Un quotidien gouvernemental
Depuis le début du mouvement, amorcé dans les premiers jours de janvier 2009, Le Figaro a interviewé Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, à cinq reprises, soit en moyenne plus d’une fois par mois : le 31 janvier et le 19 mai dans des interviews « ordinaires » ; le 22 janvier (le jour où se réunit la première Coordination Nationale des Universités) et le 21 avril dans le cadre du « Talk Orange-Le Figaro » ; et le 27 avril dans « Le Grand Jury-RTL-LCI-Le Figaro ». Certes, ce n’est pas la seule personnalité qui ait répondu à une interview du Figaro sur ce dossier, puisque Luc Ferry, ancien ministre UMP, est l’invité du « Talk » le 13 mars… et Daniel Fasquelle, député UMP, répond aux questions du Figaro sur sa proposition de loi le 8 février. C’est tout pour les « politiques »…
Mais les « universitaires » ne sont pas oubliés, puisque le 6 février, Le Figaro interroge Jean-Charles Pomerol, le président de l’université de Paris-VI (Jussieu), qui « analyse la crise actuelle dans l’université ». Le diagnostic figure en titre : il s’agit d’un mouvement « sans perspective rationnelle ». [1]
Tous les points de vue gouvernementaux, et eux presqu’exclusivement, peuvent ainsi s’exprimer dans les pages d’information. Quant aux « tribunes », elles sont loin d’être aussi nombreuses que dans Le Monde, et plus rarement favorables au mouvement. Mais Le Monde plaçait la barre assez haut.
Si l’on ajoute que près d’un article consacré au mouvement sur six (sur une soixantaine) est, d’après son titre, « anglé » sur une annonce, une déclaration ou un « geste » de Valérie Pécresse, le constat s’impose sans surprise : Le Figaro assure la communication ministérielle sans états d’âme. Quotidien de parti-pris, Le Figaro prend parti : on ne saurait lui en contester le droit.
En revanche, l’information sur la mobilisation, ses motifs et sa dynamique est taillée sur mesure au bénéfice de la défense de ce parti-pris. D’abord plus ou moins discrètement, puis, au fil des semaines, de plus en plus ouvertement. Au point que les « informations » se transforment peu à peu en une instruction à charge, partiale et virulente, qui démarque de façon caricaturale, et parfois presque indécente, la stratégie gouvernementale. Mais pas immédiatement…
Un quotidien d’information ?
Pendant les mois de janvier et février, Le Figaro suit la mobilisation : de loin, en comptant les manifestants, en citant leurs slogans et en photographiant leurs pancartes, et, naturellement, en laissant une large place aux nombreuses « concessions » de la ministre. Et en évitant soigneusement d’analyser en détail les enjeux du conflit.
Episodiquement, le quotidien peut afficher franchement son hostilité au mouvement. Ainsi, le 12 février, il annonce en Une qu’« un chercheur sur quatre n’a rien publié depuis quatre ans ». A l’intérieur figure ce sous-titre « Certains passent une partie du temps qu’ils devraient consacrer à la recherche à des activités privées ou à arrondir leurs fins de mois ». Des affirmations qui s’appuient sur une évaluation « menée par la mission scientifique, technique et pédagogique du ministère de l’Éducation nationale ». Mais, équilibre des points de vue oblige, l’on donne la parole à un « contradicteur »… qui surenchérit : « Des chiffres que Jean-Robert Pitte, ancien président de l’université Paris-IV, considère encore comme trop optimistes. Il estime à 40 % le nombre d’enseignants du supérieur qui ne publient pas »…
Certes, il faut attendre trois bons mois pour qu’un article, publié le 5 mai, se penche, spécifiquement et (presque) sans autre intention qu’informative, sur les « quatre dossiers au cœur du conflit » : un encadré de 330 mots et 1800 signes [2]. Il reste que, dans l’ensemble, les informations factuelles ne diffèrent pas beaucoup de celles que fournit Le Monde [3], alors que Le Figaro affiche ouvertement, comme c’est son droit, son soutien à la politique du gouvernement.
Mais le mouvement persistant, et persévérant dans l’erreur, peu à peu l’information va s’effacer derrière une propagande de plus en plus décomplexée.
D’abord par omission. Ainsi, le quotidien va cesser de « couvrir » les manifestations : la dernière à faire expressément l’objet d’un article est celle du 11 mars. Et ce sont désormais les « blocages » [4]et surtout les examens qui vont préoccuper presqu’exclusivement les journalistes du Figaro. Le 25 mars paraît un article intitulé « Pécresse veut des rattrapages après les blocages de facs » et qui commence ainsi : « Alors que le mouvement universitaire se poursuit, Valérie Pécresse pense à l’après-contestation ». Et Le Figaro, qui y pense tout autant, va publier en deux mois une dizaine d’articles sur la tenue des examens, leur nature, leur valeur… sur une trentaine consacrée au mouvement.
Et c’est début avril que commence véritablement le basculement. Le Figaro, qui considère depuis le début… que cela commence à bien faire, décide que le moment est venu de le dire. Et de le répéter – autrement dit, d’agir.
Un quotidien « non violent »
Un premier angle de tir est trouvé : le mouvement est noyauté par les gauchistes, et bascule dans la violence.
– Le 4 avril, Le Figaro soutient ainsi « les présidents d’universités exaspérés par les violences ». Dans l’article, sous l’intertitre « Il faut tout casser », l’auteur nous rend compte de son expérience de la mobilisation : « Dans cette même assemblée générale, certains ont visiblement dépassé l’âge d’être étudiants. L’un d’eux se proclame "intermittent du spectacle mais conscient des problèmes", un autre, syndicaliste, vient "prêter main-forte aux plus jeunes". Beaucoup arborent des autocollants SUD ou NPA. Dans les manifestations, les drapeaux noirs des anarchistes ont du succès, mais la plupart se disent "apolitiques" et "surtout pas syndiqués" ». Puis vient la conclusion qui annonce déjà le thème principal de la couverture de la fin du conflit : « Inévitablement, l’image des universités souffre de ces blocages et violences répétés d’année en année. Les inscriptions y sont en baisse depuis trois ans. Et les bacheliers sont toujours plus nombreux à vouloir se diriger vers les filières sélectives… »
– Le 9 avril, Le Figaro titre en Une sur « la dérive inquiétante des mouvements de protestations », dont le mouvement dans les universités, « prisonnières de la surenchère de l’extrême gauche ». En page intérieure, le quotidien peut l’annoncer à la France : dans les universités, « l’extrême gauche [est] à la manœuvre ». D’ailleurs, elle fait voter dans les AG, nous dit-on, « la fin du capitalisme ».
– Le 15 avril, le quotidien interroge Marc Gontard, président de Rennes II. Une interview résumée ainsi dans le chapeau de l’article : « Après s’être distinguée pendant le conflit sur le CPE, cette université est un des bastions de la contestation depuis le mois de février. Son président met en cause quelques dizaines d’autonomes et de radicaux, pilotés par un leader qui n’est même pas étudiant ».
– Pour assurer le succès de cette aimable plaisanterie, Le Figaro revient à la charge le 5 mai, avec une « Une » fracassante : « Comment l’extrême gauche impose le blocage », un éditorial funèbre, et une double page (déjà évoquée ici-même) qui, entre une interview de Michel Godet et un article sur « des étudiants "dégoûtés" et des parents inquiets », publie une resucée de l’article publié le 9 avril, et sous le même titre [5] : « Universités : l’extrême gauche [est bien] à la manœuvre » ! Sur le site du Figaro, un sondage tente de mesurer l’efficacité de la propagande en demandant aux visiteurs : « Faut-il poursuivre en justice ceux qui bloquent les universités ? ».
Un quotidien morbide
Le second angle d’attaque, dès le début du mois de mai, consiste à crier à la mort de l’Université française, rien de moins, et avec un grand sens de la nuance. [6]
– Le 5 mai, l’éditorial déjà cité d’Yves Thréard enterre les universités « sans fleurs ni couronnes » : « le parent pauvre de l’enseignement supérieur continue de creuser sa tombe par la faute de quelques enragés ».
– Le 11 mai, celui d’Alexis Brézet, dans Le Figaro Magazine, intitulé sobrement « Université : halte au suicide ! » est lui aussi un modèle du genre : « Quatorze semaines que cela dure... Quatorze semaines qu’une poignée de révolutionnaires en peau de lapin imposent la loi du "blocage" sur les campus et dans les amphis. Quatorze semaines qu’une armée d’enseignants-chercheurs , déchaînés contre une loi qui bouscule leurs intérêts de boutique, attisent l’incendie et vont jusqu’à menacer de saboter les examens de fin d’année. Quatorze semaines que les étudiants qui, dans leur immense majorité, ne demandent qu’à étudier, subissent la dictature des votes truqués, des AG manipulées et de la violence physique pure et simple ». Le bilan est vite tiré : « C’est l’université qui s’assassine ! » Et notre éditorialiste assiste impuissant, et bien malgré lui, « à ce suicide organisé ». Une poignée de révolutionnaires, un mouvement qui n’existe plus (dans Le Figaro) que par les méfaits d’une dizaine d’ « enragés » qui bloquent encore moins d’universités, et pourtant « c’est l’ensemble de l’université qui fait naufrage ».
– Le 15 mai, Le Figaro réduit la cible, mais tire plus fort. C’est la Sorbonne, en pointe dans le mouvement, qui va essuyer un tir de barrage. La Une annonce en effet « l’inquiétant naufrage de la Sorbonne », et un long article de Béatrice Ménard en page intérieure nous apprend qu’elle « s’enfonce dans la crise », et son sous-titre que « la responsabilité de la crise est imputée, par beaucoup, à son président ». Qui va le payer très cher…
Le naufrage est résumé par une petite scène qui ouvre l’article : « Dans la petite rue de la Sorbonne, un attroupement s’est formé ». C’est un (nouveau) blocage, et « une jeune fille s’éloigne, en larmes ». « Qui porte la responsabilité du désastre ? » interroge alors Le Figaro : « "Le gouvernement est seul fautif", répond Guillaume, étudiant en histoire, qui soutient encore le mouvement ». Mais c’est « un peu court », estime l’auteure de l’article, pour expliquer « l’actuel champ de ruines ». C’est d’autant plus court que ce sera la seule intervention de partisans du mouvement.
Désormais, Mme Ménard va tirer l’affaire au clair avec des gens responsables, ceux qui s’opposent au « nihilisme mortifère » des contestataires. Pourquoi la Sorbonne a-t-elle « bascul(é) dans un gauchisme échevelé » ? L’enquêtrice du Figaro n’a pu identifier « aucune raison autre que la gestion très particulière du mouvement par son président, Georges Molinié ». Et décide en conséquence de lui faire la peau. Avec l’aide de professeurs bien choisis, qui déclarent par exemple « que Georges Molinié a, littéralement, mis la Sorbonne en grève » ou s’interrogent à voix basse « sur les motivations de leur président, actuellement en voyage en Israël alors que son université est en pleine crise ».
Car, on le perçoit en effet vaguement à la lecture de l’article, « il y a ceux, bien sûr, que le personnage agace ». Et parmi eux, sans nul doute, une certaine Béatrice Ménard, selon laquelle ce « spécialiste de philologie et de stylistique était jusqu’à présent connu pour son langage volontiers abscons, des analyses littéraires ponctuées de phrases à la compréhension improbable ». Avis de « spécialiste », probablement, et motivé, puisqu’elle en fournit la preuve immédiate : « Le système est appréhendé comme un caractérisème de littérarité, c’est-à-dire comme une détermination langagière fondamentalement non informative (même fictionnellement) dans le fonctionnement textuel. » Voilà pour la carrière de M. Molinié – avec cette coda vénéneuse, d’une perfidie qui peine à s’élever au-dessus du caniveau : « Avec un goût prononcé pour les regards admiratifs d’étudiantes passionnées . » Franz-Olivier Giesbert ne pouvait manquer de s’emparer de ces vilénies : ce qu’il fait avec son brio habituel, comme on peut l’entendre et le lire dans le « bonus » que nous vous offrons à la fin de cet article...
Certes, l’article a beau préciser que « du côté de l’équipe de Georges Molinié, on plaide non coupable », il est trop tard puisque le verdict est déjà tombé. Car, rappelle l’auteure pour conclure, « la trentaine de jeunes qui bloquent encore Paris-IV, avec ou sans la bénédiction du président, n’ont à proposer que le naufrage pour tous ».
Et que l’on ne compte pas sur la tribune publiée en dernière page pour équilibrer la charge – rappelons qu’il ne s’agit pas ici de contester la légitimité de la position politique que celle-ci révèle ou vise à soutenir, mais bien les procédés qu’elle utilise. Intitulée « halte au hara-kiri de la Sorbonne », une enseignante y fustige autant les bloqueurs que ses collègues et leur « consentement à subir des humiliations, à s’abaisser à se soumettre » devant les « gardes rouges » (comprendre : les opposants à la réforme), les « abdications devant des violations flagrantes du droit », et conclut en soulignant cette vérité souvent oubliée qu’un « comportement de gangster [...] bénéficie d’une grande complaisance dans les médias et dans l’opinion pourvu qu’il se camoufle derrière une rhétorique de lutte des classes. »
Un quotidien compatissant
Une fois que, selon Le Figaro, la mobilisation semble s’éteindre et le conflit s’achever, l’enjeu politique se limite à la responsabilité de la situation, que le quotidien se garde bien s’attribuer à l’intransigeance du gouvernement. Au point d’éluder la question, en dramatisant un « désastre » qui englobe très opportunément la situation passée, présente et à venir des universités – et qu’on impute prudemment (ou hypocritement) au « conflit » :
– Le 20 mai, Le Figaro titre sur la « fin de la grève dans les universités : le grand gâchis » : un titre qui semble faire écho à un article de… Libération, publié la semaine précédente [7]. En pages intérieures, Marie-Estelle Pech s’inquiète pour « la faculté, grande perdante d’un interminable bras de fer », et surtout pour « la réputation des filières de sciences humaines, très mobilisées » qui « est écornée » [8]. « Même s’il est encore tôt pour dresser un bilan » du mouvement, reconnaît le chapeau de l’article, il n’est jamais trop tard pour déplorer une grève en mettant en avant ses conséquences, même virtuelles, plutôt que ses causes. Et après avoir fait le tour de ces universités « agitées » « de façon répétitive » qui risquent donc « de traîner une mauvaise image » et de perdre des étudiants, l’auteure s’étonne de ce « curieux paradoxe veut que l’Université française, promise à une revalorisation par Nicolas Sarkozy , ressorte finalement de ce conflit affaiblie ».
– Le 22 mai, c’est la fibre sociale du Figaro qui vibre, avec une enquête auprès de « ces familles que la grève a fait souffrir ». A défaut de dénoncer explicitement les responsables, les auteurs s’y penchent sur « les premières victimes de l’interminable conflit universitaire » : « les étudiants les plus fragiles ou les modestes » qui se sont d’ailleurs fait mener en bateau : « le fait que les professeurs d’université aient massivement appelé les étudiants à soutenir leur mouvement de contestation en a décontenancé plus d’un, "car le statut d’un enseignant, ça en impose" ». Et si l’article évoque la question du prêt étudiant, ce n’est pas pour s’interroger sur la nécessité pour nombre d’étudiants d’y recourir, mais pour évoquer ce « témoignage » de l’un d’entre eux « ayant perdu son job d’été en raison des reports d’examens et [qui] n’arrivera donc peut-être pas à [le] rembourser ».
Le 27 décembre 2008, Le Figaro publiait un article intitulé « Le nombre d’étudiants va chuter d’ici à 2017 », et qui signalait que ce recul approchant les 7% « s’expliquerait par l’évolution démographique mais aussi par une désaffection de l’université, selon une étude officielle ». Désaffection qui s’expliquerait notamment par de « nouvelles stratégies qui éloignent de l’université. Un nombre croissant de bacheliers généraux et technologiques préfèrent arrêter leurs études, ou se diriger vers d’autres formations en France ou à l’étranger ». Aucune « agitation répétitive » n’était alors convoquée pour l’expliquer. Cinq mois plus tard, si Le Figaro évoque la même « désaffection » c’est cette fois pour la porter d’abord au « crédit » du conflit qui vient de s’achever. Inconstance qui n’a bien entendu rien à voir avec la constance du soutien des rédacteurs du Figaro aux « réformes » sarkozystes.
Olivier Poche
« Bonus » : Franz-Olivier Giesbert, lecteur du Figaro
Sur RTL, le grand FOG confie à qui a le courage de l’écouter sa « semaine politique ». Celle du 16 mai tire le bilan du mouvement universitaire, avec la mesure et l’honnêteté intellectuelle qui le caractérisent. On le lit, puis on l’écoute.
– Extraits d’abord… : « Un bilan catastrophique […] Comme souvent, ce sont les enfants de bourges, ou de petits-bourgeois qui ont tiré les ficelles de cette pseudo-révolution avec AG permanentes , favorisant ainsi les inégalités qu’ils prétendent combattre. Mettez-vous à la place d’un boursier […] il a perdu une année, et il devra peut-être arrêter ses études. Imaginez que vous êtes une Sénégalaise ou un Ivoirien […] vous rentrerez au pays avec au mieux un diplôme pourri […] Tout cela parce qu’une poignée d’étudiants a joué à Octobre Rouge ». Voilà pour les étudiants – et pour le sort des boursiers sénégalais auxquels FOG s’est toujours montré aussi attentif. Mais prenant de la hauteur, notre chroniqueur élargit son propos : « On sait déjà qu’un certain nombre d’ universités fantômes sont en panne d’inscription […] Nous sommes condamnés à moderniser notre système – surtout avec une cote de nos universités qui est en chute libre sur le plan international » Pour le prouver, il cite le rang de Paris VI dans « le classement mondial qui fait foi , dit de Shangaï ». Et la conclusion est œcuménique : « Voyez, y’a du travail, on aimerait bien que tout le monde s’entende, la droite, la gauche, le gouvernement, les grévistes… ». Mais cette belle envolée se heurte à un écueil de taille : « …encore que j’aurai toujours du mal à comprendre l’expression façon Précieuses Ridicules de certains profs. Par exemple, Georges Molinié… » Et FOG de citer, sur un ton qu’il croit sans doute emprunté à une interprète de la comédie de Molière, la phrase mystérieuse que Le Figaro a extraite d’un ouvrage (?) de Molinié. Avant de conclure, en affichant son souverain mépris de journaliste de haute culture : : « Avec des gens comme ça, c’est sûr, le dialogue ne peut être que difficile ». Plus difficile qu’avec des gens comme FOG ?
– Et un feu d’artifice sonore (que nous supprimerons sur simple demande de RTL ou de FOG s’ils invoquent le respect du droit d’auteur, en nous contentant d’extraits, peut-être moins respectueux de la finesse du chroniqueur).