Accueil > Critiques > (...) > L’encadrement éditorial du débat

Election présidentielle : En 2007, Acrimed préparait déjà 2012… (Vidéos)

par Henri Maler,

N’ayant soutenu – faut-il le préciser ? – aucun candidat à l’élection présidentielle de 2007, Acrimed était d’autant plus à l’aise pour répondre aux invitations de forces politiques qui sollicitaient notre contribution sur le rôle des médias dans cette élection. Ce fut le cas par exemple lors des rencontres de la refondation « Priorités à gauche », à l’invitation du Nouveau Parti Socialiste le 12 octobre 2007 pour tirer le bilan de la campagne et des résultats électoraux, avec, notamment, le sociologue Rémi Lefèbvre. [1]

Toute ressemblance avec des campagnes à venir ne saurait être tout à fait fortuite…

Extraits d’une intervention d’Henri Maler (la vidéo complète se trouve sur Dailymotion) : en octobre 2007 pour préparer 2012...

I. Le rôle des sondages d’intentions de vote

Il y a sondages et sondages :

- Les sondages de comportement (« Vous arrive-t-il de naviguer en Méditerranée ? Sur le yacht de Bolloré ? ») qui peuvent être une source précieuse d’information (selon les pratiques effectives abordées…).
- Les sondages d’opinion (« Pensez-vous que Nicolas Sarkozy a/ devrait se consacrer au jardinage ? ou b/ devrait jouer du piano plus souvent ? ») qui construisent artificiellement une « opinion publique » qui n’existe sous cette forme que… grâce aux sondages.
- Restent les sondages d’intentions de vote… et leur fonction d’incitation (pas plus pas moins…) à choisir les candidats, non en fonction de leurs projets, mais des « chances » que leur accordent de prétendus diagnostics sondagiers [2].

Et pour l’élection présidentielle de 2012, la bataille sondagière a déjà commencé. Le 5 mai 2009, Le Figaro titrait ainsi : « Royal ou Bayrou, qui affrontera Sarkozy en 2012 ? ». Cette question s’imposait en effet, car un sondage Opinion Way effectué à la demande du quotidien, venait d’indiquer que « la candidate du PS n’aurait plus qu’un point d’avance sur le patron du MoDem ». « La candidate du PS » ?

II Le rôle des éléphants… médiatiques

Mais dans cette élection, le rôle des sondages n’est pas seul en cause. Ce serait oublier le poids des éléphants – en l’occurrence, celui des éléphants… médiatiques : commentateurs, observateurs, éditorialistes interchangeables et inamovibles, etc.


…Et donc : Tous les médias sont-ils de droite ?

Des sondages qui incitent à spéculer sur des « chances » plutôt qu’à débattre des choix, des éléphants médiatiques qui incitent à réduire le périmètre des options légitimes : faut-il alors en tirer la conclusion que tous les médias seraient nécessairement de droite ? Eléments de réponse [3]...

Extraits choisis et montés par Olivier Poche et Laetitia Puertas.

 
Acrimed est une association qui tient à son indépendance. Nous ne recourons ni à la publicité ni aux subventions. Vous pouvez nous soutenir en faisant un don ou en adhérant à l’association.

Notes

[1Ce fut aussi le cas – entre les deux tours… – à l’invitation du PCF, comme on peut le voir en vidéo sur Dailymotion.

[2Sur les sondages d’intention de vote, voir notamment ici même : « Sondages : des interprétations scientifiquement infondées et politiquement nocives », par Patrick Champagne ( 9 mai 2007) - « En finir avec les faux débats sur les sondages ? par Patrick Champagne, 8 novembre 2006 et, lors du référendum sur le Traité constitutionnel européen, « Les coûts cachés des coups de sonde (3) : “Exclusif : les sondages ne se sont pas trompés, par Patrick Lehingue (8 juin 2005)

[3Et tout un livre à l’occasion de la présidentielle de 2007 : « Tous les médias sont-ils de droite ? ».

A la une

Médias français : qui possède quoi ?

Vous avez dit « concentrations » ? Nouvelle version de notre infographie.

Louis Sarkozy : le capital médiatique s’hérite aussi

Le journalisme politique dans sa bulle.