Tract du SNJ-CGT et du SNRT-CGT
Près d’une trentaine de journalistes de France 24 ont fait jouer la clause cession, en réalité la clause de conscience. En quittant la chaîne ils marquaient ainsi leur refus de continuer de travailler dans une chaîne de télévision qui tourne à flux tendu dans une ambiance souvent nuisible moralement.
L’une des raisons essentielles aux départs de la douzaine d’anglo-saxons reste le conflit d’intérêt entre notre dirigeante et son compagnon le ministre des Affaires étrangères dont nous dépendons financièrement. Conflit d’intérêt impossible dans les pays anglo-saxons. Si cette raison n’a pas toujours été évoquée explicitement à notre DRH, elle a largement été signalée au SNJ-CGT [1]
D’ailleurs en évoquant le mardi 8 septembre que les Anglais seraient remplacés par des meilleurs journalistes, notre dirigeante a tenu des propos de nature à porter atteinte à l’image de la chaîne anglaise. Et beaucoup ont été choqué de voir qu’il était possible d’être ainsi dénigré devant toute la rédaction.
D’autre part, et cela est valable pour l’ensemble des partants de la chaîne, l’hémorragie est due à deux autres facteurs importants : la difficulté de tourner sur des plannings qui couvrent une antenne 24h00 sur 24.... et les remplacements systématiques sans donner de contrepartie salariale allant avec la fonction. La petite prime envoyée en septembre à été jugé indécente par certains journalistes.
La direction n’ayant pas le monopole de la clause de cession « conscience », certains journalistes ont déjà fait le choix de partir aux prud’hommes si leurs conditions de travail ne changent pas rapidement. Rappelons que clause de conscience est fréquemment invoquée quant un journaliste estime que la situation peut porter atteinte à son honneur ou, d’une manière générale, à ses intérêts moraux et à sa déontologie.
Issy les Moulineaux, le 11 septembre 2009
Entretien avec Sabine Mellet, du SNJ-CGT
… Réalisé à l’occasion de la Soirée RFI Riposte organisée à la mairie du 11e arrondissement de Paris [2].