Après avoir présenté, le 4 octobre dernier, ses propositions pour renforcer l’indépendance de la presse française, l’intersyndicale des journalistes (SNJ, USJ-CFDT, SNJ-CGT, SJ-CFTC, SJ-FO) appelle la profession et les citoyens à se mobiliser pour la journée européenne de la liberté de la presse, « Debout pour le journalisme », le lundi 5 novembre. Organisée dans une trentaine de pays par la Fédération européenne des journalistes (FEJ), cette journée, en droite ligne avec le mouvement des syndicats de journalistes français, a pour objectif de faire prendre conscience aux citoyens européens que le journalisme et l’information sont en danger.
De fait, partout sur le vieux continent, les atteintes à la liberté de la presse, et donc au droit qu’ont les citoyens de bénéficier d’une information indépendante et pluraliste, se multiplient : pressions économiques et politiques, marchandisation de l’information, autocensure, précarité, non-respect du principe de protection des sources, etc. Et la qualité de l’information en pâtit.
On peut à cet égard citer de nombreux exemples : en Slovénie, où 400 journalistes protestent contre un gouvernement qui pratique la censure politique. Au Portugal, où le gouvernement vient d’adopter une loi qui limite la protection des sources. En Allemagne, aux Pays-Bas et au Danemark, où des journalistes ont été traduits en justice et même parfois emprisonnés pour avoir refusé de révéler leurs sources. En Italie, où les journalistes de presse écrite sont dans l’impasse pour le renouvellement de la convention collective depuis deux ans. En Suisse alémanique, où les journalistes travaillent depuis bientôt trois ans sans convention collective.
Dans la plupart des nouveaux pays membres de l’Union européenne une majorité de journalistes sont contraints d’accepter des contrats de travail précaires, ou faussement « indépendants », dans un marché des médias dominé par une poignée de sociétés d’Europe « de l’Ouest ».
En France comme ailleurs, selon la FEJ, « nous voyons se rejoindre les démons de l’ingérence politique, de l’autocensure, de la concentration des médias et de la précarité dans la profession pour aboutir à un journalisme véritablement malade ».
Le 5 novembre, pour tirer la sonnette d’alarme et marquer l’attachement des journalistes à leur métier et des citoyens à leur droit à l’information, des initiatives sont prévues sur tout le territoire.
- À Paris, un rassemblement aura lieu à 13 h 30 devant l’Assemblée Nationale. A cette occasion, les syndicats de journalistes remettront leurs propositions aux députés avec la pétition (lien périmé) qu’ils ont lancée sur la toile après le rassemblement du 4 octobre. br>
- Des débats devraient également avoir lieu dans les écoles de journalisme, afin de rappeler à nos futurs consœurs et confrères l’importance de l’indépendance et de la déontologie. br>
- Des cafés citoyens seront organisés dans différentes villes de province. br>
- Les clubs de la presse régionaux organiseront, eux aussi, différentes manifestations.
D’ici là, on peut soutenir l’action des syndicats de journalistes : br>
- en signant leur pétition sur le site intersj.info (lien périmé) br>
- en la faisant circuler sur la toile ; br>
- en enrichissant les débats sur leur blog : blog.intersj.info (lien périmé)