». Une confidence éclairante... br>
- Mocky dit qu’il a voté Bayrou. « Moi, je suis socialiste au départ. » Puis il confie que Ségolène Royal « parle un peu lent, un peu paysan ». Marc-Olivier Fogiel réplique, en fin connaisseur : « ça c’est le niveau zéro de la politique quand même... » br>
- Nathalie Renoux affirme que Ségolène Royal, avant son discours, semblait « submergée par l’émotion ». Marc-Olivier Fogiel juge que le discours de Royal était « un peu long ». Mais là, ce n’est plus le degré zéro de la politique... br>
- Bernard Kouchner : « J’aime beaucoup Roselyne Bachelot. » ; « Je connais Rachida [Dati] depuis longtemps et je connais son parcours et j’admire son parcours. » [5] br>
Il est déjà très tard quand Marc-Olivier Fogiel se met en scène : « On va prendre un peu de hauteur. »
Le nouveau suspense version France 3
Un suspense chasse l’autre. Une fois connus les résultats du premier tour, la principale question qui se pose aux yeux des journalistes, toutes chaînes confondues, porte sur les consignes de vote pour le second tour. Un exemple, avec France 3.
- Jean-Michel Blier à Jean-Christophe Lagarde (UDF soutenant Bayrou) : « La question que tout le monde va vous poser, c’est qu’est-ce que vous allez faire de ces 18 % » Puis : « Ce soir, vous ne savez pas ce que vous direz à vos 18 % d’électeurs. » (20 heures 03) br>
- A Jean-Marc Ayrault (PS) : « Est-ce que vous avez des choses à dire aux électeurs de François Bayrou ? » (20 heures 15). br>
- Jean-Michel Blier à Guillaume Pelletier (MPF) : « Est-ce que vous allez appeler à voter pour Nicolas Sarkozy ? » (20 heures 53). br>
- Quelques minutes plus tard, Audrey Pulvar à François Goulard (UMP, soutenant Bayrou) : « On ne sait pas encore vers qui le cœur de François Bayrou pour ce deuxième tour, est-ce que vous avez une idée du candidat qui aura sa faveur ? » br>
- Jean-Michel Blier, dans la foulée à François Rebsamen (PS) : « Qu’est-ce que dit le Parti socialiste aux électeurs de François Bayrou ? Est-ce qu’on peut recomposer le paysage politique ? » (21 heures 04). Jean-Michel Blier enchaîne : « Vous êtes en train de nous dire qu’il n’aura pas le moindre de petit signe à destination de l’électorat de François Bayrou. » br>
- Audrey Pulvar s’adresse alors à Jean-François Copé, pour une question surprenante : « Est-ce que Nicolas Sarkozy peut se passer des voix de François Bayrou ? » br>
- Première question d’Audrey Pulvar à Rachida Dati (UMP), immédiatement après l’intervention de François Bayrou à son quartier général : « Rachida Dati, vous êtes déçue par le manque de prise de position de François Bayrou pour ce deuxième tour ? » br>
- Audrey Pulvar, toujours à Rachida Dati (UMP), après sa première réponse, et au cas où elle serait frappée de surdité : « Nicolas Sarkozy peut l’emporter sans un appel clair de François Bayrou ? » br>
- Audrey Pulvar à Frédéric Nihous (le candidat CPNT) : « Vous allez donner des consignes de vote au deuxième tour ? » (21 heures 22). Jean-Michel Blier au même, qui n’avait pas encore obtempéré à la première question : « Vous, Frédéric Nihous, quelle consigne de vote allez-vous donner à vos amis chasseurs ? » br>
- Audrey Pulvar à Bruno Gollnsich (FN), presque dans la foulée : « Tout de même, est-ce que vous pensez qu’un des deux candidats peut se passer des voix du Front national ? »
Après le film diffusé par France 3, aux alentours de minuit, mêmes questions. br>
- Jean-Michel Blier à Christiane Taubira (PRG, soutien de Ségolène Royal) : « Que faire de ces 18 % ? [le score de Bayrou] Et comment la candidate Ségolène Royal va-t-elle s’y prendre pour les aspirer ? » br>
- Quelques minutes plus tard, Audrey Pulvar innove en s’adressant à trois reprises à François Sauvadet (UDF soutenant Bayrou), au cas où celui-ci n’aurait pas compris cette question de fond : « Est-ce qu’il donnera des consignes de vote au deuxième tour ? », « Est-ce que François Bayrou va donner des consignes de vote au deuxième tour ? », « Qu’est-ce qu’il vous faut comme gages pour donner des consignes de vote ? » br>
- Peu après, Jean-Michel Blier dégaine à l’encontre d’Arnaud Montebourg (PS) : « Est-ce que sur cette base-là, le renouvellement démocratique, il pourrait y avoir un rapprochement ? » Audrey Pulvar surenchérit : « Est-ce que vous n’avez pas le choix de ne pas faire de tractations, de ne pas passer d’accord ? » Montebourg répond, un peu moqueur : « Nous voyons bien que la question ne se pose pas sur les appareils, ça passionne beaucoup la presse, mais ça répugne un peu les Français. » br>
- Après un bref passage au quartier général du Parti socialiste et un extrait de la réaction de François Hollande, Jean-Michel Blier reprend son bâton de... journaliste microcosmique en s’adressant cette fois à Corinne Lepage (CAP 21, soutien de François Bayrou) : « A quelle condition selon vous pourrait-il y avoir une nouvelle donne politique ? » br>
- Quelques minutes plus tard, Audrey Pulvar ressort sa question magique à l’attention de Nathalie Koszciusko-Morizet (UMP) : « Comment Nicolas Sarkozy, peut-il aborder le second tour s’il ne fait pas appel aux voix de François Bayrou ? » br>
- Après un intermède ou l’un des porte-parole de Marie-George Buffet, Olivier Dartigolles (PC) s’exprime, ainsi que Patrick Roger, Directeur de la rédaction de France Info, Audrey Pulvar interroge Jean-Claude Martinez, d’une question... convenue et récurrente sur les consignes de vote : « Jean-Marie Le Pen avait laissé entendre que ce qui n’avait pas été possible avec Jacques Chirac pourrait l’être avec Nicolas Sarkozy. Est-ce qu’on peut envisager que le 1er mai il donne des consignes de vote plus ou moins explicites pour Nicolas Sarkozy ? »
Les électeurs, évidemment, attendent impatiemment les consignes qui détermineront leur choix.
D’un soir à l’autre : Questions intimes sur TF1
Alain Juppé et François Hollande étaient les invités du Journal de 20 heures de TF1 le 23 avril 2007 (émission spéciale premier tour des présidentielles). L’interview d’Alain Juppé a lieu pendant que François Hollande attend. A la fin de sa prestation, Juppé quitte immédiatement le plateau. Patrick Poivre d’Arvor questionne ensuite Hollande sur les résultats du premier tour et cette interview se termine par une question qui, bizarrement, n’avait pas été posée à Alain Juppé lorsqu’il était question du candidat de la droite br>
- PPDA : « François Hollande, juste un mot, s’il y avait un mot justement, un adjectif, un mot, rien de plus pour la qualifier, Ségolène Royal, qu’est-ce que vous nous trouveriez ? » br>
François Hollande marque un léger moment d’hésitation. br>
- PPDA : « Sur l’instant ? » br>
- François Hollande : « Tenace ! Elle ne lâche rien, vous le verrez ! » br>
- PPDA : « Et en défaut ? » br>
- François Hollande : « Tenace, elle ne lâche rien. » br>
- PPDA : « Je ne vous demande pas de faire comme Arnaud Montebourg mais, elle a quand même des petits défauts, elle n’a pas quelque chose...? » br>
- François Hollande : « Sans doute mais, aujourd’hui je veux plutôt insister sur ses qualités, je ne suis pas là (sourire) pour souligner ses défauts, ce serait quand même un paradoxe... Mais si vous voulez qu’on parle des défauts de Nicolas Sarkozy, je crois qu’ils sont assez évidents... »
Collectif
[Avec Christiane, Daniel, Denis, Grégory, Henri, Ian et Nadine.]