Attention : date modifiée. En raisons des grèves et manifestaions du 18 octobre, le débat naura pas lieu à la date prévue, mais...
« Les médias sous le règne de Sarkozy »
Avec Fernando Malverde (journaliste, SNJ-CGT et Acrimed) et Grégory Rzepski (Acrimed)
A 19 heures, Bourse du travail, 3 rue du Château d’eau 75010 Paris. Métro République.
– Depuis de nombreuses années, la concentration de la presse écrite ne cesse de s’accélérer. Ses conséquences sont lourdes sur l’existence du pluralisme (en particulier dans la presse régionale), sur les conditions de travail des journalistes et sur la qualité de l’information. Dans tous les secteurs de la presse écrite, l’indépendance toute relative des équipes rédactionnelles est d’autant plus compromise que les journalistes sont de plus en plus précarisés et dépendants de logiques financières sur lesquelles ils n’ont guère de prise.
– Depuis de nombreuses années, le secteur public de l’audiovisuel, privé des ressources nécessaires à une politique audacieuse et créatrice en matière d’information, de divertissement et de culture se voit toujours plus menacé. Mis en concurrence avec des télévisions privées, les télévisions publiques sont à la fois sous financées et mal financées, alors que leur périmètre (accès à la TNT, audiovisuel extérieur, par exemple) ne cesse de se réduire au bénéfice des chaînes privées. Or, aucun service public digne de ce nom ne peut exister s’il dépend de l’audience essentiellement quantitative, instantanée et commerciale qui intéresse les publicitaires et s’il ne se voit attribuer les fréquences et les moyens nécessaires.
– Quant aux médias du tiers secteur, les quelques droits qui leurs sont concédés ne sont sous-tendus que par des moyens dérisoires ou inexistants.
Anciennes, ces tendances se sont exacerbées ces derniers mois sous l’effet de la convergence d’intérêts bien compris entre la droite « sans complexe » qui gouverne depuis mai 2007 et le capital qui détient les entreprises médiatiques. Pour ce dernier, le programme libéral de Nicolas Sarkozy en fait l’homme de la situation. Son pouvoir est le porte-parole de leurs intérêts et le garant de leurs projets.
Sans doute Nicolas Sarkozy multiplie-t-il les interventions intempestives, les pressions insistantes et les placements de proches. Mais se borner à présenter ainsi le rapport entre les tenanciers du pouvoir politique et les médias dissimule l’essentiel. Les mauvais coups et les échanges de bons procédés ne manquent pas. Mais existeraient-ils et seraient-il efficaces s’ils ne reposaient pas sur des affinités sociales et politiques profondes.
C’est une politique qui est en cause. Quand Nicolas Sarkozy défend les principaux propriétaires des médias ce n’est pas seulement pour cultiver leur amitié : cette amitié n’existe sans doute que parce qu’il défend leurs intérêts. Et si elle le sert politiquement, c’est pour la même raison. Conséquent et cohérent, le nouveau Président et le pouvoir qui dépend de lui entendent que, dans le secteur des médias, comme dans les autres, la politique organise le laisser faire et le laisser aller qui n’existeraient pas sans elle. Cette politique libérale prévaut pour la presse écrite, l’audiovisuel privé et, bien sûr, l’audiovisuel public. Elle est ravageuse.
Le jeudi 25 octobre, Acrimed vous invite à : br>
- Faire le point sur la situation du secteur des médias sous Sarkozy (la concentration des entreprises de presse, en particulier) ; br>
- Y voir clair sur les projets du nouveau pouvoir pour le secteur (démantèlement de l’audiovisuel public, notamment) br>
- Envisager ensemble en quoi peut consister la riposte pour une réappropriation démocratique des médias.