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L’actualité des médias n°67 (novembre 2008 - 7 janvier 2009)

par William Salama,

Pendant que le Parlement se penchait déjà sur l’audiovisuel public et que les Etats généraux de la presse écrite poursuivaient leurs travaux : turbulences et conflits sur tous les fronts.

I. Presse écrite

Sous forme d’une « livre vert », les Etats généraux de la presse écrite ont remis leur rapport le 8 janvier. Nous y reviendrons. Mais la vie tourmentée du secteur n’a pas cessé pendant les discussions…

1. Distribution et fabrication de l’information

- L’Afp lancée dans le business. L’Agence France-Presse et Relaxnews, agence d’actualité des loisirs, ont signé un partenariat de 5 ans pour lancer un fil mondial d’informations sur les loisirs, avec l’objectif d’atteindre un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros en 2012. Lire ici même : « Par temps de crise, l’AFP vend des loisirs aux cerveaux disponibles En effet, la signature du contrat d’objectif et de moyens (COM) de l’AFP pour la période 2009-2013 est assortie d’une lettre de mission consistant à « proposer une modernisation du statut  ». L’agence est bénéficiaire mais la ministre de la communication et de la culture, citée par le Monde, du 19 décembre 2008 reste prudente : « "Le développement d’Internet et du multimédia oblige l’agence à opérer des mutations stratégiques", […] Je ne pense pas spontanément à des actionnaires privés", a-t-elle affirmé, citant la Caisse des dépôts et consignations (CDC)  ». Le Monde rappelle au passage que : « le statut fixé par une loi de 1957, garant de son indépendance, a fait de l’AFP une société soumise au droit commercial, sans actionnaire ni capital et administrée par des représentants de la presse, de l’Etat et du personnel. » Un statut que les syndicats entendent bien défendre : « SOS Agence France-Presse, pétition pour l’indépendance et la survie de l’Agence France-Presse, à lire cic même.

- Associated Press rationalise et menacerait son service français. A New York « L’Associated Press, comme presque toutes les entreprises du monde [sic], redéfinit sa stratégie pour fonctionner dans ce contexte financier complexe et difficile". De fait, "tous les domaines et tous (ses) modes de fonctionnement seront passés en revue » : 10% des effectifs seront supprimés en 2009 (Newsletter de CB News, 24 novembre 2008). Selon l’AFP, « le fonds de capital-investissement Newfund, […] est en négociation avancée avec la direction américaine de l’agence Associated Press pour la reprise de son service français. Les premières propositions sont dramatiques pour le personnel : réduction drastique d’effectifs, reprise d’avantages acquis, sous-traitance des contenus à diffuser et conditions de travail dégradées. L’agence risque de n’être plus qu’un "agrégateur" de contenus, venant d’associés ou de futurs associés de Newfund. » (AFP, 11 décembre 2008)

- Distribution/ Paye, gréviste. « Le groupe Lagardère a assigné le Syndicat général du Livre et de la communication écrite (SGLCE-CGT) au civil pour demander réparation après le blocage fin octobre de la parution du Journal du Dimanche par des ouvriers du Livre. Le SGLCE-CGT, qui représente des ouvriers du Livre. » Lagardère réclame « "684 728 € au titre de dommages et intérêts" » (Newsletter de CB News, 14 novembre 2008).

- Distribution/ Accord conclu. La même SGLCE-CGT dans un communiqué (28 novembre 2008) : « Après un an de discussions et d’actions, le SGLCE a signé hier soir — en application des décisions prises avec les salariés et conformément à son mandat syndical — un « constat de discussion » avec la direction générale des NMPP  » ; laquelle dans un « message interne » confirme : « la direction des NMPP se félicite de l’accord conclu avec le syndicat qui "permet désormais d’entrer dans la phase de mise en œuvre opérationnelle" du plan de réorganisation, baptisé "Défi 2010" ».

2. Presse quotidienne

- Le Monde omet. Le groupe Le Monde a-t-il minimisé sa perte ?. C’est la question que pose Challenges.fr (26 décembre 2008) : « La direction du groupe de presse a récemment annoncé une perte de 4,7 millions d’euros pour cette année. Ses comptes seraient en réalité bien pires : 36 millions d’euros de perte. »

- Le Figaro et Internet. Pierre Conte, directeur général du Figaro s’est adressé ainsi à Josh Cohen, patron de Google News, lors d’une réunion des Etats Généraux de la Presse Ecrite : « Il y a encore six mois nous pensions y arriver, aujourd’hui, avec la crise actuelle, nous vous considérons comme notre pire ennemi […] Nous ne demandons pas la pitié, mais un meilleur partage des revenus. C’est comme cela que nous comprenons notre partenariat ». (blog mediawatch.afp.com, « Etats Généraux : Google en position d’accusé », 11 décembre 2008). Le même Conte accompagné de Francis Morel dans une tribune au sein de leur propre support prépare l’union sacrée face à l’américain en « pacifiant » : « Pichrocole, quand tu nous tiens… Depuis quelques semaines, par articles, blogs, pages de publicité dans la presse professionnelle interposés, Le Monde et Le Figaro se déchirent à belles dents pour savoir qui, de l’un ou de l’autre, mérite le titre - envié - de premier site d’informations généralistes en France. » - « Enfin et surtout Lemonde.fr et Lefigaro.fr se sont sans doute durablement installés dans le très fermé peloton des leaders en matière d’informations et ce au milieu de Google News, Yahoo ! news et Orange news. Ce n’était pas gagné d’avance. » (Le Figaro, 30 octobre 2008).

- Les Echos sur tous les supports. DI group, filiale médias de LVMH, « a pour objectif, une croissance de 50% du chiffre d’affaires sur cinq ans. Pour y arriver, le groupe prévoit de créer une rédaction unique pour chacune des marques, Les Échos d’un côté et Investir de l’autre. Cette rédaction a vocation à contribuer à la diffusion d’informations sur tous les supports : quotidien, mensuel, Web, mobile ou télévision et radio » (Le Figaro 21 novembre 2008).

3. Presse régionale

- Rentrée en grève à la NRCO. Apparemment, la rédaction de La Nouvelle République du Centre-Ouest (Indre-et-Loire) a été décimée en décembre 2008 sans être prévenue.. Ces suppressions de postes « pendant les fêtes » ont justifié une appel à la grève le 5 janvier 2009 (Les Echos, 5 janvier 2009).

- On dirait le Sud. Le groupe Sud Ouest (Midi Libre, L’Indépendant...), a lancé une nouvelle formule de Sud Ouest et prévoit «  un résultat net positif pour un chiffre d’affaires d’environ 525 millions d’euros  ». Sémantiquement prudent (« une réflexion interne sur les moyens de dégager des synergies au sein du groupe, afin "d’améliorer les marges de façon assez substantielles  »), le groupe annonce que La Dépêche du Midi et ses Journaux du Midi « travaillaient sur des coopérations « pour réaliser des économies d’échelle ou des produits communs » (AFP, 14 novembre 2008).

4. Presse magazine

- La crise et le gel à son tour. « La rigueur s’abat maintenant sur la presse magazine ... » terrorise Les Echos du 18 novembre 2008. Illustration, annonces macabres…

* Le président de Mondadori France, Ernesto Mauri, a estimé que 2009 serait une « annus horribilis  » pour la presse écrite en raison de la crise économique. Gruner+ Jahr (groupe Bertelsmann, Géo et Gala) s’attend quand à lui un « tsunami » et se prépare « à un recul supérieur à 10% des recettes publicitaires dans son secteur l’an prochain, et à des faillites de petites maisons d’édition  » (lexpansion.fr, 27 novembre 2008).

* Milan Presse (groupe Bayard) a supprimé fin décembre 2008, 32 postes, (en insistant sur « la cohérence globale  » de son « un plan de restructuration  »), sur 420 salariés. Il projette l’arrêt ou la fusion de plusieurs titres. « Nous sommes stupéfaits par l’annonce très brutale de la direction » déclare une « source syndicale » à l’AFP (17 novembre 2008), tandis qu’un communiqué dénonce « de graves erreurs de management » (CB News, 18 novembre 2008) et une pétition de soutien lancée auprès des lecteurs. Des débrayages le 5 décembre 2008 se sont enfin tenus contre ces décisions.

* Le 14 novembre 2008, la direction de Prisma Presse a annoncé « en comité d’entreprise l’ouverture d’un guichet de départs volontaires concernant environ 40 personnes (journalistes et administratifs) ainsi que la mise en place d’un plan d’économies. » (Presse News, 13 novembre 2008)

* La direction de la branche française de l’éditeur belge Roularta (L’Express, L’Expansion) a annoncé la mise en œuvre « d’un plan d’économies de 10 millions d’euros pour 2009. Selon « Laurent Vrbiça, délégué CFDT. La direction compte réaliser 5 millions d’euros d’économies sur la masse salariale » (AFP, 28 novembre 2008).

* Les Inrockuptibles (Les éditions Indépendantes) envisagent « un plan d’économies » et « six licenciements » (Les Echos, 16 décembre 2008)

* Le 5 janvier 2009, le Syndicat de la presse magazine et d’information (SPMI), c’est-à-dire : certain Lagardère, Mondadori ou Prisma ont annoncé « le gel des barèmes salariaux au moins jusqu’à fin juin 2009 » : le SNJ s’insurge contre le « coup de force inacceptable » (Newsletter de CB News, 7 janvier 2009).

- La mort de La Vie Financière . Confronté à l’effondrement des recettes publicitaires sur son secteur, La Vie Financière dépose le bilan. Une dizaine de salariés (10 % de l’effectif) se « sont rassemblés vendredi devant le Sénat pour alerter sur la situation de l’hebdomadaire. » (Les Echos, 7 novembre 2008). Ex-propiété de la Socpresse, le journal appartient au fonds d’investissements Belge Prado Finances, « qui détient 75 % du capital, lui-même confronté à la crise financière  », et qui refuse de combler les pertes » (Le Figaro, 4 novembre 2008).

- Le Journal des Finances s’allie à Murdoch. Signature d’un accord de partenariat entre Barron’s (groupe News Corp.) et le JdF (Groupe Figaro). Le journal financier français publiera ainsi « dans ses éditions papier et Web une sélection d’articles parus dans Barron’s » et « ouvre la porte à d’autres coopérations et notamment sur des places financières émergente ». Tandis que son concurrent (La Vie financière) a périclité, le Journal des Finances « est devenu le premier site Internet de son secteur avec 485 000 visites uniques en septembre (+ 45,6 % par rapport à août) devant les sites Investir et La Vie financière » (Le Figaro, 10 novembre 2008).

- Les journalistes de Capital craignent pour leur liberté. La société des journalistes (SDR) de Capital du groupe Prisma s’est élevée par voie de tract contre le déménagement de leur bureau à Asnières. Selon la société,de journalistes, « Ce site est d’un accès très difficile. » D’où la crainte « que les journalistes soient entravés dans leurs enquêtes et leurs rendez-vous » (Newsletter de CB News 31 octobre).

5. Gratuits

- Metro va licencier en France. Les Echos du 15 décembre 2008 apportent la nouvelle : le quotidien gratuit Metro va réduire ses effectifs en France en licenciant « 8 salariés sur un effectif total d’une centaine de personnes ».

- 20 Minutes en difficulté. La maison mère Schibsted de20 Minutes a vu ses « résultats plonger de 39 % au troisième trimestre […] « Les États-Unis, l’Espagne, l’Italie, le Portugal et la France sont particulièrement touchés par [un] contexte ­ difficile, les tarifs publicitaires chutant dans ces pays, […] la hausse du prix du papier aux États-Unis et en Asie a affecté négativement les résultats dans ces pays » (Le Figaro, 7 novembre 2008).

6. Presse en ligne

- Colombani aussi. L’ancien directeur du Monde « s’apprêterait à lancer une version française du site d’information américain gratuit Slate, connu notamment pour publier des analyses d’experts sur la culture, l’économie ou la politique […] L’ouverture prévue initialement le 17 janvier 2009 a été repoussée au premier trimestre de cette année » (Les Echos, 2 janvier 2009).

2. Audiovisuel

1. « Réforme » de France Télévisions

Quelques conséquences et épisodes….

- Menaces politiques sur l’emploi. Dans le cadre de l’examen du texte sur la réforme de l’audiovisuel définitivement et péniblement voté le 27 décembre 2008 à l’Assemblée Nationale (mais risque d’achopper au Sénat), France Télévisions est devenue une entreprise unique : « cette disposition, de la société unique, était réclamée par beaucoup [qui donc ? – ndr]. Actuellement, il y a 49 sociétés, il était temps d’y mettre un peu d’ordre », a résumé le rapporteur (UMP) du texte, Christian Kert (Challenges.fr, 28 novembre 2008). Quelques jours auparavant, Frédéric Lefebvre, un autre député et porte-parole de l’UMP, avait donné sa conception de l’ordre : « il y a un problème d’effectifs à France Télévisions » (l’Express.fr du 26 novembre 2008). Des propos partisans sur des faits annoncés : « 900 départs volontaires » sont prévus à France Télévisions d’ici à 2012, soit 10 % de l’effectif via un plan « incitatif » (Libération 7 novembre 2008) [1].

- Les locales de France 3 sur la sellette. Le SNJ de France 3 s’inquiète le 30 octobre « quant à l’avenir de l’information nationale sur la chaîne, sur la foi du projet de cahier des charges écrit en vue de la réforme de l’audiovisuel public, qui doit entériner la fin de la publicité à France Télévisions » (Les Echos, 31 octobre). Le SNJ-CGT appelait à la grève le 17 décembre 2008 Voir, ici même : [« L’information locale remplacée par… la publicité : Grève à France 3 ». Nouvel appel pour le 5 janvier 2009.

Dès le mois d’octobre, sur son blog, le journaliste Renaud Revel « informait » et s’insurgeait : « Force est de constater, sans tomber dans la caricature, que l’entreprise en question demeure un vaisseau encalminé, à bien des égards. […] Et que dans les conventions collectives de France 3, sommeillaient des avantages ubuesques. C’est ainsi qu’il est notamment stipulé que ses salariés, (à l’instar de ceux de France 2), doivent, en tout et pour tout, 190 jours de travail par an à leur employeur. Des acquis sociaux arrachés de très longue date et sur lesquels il sera sans doute bien difficile de revenir » (blogs.lexpress.fr, 30 octobre).

- La charge des privées. Avant le vote de la loi, le même Renaud Revel a relayé avec gourmandise une étude à charge sur le marché de la publicité à la télévision, en France commandée par « l’ensemble des chaînes privées, (Canal+, M6, TF1…) : « le chiffre de 450 millions [2] d’euros de manque à gagner publicitaire pour France Télévisions, à compter du 5 janvier 2009, aurait été sur-évalué. » Etait-ce pour mieux rappeler une sortie préventive de Copé : « Si France Télévisions nous a menti sur leurs recettes publicitaires, tant mieux et tant pis pour eux. Ses dirigeants ne pourront plus se plaindre qu’ils n’ont pas assez d’argent, avec l’enveloppe de 450 millions d’euros qui va leur être dégagée. Et ils devront être doublement exemplaires quant à la mission de redressement de France Télévisions qui va leur être confiée, une fois la loi votée"  ». Est-ce-à-dire conserver l’emploi Monsieur Copé ? (http://blogs.lexpress.fr/media, 1er décembre 2008).

2. Télévisions, encore…

_- Objectif numérique. La RNT (radio nationale numérique, lire plus bas) requiert un rééquipement cher pour les foyers, ceux-ci auront déjà été préparés par la TNT. Dans le cadre du projet numérique gouvernemental qui exige pour 2012 une utilisation monopolistique de ce mode de diffusion centralisant les flux d’informations, « le ministre souhaite que soit signé avant le 30 avril 2009, une "charte nationale d’accompagnement" [de l’extinction de la TNT]. Concrètement, les points de vente devraient mettre en avant le matériel (affichages, informations, mise en avant des adaptateurs d’entrée de gamme, etc.) pour que tous les foyers passent en numérique avant 2012. Aujourd’hui 90% du territoire est couvert par la TNT mais seuls 60% des Français sont équipés. » (Newsletter de CB News, 19 décembre 2008).

- TNT/ Bolloré veut une chaine de plus. Après Direct 8, Bolloré (comme TF 1) envisage de créer une seconde chaîne de télévision, à l’horizon 2012 (blogs.lexpress.fr, 28 octobre).
Bien vu, sur les 5 milliards que génère le secteur de la publicité audiovisuelle, « les nouvelles chaînes de la TNT s’accaparent près de 5 % du marché publicitaire télévisé. Et la marge de progression est encore forte, puisque leur part d’audience cumulée atteint désormais 12,7 %. » (Le Figaro, 30 décembre 2008 d’après TNT Media Intelligence au 30 novembre 2008). En effet, la part d’audience du canal, depuis 2005, « a presque doublé. Elle atteint 11,1 % en 2008, contre 5,9 % il y a un an  » (Les Echos, 30 décembre 2008).

- Les télévisions locales dégraissent. Franck Demay, nouveau directeur général, TLT (Télé Toulouse) de la chaîne placée en redressement judiciaire (dépôt de bilan) a présenté le mois de novembre 2008 un plan supprimant 18 emplois sur 49 (journalistes en CDI et celui pigistes) et prévoyant 400 000 euros d’investissements. Voir « Télé Toulouse menacée d’asphyxie (pétition et communiqués) » (ici même) et la pétition en ligne des journalistes de TLT (lien périmé) : Signe du malaise des télévisions locales, à l’heure où les pontes de France 3 compteraient avancer plus avant dans le démantèlement des antennes locales (lire plus bas), le site localtis.info, le 7 novembre 2008 rappelle que « TLT est loin d’être la seule télévision locale à rencontrer des difficultés. Le groupe Hersant Médias s’est ainsi récemment retiré du capital d’Orléans TV. Il y a été remplacé par la République du Centre, qui a aussitôt procédé à une réduction d’effectifs. L’an dernier, c’est TV7 Bordeaux - la chaîne locale la plus regardée avec une moyenne de 111.000 téléspectateurs - qui avait allégé ses effectifs. Et Télé Lyon Métropole (TLM, 108.000 téléspectateurs) vient d’annoncer la suppression de 5 postes sur un effectif de 38.  »

- Le Monde plaint cette pauvre TF1. La TNT et la dissémination des recettes publicitaires sur la toile nuiraient à TF1. Voire (- 35 % de chiffre d’affaires, une glissade au vu de ses profits) … En tous cas, dans « L’empire ébranlé » Le Monde du 16 novembre 2008 sort les violons : « Les journalistes comme l’administration de la chaîne vivaient jusque-là sur un grand pied. Ils sont désormais priés de limiter les notes de frais. Les rédactions de LCI et TF1 sont en passe de fusionner. Les rédacteurs devront apprendre, d’ici à deux ans, à monter leurs sujets et les cameramen à commenter leurs images. Jean-Claude Dassier a entrepris une réorganisation de la hiérarchie des services de la rédaction qui a achevé de désorienter. Et malgré les dénégations de la direction, la crainte d’un plan social qui achèverait de réduire les coûts hante désormais les esprits. »

- Vases communicants (suite). Après Robert Namias [lire dans « L’actualité des médias n°66 (juillet-octobre 2008), un autre journaliste rejoint le camp ami de la communication. « Valerie Lecasble, ex. Dg de i-Télé, prend la vice-présidence de TBWA Corporate, »,inforem la Newsletter de CB News (18 novembre 2008) qui précise : « spécialiste de l’info économique et financière, à la fois journaliste en presse écrite, radio et TV et dirigeante de grands médias, elle va renforcer l’expertise de l’agence, en mettant toute son expérience au bénéfice des grands enjeux de communication de nos clients. »

3. Radios

- Inquiétudes du service public. Du côté de RFI : « Les chefs de service de neuf rédactions de Radio France Internationale ont écrit au président Nicolas Sarkozy pour protester contre l’intention de la direction d’arrêter la diffusion des programmes dans six des 19 langues dans laquelle elle émet » (nouvelobs.com, 31 octobre 2008). Du côté de FIP : les syndicats CGT, Sud, CFDT et FO ont déposé plusieurs préavis de grève en novembre 2008 pour dénoncer la « décision de la direction de Radio France de passer en force son plan de réorganisation  » (Les Echos, 30 octobre).

- RNT, inquiétudes ... Avant 2012, la France « doit » (directive européenne) donc se lancer dans la radio numérique mais avec une norme que personne n’utilise en Europe et dont les contraintes couteuses prédisent la fin des radios associatives locales. La bande FM abandonnée sera donc offerte aux industriels solvables ou aux gros opérateurs (téléphonie mobile, groupes multimédias, etc.). Face au bouleversement à venir et imposé par le gouvernement, quelques régionaux se sont fait échos des inquiétudes de ces médias de proximité : Le Télégramme dans « Radio numérique. L’onde de choc », par exemple. Ou Le Bien Public, du 19 novembre 2008, citant Daniel Tenenbaum (qui assure la présidence de la FRAB - Fédération des Radios associatives de Bourgogne) : « leur raréfaction serait une menace pour l’expression et la démocratie locale » (« Le hic de la révolution numérique »).

- RNT, chasse réservée aux gros gibiers. Illustration non exhaustive sur quelques dossiers déposés au CSA (en cours d’examen pour l’attribution des fréquences de la RNT) ou sur des positionnements sur le secteur …

* Le député UMP« Olivier Dassault soutient l’un des projets de radios numériques que doit examiner le CSA au début de 2009. […] Les émissions diffusées sur cette antenne devraient être conçues avec le concours du Figaro, propriété du groupe Dassault [détenu par Serge, sénateur et père d’Olivier] » (Le Point, 28 novembre 2008).

* En éclaireur, LCI (TF1) lancera sa station de radio sur Internet le 15 janvier 2009 (Les Echos, 12 décembre 2008. Et par ailleurs, « après avoir pris en régie les Indépendants (à partir du 1er janvier 2009), TF1 Publicité commercialisera les espaces publicitaires nationaux de Sud Radio et de sa filiale bordelaise WIT FM, à compter de janvier 2009. Auparavant la radio dirigée par Bertrand de Villiers et Jean-Eric Valli (ce dernier est également à la tête des Indépendants) était en régie chez IP France (RTL)  » (Newsletter de CB News 25 novembre 2008).

* Avec l’avis favorable du CSA (merci), la holding AWPG (Arthur World Participations Group) du businessman- animateur Arthur peut acquérir 100 % du capital de Oüi FM détenue par le britannique Virgin. Ce n’est pas un caprice car, dit-il au Figaro (16 décembre 2008) : « J’ai repris Oüi FM car j’aime Oüi FM  ». Le quotidien présente l’ entreprise : « AWPG coiffe d’ores et déjà une dizaine de sociétés […] compte une centaine de collaborateurs et devrait réaliser un chiffre d’affaires de 7 à 10 millions d’euros en 2009 pour un « résultat de qualité ». Arthur promet d’investir 50 millions d’euros dans ces développements. Après le lancement du site Mageneration.com, la fondation de la maison de production cinématographique Serenity Films Company […] Arthur projette de créer une radio numérique. Il vient aussi de s’associer aux États-Unis avec Philippe Rousselet au sein de la société Vendôme Holding.

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Et pendant ce temps-là, le Parlement se penchait déjà sur l’audiovisuel public et les Etats généraux de la presse écrite poursuivaient leurs travaux. Nous y reviendrons.

 
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Notes

[1A noter, que France Télévisions entend également renforcer sa visibilité sur le web, domaine non concerné par la suppression de la publicité.

[2215 millions est le chiffre donné

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