« Nous sommes étonnés par certaines contradictions dans le discours de M. Sarkozy », a déclaré le Président de la FEJ, Arne König. « Comment à la fois affirmer, à juste titre, que “la presse n’est pas et ne sera jamais un produit comme un autre”, et plaider en même temps pour un assouplissement des règles de concentration des médias ? Comment déplorer la “paupérisation des contenus” et mettre en question les droits d’auteurs des journalistes lors de réutilisations de leurs articles ? »
M. Sarkozy a invité les Etats Généraux à se « documenter sur le secteur de la presse dans les pays qui sont comparables » à la France. La FEJ est d’ores et déjà en mesure de confirmer que la plupart des pays d’Europe occidentale ne laissent pas les médias « aux seules forces du marché ». Même si aucune réglementation européenne ne le prévoit, il existe des limites à la concentration de la propriété, selon différents critères de marché, d’audience ou de publicité, dans plusieurs pays d’Europe.
Ce n’est pas en accroissant les concentrations en France que l’on favorisera l’accès des groupes de presse hexagonaux à l’étranger, ce qui semble être une des préoccupations majeures de M. Sarkozy, note la FEJ, qui s’étonne également de l’omniprésence des patrons de presse dans la conduite des travaux de ces Etats Généraux.
Alors que la réforme de l’audiovisuel public, très contestée par les syndicats et le personnel, va être examinée à l’Assemblée nationale, le Président Sarkozy ouvre un second chantier d’envergure avec ces Etats généraux de la presse écrite qui pour la FEJ ne doivent pas être un simulacre de discussions, ni ouvrir la voie à un mise en cause du pluralisme ou encore à une atteinte aux droits des journalistes.
« Nous attirons l’attention des participants sur les risques que soulèvent certaines propositions, alors que le journalisme traverse une crise d’identité avec la banalisation des blogs et du contenu généré par les utilisateurs. Le journalisme de qualité en France est en jeu. », a indiqué le président de la FEJ.
Une uniformisation de la presse sous tutelle de super grands groupes de presse avec la rentabilité comme objectif constitue un risque grave pour la démocratie, notamment au moment où la crise financière mondiale mériterait d’autres propositions.
La FIJ et la FEJ vont saisir l’occasion des travaux des Etats Généraux et de la présidence française de l’UE pour demander à être reçus par le chef de l’Etat français et lui faire part des inquiétudes de la FEJ et de la FIJ ainsi que des syndicats français.
Les syndicats membres de la FEJ en France sont le SNJ, le SNJ-CGT et la F3C-CFDT.
Pour plus d’informations : +32 2 235 22 00
La FEJ représente plus de 250.000 journalistes dans plus de 30 pays européens.