Que concocte donc le groupe de travail interministériel sur l’audiovisuel extérieur ? Ce groupe, constitué en juillet, est composé de représentants du Premier ministre et des ministères des Affaires étrangères, de la Culture et des Finances ; il est piloté par Georges-Marc Benamou, conseiller de Nicolas Sarkozy pour la culture et l’audiovisuel, et doit rendre un rapport fin novembre.
Le 1er août, Nicolas Sarkozy adresse à Christine Albanel, ministre de la Culture, sa lettre de mission : « A partir d’une étude définissant nos objectifs selon les différentes parties du monde, vous élaborerez un schéma de réorganisation et de rationalisation des instruments de la politique audiovisuelle extérieure. »
Le Figaro du 8 août évoque 3 hypothèses qui seraient à l’étude au sein du groupe interministériel :
- une holding chapeautant TV5, France 24 et RFI
- un président transversal et commun à ces trois entreprises
- une fusion pure et simple.
Le 27 août, la lettre de mission de Nicolas Sarkozy adressée cette fois-ci au ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, lui demande de « créer les conditions d’un pilotage coordonné et efficace de notre politique audiovisuelle extérieure (radio, télévision et internet) et de procéder aux réorganisations nécessaires ».
Tout cela pose plusieurs problèmes :
1) Les termes (« rationalisation »…) utilisés par Nicolas Sarkozy le font clairement comprendre : ce qui est recherché dans ce regroupement, ce sont des réductions budgétaires et des suppressions de postes.
DEFENSE DE TOUS LES EMPLOIS !
2) Les salariés de France 24, contrairement à ceux de TV 5 et de RFI, ne bénéficient pas des conventions collectives (PTA et journalistes) de l’audiovisuel public. Sortir les environ 1000 salariés de RFI et les environ 320 salariés de TV5 des conventions collectives du public pour les soumettre à une sous-convention comme celle qui s’applique à France 24 serait un coup important porté à nos conventions collectives.
DEFENSE DE NOS CONVENTIONS COLLECTIVES DE L’AUDIOVISUEL PUBLIC (PTA ET JOURNALISTES) !
3) France 24 n’est pas une chaîne publique. Elle est constituée à moitié par TF1 et à moitié par France Télévisions. Or, toujours le même numéro du « Figaro » du 8 août nous dit : « Quant à TF1, sa présence au capital de France 24 pourrait être réduite sans remettre en cause le rôle décisionnaire joué par le groupe de Nonce Paolini ». TF1 deviendrait donc « décisionnaire » sur l’ensemble de l’audiovisuel public ?
Non, les salariés, les journalistes du service public ne veulent pas dépendre de Bouygues - dont on connaît le rôle en Afrique, par ex. - ni d’aucun autre grand groupe industriel ou commercial.
DEFENSE DU SERVICE PUBLIC ET DE L’INDEPENDANCE EDITORIALE !
NON A LA PRIVATISATION !
MAINTIEN DE RFI COMME SERVICE PUBLIC AVEC TOUS SES EMPLOIS ET AVEC NOS CONVENTIONS COLLECTIVES !
Paris, le 11 septembre 2007