Le 16 septembre prochain, la direction de Eyedea Presse, propriétaire de Gamma, doit présenter, devant un comité d’entreprise extraordinaire, un plan dit « de continuation » de l’agence sans aucune concertation avec ses salariés.
Ce plan, s’il allait jusqu’à son terme, entérinerait une véritable mort de Gamma puisqu’il prévoit le licenciement de ses treize photographes et de vingt autres salariés nécessaires à son bon fonctionnement.
Fondée principalement par des journalistes qui en ont fait pendant des dizaines d’années sa réputation, sa crédibilité dans le monde entier, l’agence risquerait alors de finir en simple « banque d’images » rentable à souhait pour des exploitants qui n’ont que ce mot d’ordre à la bouche.
Ce patrimoine a été construit par des journalistes courageux, audacieux et rigoureux qui savent que la photo est essentielle à l’information.
Les salariés de gamma accusent leurs différentes directions de mauvais choix éditoriaux et de mauvaise gestion conduisant inéluctablement au but caché recherché, c’est-à-dire de mettre en évidence une absence de rentabilité.
La direction actuelle ne semble pas s’en émouvoir et entend même, publiquement, dénier aux photographes et à tous les autres journalistes leur qualité en proclamant haut et fort qu’ils ne pourraient même pas bénéficier de leur statut de journaliste, notamment dans les dispositions du licenciement !
Pour le Syndicat National des Journalistes (SNJ), premier syndicat de la profession, les photographes, sur le terrain, sont les témoins incontestables des événements qu’ils relatent, ils en apportent les preuves aux citoyens. Ils sont plus que jamais indispensables dans une ère où les faux-semblants se multiplient.
Le SNJ interpelle les pouvoirs publics. Ils ne peuvent laisser faire cette mise à mort. Les agences photos sont indispensables à l’information et au pluralisme. Il existe des moyens d’action et des possibilités d’intervention.
L’agence doit vivre.
Le SNJ, solidaire de ces confrères, s’y emploiera et fera respecter l’intégralité de leur statut de journaliste.
Paris, ce 13 septembre 2009