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La journée du 29 janvier (3) : Et, bien sûr, Jean-Pierre Pernaut…

par Henri Maler,

Pour tout savoir sur une « journée noire » finalement « plutôt gris clair », il suffisait de regarder les JT de 13 h. de TF1 et de suivre leur guide…

Mercredi 28 janvier, JT de 13 heures sur TF1
Tempête sous un crâne

Après la minute rituelle consacrée à la météo, Jean-Pierre Pernaut hiérarchise l’information : «  Dans un instant bien sûr les suites de la tempête dans le Sud-ouest avec tous nos envoyés spéciaux et une situation toujours aussi difficile ce matin pour des centaines de milliers de gens. Mais d’abord [sic – la suite, en détachant bien les mots] la question que se posent tous [re-sic] les parents d’élèves aujourd’hui : le service minimum d’accueil sera-t-il assuré comme le veut la loi demain matin dans les écoles. Journée noire avec la grève dans l’éducation et dans tous les services publics. C’est pas facile à organiser en tout cas ».

En deux reportages – que le site de TF1 intitule ainsi : « Un service minimum d’accueil pas facile à organiser » et « Grève : Comment se rendre à son travail jeudi ? » – Bref, tout ce que vous vouliez savoir sur la « journée noire ».

«  Mais d’abord la question que se posent tous les parents d’élèves aujourd’hui : le service minimum d’accueil sera-t-il assuré […] » Suit alors un reportage réalisé à Saint Sébastien sur Loire.

Que se passe-t-il à Saint Sébastien sur Loire ? Si vous voulez le savoir, suivez la note [1]et vous bénéficierez d’informations de portée nationale et peut-être même internationale.

Et JPP enchaîne : « Voilà en tout cas, pour demain. Renseignez-vous bien établissement par établissement, car la situation sera très différente d’un endroit à l’autre, car les employés municipaux seront peut-être en grève aussi. Tous les syndicats appellent à cette journée d’action, SNCF, Education bien sûr, mais SNCF, RATP, réseau d’autobus, Aéroports, Journée noire [bis – voir plus haut] aussi pour les transports en commun. Ca a commencé d’ailleurs ce matin à Nancy, journée de grève dans les transports en commun pour réclamer des augmentations de salaire […] pas plus de 20 à 30 % des bus étaient en circulation. Demain ce sera donc pire dans toute la France, pour l’ensemble des transports en commun, et il va falloir s’organiser pour aller travailler . » Quant aux grévistes…

Suit alors un second reportage (d’1 mn 45 environ) qui s’ouvre sur des témoignages de non-grévistes : « J’ai un employeur extrêmement compréhensif, qui m’a dit de bosser chez moi , j’ai de la chance » - « Ben moi, sincèrement, je pense que je vais prendre une journée de RTT » - - « Demain, je vais venir, je viens en voiture le matin, et j’essaierai de repartir le soir en train. » - « J’y serai pas, j’ai pris des congés donc voilà ». Reportage suivi d’un long commentaire sur les difficultés attendues dans les transports. Il débute ainsi : « Ils ont pris leurs précautions et ils ont raison, la journée s’annonce noire dans les transports. » Commentaire enrichi, à grand renfort de tableaux chiffrés, de précisions sur toutes les « perturbations » attendues.

Jean-Pierre Pernaut : - « Et ce matin au conseil des ministres Nicolas Sarkozy a évoqué cette journée de demain. Le gouvernement, a-t-il dit, est attentif et à l’écoute des problèmes des Français, mais il est déterminé à poursuivre toutes les réformes engagées. Venons-en, je vous le disais tout à l’heure, aux suites de la tempête […]  »

Et c’est tout : PAS UN MOT sur les motifs et les objectifs de la journée de grève et de manifestations. [2]

« Venons-en, je vous le disais tout à l’heure, aux suites de la tempête […]  » La tempête dans le Sud-Ouest, pas la tempête qui secoue le cerveau de Jean-Pierre Pernaut à chaque mobilisation d’ampleur (Voir « Annexe »)…


Jeudi 29 janvier, JT de 13 heures sur TF1
Un « Jeudi pas si noir »

Après la météo – « comme d’habitude et ça reste très important » - JPP enchaîne : « L’emploi, le pouvoir d’achat, la défense du service public, une journée nationale de mobilisation de tous les syndicats, c’est rare. Dans un instant on fera le point sur les grèves et les manifestations. Une journée très particulière en tout cas dans tous les départements touchés par la tempête. A Eauze dans le Gers… »  :

JPP présente ainsi un reportage que le site de TF1 intitule « Dans le sud-ouest la solidarité l’emporte sur la grève » (durée : 1 minute 30). La place accordée à ce reportage – en début de journal et avant de « faire le point sur les grèves et les manifestations » n’a rien d’anodin : la solidarité malgré la grève vaut mieux que la solidarité dans la grève. Le reportage lui-même est un véritable conte moral. Pour en profiter suivre la note [3]

- Jean Pierre Pernaut : - « On reparlera bien évidemment dans quelques minutes de la situation dans le Sud-ouest. Mais sur cette grève ailleurs en France autre son de cloche, mais en tout cas pas de chaos dans les transports en commun, pas d’énormes bouchons dans les villes. En revanche [sic], des manifestations, plus de 200 sont prévues aujourd’hui pour réclamer de nouvelles mesures face à la crise… »

Suit alors un reportage que le site de TF1 intitule « Grève : paroles de manifestants »
En régions, les manifestants se sont donnés rendez-vous dès jeudi matin. Une grande mobilisation dans les villes comme Marseille : « crise économique, remise en cause de l’âge de la retraite, suppression de postes, tous partagent les mêmes inquiétudes et veulent faire entendre leurs revendications  ». Mais sur TF1 on n’en entendra pratiquement aucune…

Tournée en images, habituelle un jour de grèves et de manifestation, mais qui ne dissimule pas l’ampleur de celles-ci : « A Lyon la mobilisation est plus forte que prévue, inattendue au point qu’organisateurs et forces de l’ordre ont été débordés, le cortège est parti avec beaucoup de retard et personne ne se risque à une estimation - A Clermont-Ferrand, il faut remonter à 2003 pour voir une telle manifestation - Autre fait marquant de ces défilés, la forte mobilisation des salariés du privé. »

« Paroles de manifestants », ainsi que l’annonce le site de TF1 ? Les voici en version intégrale :

- Un mégaphone : « Carla, une chanson, une chanson »
- Des manifestants chantent en rond : « Nicolas, si tu savais, ta réforme… »
- Un manifestant : « Aujourd’hui, il est plus que temps de se bouger, de se mobiliser, sinon, quand est-ce qu’on va les arrêter ? »
- Un autre : « Quand on mégote quelques centimes pour les salariés, et qu’on donne sans contrôle, sans contrôle aucun, quelques milliards de fonds publics aux banques, c’est de l’indécence »
- Des manifestants défilant en criant : « Sarko, ça se voit, on est dans la rue ! »
- Un manifestant : « Pour le mois de février je travaillerai 4 jours, et pour le mois de mars je travaillerai 6 jours. J’ai une perte de salaires de plus de 500 euros mensuels (le journaliste : « Depuis combien de temps ? »). Ca fait 3 ans que je chôme »

Avec ce reportage de 2 minutes, tout est dit sur les grèves et les manifestations, leurs motifs et leurs objectifs. Tous les reportages qui suivent sont consacrés aux effets de la grève sur les « usagers ».

- Jean Pierre Pernaut : « Oui et des manifestations très suivies (…) dans les villes de l’Ouest (…) Quant à la manifestation parisienne elle devrait être la plus importante. (…) On y attend beaucoup de monde, des fonctionnaires, des enseignants, mais aussi des salariés du privé que les syndicats appellent à défiler. Je vous l’ai dit , pas de chaos dans les transports, mais d’autres services publics sont très touchés par le mouvement . Quels en sont les effets dans une petite ville, par exemple Orchies dans le Nord ? »

Ici commence une série de quatre reportages, finement présentés par JPP, et consacrés aux effets de la grève dans les écoles dans et à l’organisation de la garde des enfants (3 reportages qui prennent ensemble 3 minutes 30), ainsi qu’aux effets de la grève dans les transports (1 reportage d’1 minute 45). Où l’on apprend qu’une quarantaine d’enfants ont été accueillis à Saint-Léonard-de-Noblat grâce au service-minimum-d’accueil-désormais-obligatoire, que « c’est vraiment galère » pour un couple de parents brestois, qu’une usagère du RER B ne sera pas payée et qu’une autre va rater son concours à cause des grèves. Pour ceux qui voudraient davantage de précisions, rendez-vous en annexe.

Après le quatrième reportage, et malgré l’absence de « scènes de panique » dans les aéroports, JPP n’est pas totalement soulagé : « Voilà puis je vous rappelle ce chiffre : 25% de gréviste à La Poste je vous l’ai dit, et 23% à EDF selon les directions [des chiffres pas « archaïques » ceux-là : voir plus loin]. Aucun chiffre pour l’instant de l’impact des appels à la grève dans les entreprises privées. Et puis il y a une autre grève qui continue, elle aujourd’hui, grève générale en Guadeloupe. »

JPP vient de lancer ainsi un reportage que le site de TF1 intitule, à l’usage des touristes métropolitains, « La Guadeloupe, de l’île paradisiaque à l’île fantôme ». Il commence par un commentaire qui va directement à l’essentiel : « Ils avaient quitté au matin l’hiver parisien pour des vacances en manches courtes, et ils se réjouissaient de fuir sous les cocotiers guadeloupéens les grèves en métropole. Mauvaise pioche . Car à l’atterrissage à Pointe-à-Pitre, le paradis tropical avait baissé le rideau (…) Ceux-ci arrivent, et ont encore le cœur à rire, quoiqu’un peu jaune. Ceux-là repartent »

Une fois encore, PAS UN MOT sur la situation économique ou politique de l’île, les causes ou les revendications de cette grève pourtant « générale ». Et pour cause, le reportage est presque entièrement consacré aux touristes (de métropole). Les quatre phrases de fin [4] se souviennent, certes, de l’existence de « Guadeloupéens », mais sans donner plus d’informations…

Et JPP peut enfin passer aux effets de la tempête dans le sud-ouest.


Vendredi 30 janvier, JT de 13 heures sur TF1
Ouf ! C’est fini.

Après la météo (40 secondes), une grave question d’actualité, agrémentée d’un reportage, ouvre le journal : la « disparition des billets de 100 F Delacroix ce soir » (2 minutes). Puis les conséquences de la tempête dans le Sud-Ouest bénéficient de plusieurs reportages qui totalisent près de huit minutes, suivis d’un autre sur les inondations d’avant Noël sur la côte d’Azur. (1 mn 52) [5]

Le journal est commencé depuis 12 minutes 30 quand il est temps d’évoquer : « les manifestations et la grève de la veille ». Une évocation de trente-sept secondes.

Jean-Pierre Pernaut : - « Un million de manifestants pour le ministère de l’intérieur, 2 millions et demi pour les syndicats : les années passent et ce vieil archaïsme des querelles de chiffres continue. En tout cas, une forte mobilisation contre la crise, et quelques incidents après la manifestation parisienne du côté de la place de l’opéra [La suite illustrée par des images], entre un petit groupe de casseurs et les forces de l’ordre, feu de poubelles, victimes brisées, et une douzaine d’interpellations. Des incidents aussi en fin de manifestation à Saint Nazaire, il y a eu 8 blessés. Hier soir après cette journée de grève Nicolas Sarkozy évoquait l’inquiétude légitime des Français sur l’emploi notamment. Le chef de l’Etat a confirmé qu’il rencontrerait les syndicats dans quelques jours en février. »

Nous le savions déjà : JPP n’aime pas les querelles de chiffres. Le mardi 28 mars 2006, journée de grèves et de manifestations contre le CPE, on avait déjà perçu un certain agacement : « Deux fois plus de manifestants en général que la semaine précédentes qu’il s’agisse des chiffres donnés par les préfectures ou de ceux des syndicats : des chiffres que je ne vous donnerai pas car ils sont très différents donc n’ont pas d’intérêt . [6] Na-na-nère…

Le commentaire de 2009 reprend et complète celui de 2006. Ces « querelles » seront donc décrétées « archaïques ». En quoi ? On se le demande encore, surtout quand c’est le spécialiste des traditions qui se perdent qui s’indigne. Mais un jour sans doute, les journalistes de TF1 disposeront des moyens de faire eux-mêmes leurs propres comptes On se contentera donc, pour l’instant, de cette évaluation : « forte mobilisations ». Mais encore ?

Et surtout, « forte mobilisations » sur quels objectifs  ? « Contre la crise ». Et pourquoi pas « contre le mauvais temps » ? L’expression choisie dépolitise soigneusement les enjeux du conflit, alors que les manifestants ont clairement exprimé par leurs pancartes, leurs slogans, leurs discours (non-entendus sur TF1), le rejet d’une politique. Pour le saisir, il aurait suffi de diffuser les bonnes images, et non celles des affrontements de fin de manifestation.

37 secondes dédiées à la journée de grèves et de manifestations de la veille. 37 mots sur la mobilisation, 51 mots sur les incidents : ce petit décompte est une contribution à « ce vieil archaïsme des querelles de chiffres ». Il est vrai que Nicolas Sarkozy n’a eu droit qu’à 31 mots.

Et, c’est tout.

***

Dans son court traité de psychiatrie – Média paranoïa –, Laurent Joffrin (« l’un de nos plus grands professionnels », ainsi que le proclame la quatrième de couverture), félicite TF1 : « La chaîne emploie des journalistes nombreux et compétents. Ils rechignent à jouer les supplétifs du pouvoir ». Et il poursuit : « Quant aux présentateurs, Patrick Poivre d’Arvor, Claire Chazal, Harry Roselmack ou Laurence Ferrari, contrairement à une idée reçue, ils ne font pas profession de veulerie politique ». Avoir oublié Jean-Pierre Pernaut dans cet éloge est parfaitement désobligeant, voire insultant.

Henri Maler

- Grâce aux transcriptions d’Eric et Olivier.

P.S. En honneur de Jean-Pierre Pernaut, voir aussi _ - « 10 juin 2003, 13 heures : le Journal de TF1 pris en otage pas les usagers », 16 juin 2003. - La tambouille de Jean-Pierre Pernaut sur TF1 (20 et 21 mars 2006), 30 avril 2006. - Vous reprendrez bien un peu de Pernaut ? (JT des 27 et 28 mars 2006), 19 avril 2006.


Annexe
 29 janvier 2009 : Un « jeudi noir » plutôt « gris clair »

Pour, un reportage consacré aux grèves et aux manifestations (2 minutes, voir plus haut), quatre reportages dédiés aux usagers « face à la grève » (5 minutes 15).

- Et c’est parti pour un premier reportage intitulé « Les petites communes face à la grève ».

Commentaire : « A Orchies, petite commune de 7000 habitants, la journée commence dans le froid, il fait moins deux degrés, et sur le quai de la gare. Coup d’œil sur les écrans : pour Lille, il y a un TER sur deux… » Témoignage : « J’en ai marre, parce que c’est constamment, parce que je le prends depuis 20 ans le train, et c’est constamment… » Commentaire : « 7h 21, le train arrive, mais les voyageurs ne savent pas comment ils vont rentrer ce soir. Côté école, certaines sont complètement fermées, d’autres sont ouvertes, mais à moitié ! (…) D’autres ont choisi la formule "grand-parent" pour garder les enfants. (…) En centre-ville, le trésor public compte 50% de gréviste, mais à La Poste, tout fonctionne. » Une passante « Oui, La poste… ça va, comme d’habitude quoi, toujours du monde, mais comme d’habitude quoi ». Conclusion : « Comme partout en France, une journée pas comme les autres à Orchies, mais pas de jeudi noir non plus »

- Jean Pierre Pernaut : « La Poste où selon la direction y’avait 25% de grévistes dans toute la France ce matin. (…) Et dans toutes les écoles en tout cas on se demandait si le service minimum d’accueil désormais obligatoire serait organisé, pourrait être organisé. Dans une commune de Haute-Vienne, Saint-Léonard-de-Noblat… »

- Et c’est parti pour un deuxième reportage que le site de TF1 intitule : « Quel service minimum dans les écoles ? » qui nous apprend que… certaines écoles sont fermées et d’autres ne le sont pas, avec ces précisions inoubliables : « Une école maternelle quasi déserte… [une classe reste ouverte] Pratiquement aucun élève non plus à l’école primaire …[3 élèves présents] Journée très calme également du côté du collège et du lycée [37 élèves sur 600 sont présents] »

- Jean Pierre Pernaut : « Et puis à noter qu’à Rodez dans l’Aveyron le maire de la ville était confronté au même casse-tête pour organiser un service d’accueil. Symboliquement, il avait réquisitionné le préfet, l’inspecteur d’académie, les élus locaux, pour garder les enfants, ça n’a pas vraiment marché et d’ailleurs y’avait très peu d’enfants. Dans beaucoup d’écoles en tout cas, surtout les écoles maternelles, des directrices elles-mêmes se sont organisées pour que les parents ne soient pas dans l’embarras , à Brest, par exemple… »  :

- Et c’est parti pour un troisième reportage que le site de TF1 intitule : « Grève : une directrice de maternelle improvise... ». On y apprend ce qui s’est passé dans une petite école maternelle : « Trois classes sur cinq touchées par la grève, difficile pour les parents de ces élèves de maternelle de s’y retrouver ce matin. A 9h00, plusieurs familles n’avaient toujours pas trouvé de solution de garde pour leurs enfants » - Témoignage : «  On n’a plus de jour d’enfant malade, on n’a plus rien (…) pour nous c’est vraiment galère quoi  ». Commentaire : « Alors la directrice improvise (…) Anne Noyer [Directrice] aurait bien rejoint ses collègues grévistes, pour protester contre les réformes, mais pas question pour elle de laisser les parents dans l’embarras . » La directrice parle : « On a choisi après une épidémie de grippe et de gastroentérite de ne pas en rajouter, quand les parents ne pouvaient pas faire autrement et d’accueillir leurs enfants et de dépanner ceux qui étaient vraiment dans la galère. » Emouvant…

- Jean Pierre Pernaut : - « Donc, on s’organise. Du côté des transports je vous l’ai dit, on s’attendait à une journée noire, elle est plutôt gris clair , certes il y a des perturbations […]  ». Et JPP d’égrener les pourcentages d’autobus, de TGV, de trains Corail, de trains régionaux en circulation, ainsi que le pourcentage de grévistes (selon la direction, mais cela n’est pas précisé). Exhaustif, JPP qui poursuit : « Même chose dans la région parisienne, 80% des métros, des bus et des tramways roulent normalement. Seule la ligne B du RER est bloquée. Le point… » :

- Et c’est parti pour un quatrième reportage que le site de TF1 intitule « Grève : un jeudi pas si noir sur l’Ile-de-France » : « Mauvaise surprise ce matin dans cette gare de banlieue parisienne, sur le RER B le trafic est presque paralysé » - Témoignages : «  On va encore perdre une journée, et on sera pas payé, pis voilà, c’est génial  », « de toute façon, je passe un concours, donc c’est raté pour cette année. J’ai pas de train, je peux pas aller au concours, et je ne pourrais pas passer la suite des épreuves  » « je me suis levé, il était 5h30, faut espérer qu’on va pouvoir rentrer, surtout, c’est ça » - Suit un résumé de la situation dans les TGV, les trains régionaux, le métro. Et pour finir : « Dans les aéroports, pas non plus de scènes de panique (…) et aux abords des grandes agglomérations pas de bouchons interminables ». Soulagement…

 
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Notes

[1« Ici demain et les parents d’élèves le savent grâce à cet affichage, aux journaux et aux mots distribués depuis quelques jours dans les cahiers, le service minimum d’accueil sera bien mis en place, pour les enfants n’ayant pas d’autre solution. Mais toutes les écoles maternelles et primaires de Saint Sébastien ne seront pas ouvertes, loin de là. Un regroupement a été organisé par la mairie dans quatre des dix écoles. » Pourquoi ? Parce qu’elle ne dispose pas de personnels municipal suffisant pour ouvrir un accueil dans toutes les écoles. Le reportage nous mène alors au « Service enfance ». Commentaire : « Les appels des parents concernent aussi les repas, ils seront chauds en maternelle, mais pour les plus grands prévoir un pique-nique. » Seulement, voilà : « En mairie, on avoue qu’appliquer cette loi de service minimum d’accueil est un exercice très compliqué ». Pourquoi ? Parce que la mairie ne sait pas combien d’enfants lui seront confiés. Commentaire final  : « Puisqu’il est obligatoire, le service minimum d’accueil va donc exister à Saint Sébastien avec du personnel municipal, non gréviste et habituellement habilité à s’occuper d’enfants. Lors de la dernière grande grève dans l’éducation, il avait été utile ici pour 20 pour cent des enfants scolarisés dans les écoles primaires publiques. »

[2A comparer avec le JT du lundi 27 mars 2006, veille de la journée de grèves et de manifestations contre le CPE. Un JT également entièrement dédié à la prévision d’un « mardi noir : « Vous reprendrez bien un peu de Pernaut ? ».

[3« Dans le sud ouest la solidarité l’emporte sur la grève » - « Cette école ouvre ses portes pour la première fois depuis la tempête, un soulagement pour les parents (…) Dans cette commune de 4000 habitants, il n’y a donc aucune grève, les professeurs des écoles sont présents, ils peuvent accueillir jusqu’à 170 enfants. “Je suis gréviste par rapport à la politique appliquée à l’Ecole publique, mais bon vu la situation d’Eauze, vu la situation catastrophique de certains parents, on est là pour aider les parents, les soulager, que les enfants puissent venir” A quelques km de là même constat il faut encore réparer, 25 km de lignes et 1500 transformateurs, dans le Gers, 13000 foyers n’ont toujours pas d’électricité. “On va faire le maximum pour envoyer le courant le plus rapidement possible. Il n’y aura pas du tout d’heures de grève aujourd’hui.” A la Poste les facteurs continuent aussi leur tournée, depuis samedi ils rendent visite aux personnes isolées. “ Le coin est très endommagé, on est tous très inquiet par rapport à ça. Après, la grève, on comprend hein, mais on a notre tête, notre estomac même, est vraiment localisé. Voilà.” “On était solidaire mais on est obligé de passer chez les gens, ils nous attendent un peu comme le messie, c’est triste à dire.” Au milieu de la matinée un rassemblement a tout de même eu lieu sur la place du marché, mais dans le Gers, la priorité aujourd’hui reste d’aider les personnes encore isolées. »

[4« la Guadeloupe vit au ralenti depuis maintenant plus d’une semaine de grève générale. Les Guadeloupéens en sont réduits à suivre à la radio les interminables négociations qui opposent les syndicats locaux aux pouvoirs publics, sans grand espoir (un taxi : « ça ne servira à rien du tout »). Et effectivement, les discussions sont ce matin au point mort, tout comme la plupart des voitures de l’île. Les stations service ne servent plus depuis maintenant presque dix jours, et le nombre de ceux qui roulent encore diminue d’heure en heure. »

[5Voici la liste de ces reportages selon les titres donnés par le site de TF1 : « Derniers jours pour échanger les billets de 100 francs » - « A Sabres, les habitants constatent encore les dégâts » - « Les artisans sont débordés en Aquitaine » - « Des élevages de volailles ont été décimés par la tempête » - « Les peupleraies de Haute-Garonne ont été ravagées » - « Le Lavandou pleure encore plus d’un mois après les inondations ».

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