Dans l’ouvrage cité, on peut lire ceci (p. 11-12) :
« Les médias et la presse d’information vivent une révolution aux origines lointaines – désaffection et méfiance des lecteurs, concurrence des télévisions, vieillissement du lectorat, coûts de fabrication élevés, etc. – mais qui, depuis le tournant des années 2000 s’est brusquement accélérée. En réalité, trois nouvelles révolutions se produisent presque simultanément : la généralisation du numérique, la baisse brutale de l’intérêt des jeunes générations pour l’écrit et pour l’information, et l’abandon de l’information comme support privilégié pour la publicité, ce qui tarit sa principale source de revenus. C’est assez pour compromettre la survie des journaux, des quotidiens au premier chef, mais peut-être aussi de la plupart des médias d’information et de l’information de qualité. Il existe une masse critique – de lecteurs, de revenus, de diffusion – en deçà de laquelle tout peut s’écrouler.
Quand une révolution se produit, tout doit être repensé. Le système de fabrication et de diffusion de l’information tel que nous l’avons connu depuis près de deux siècles a atteint un point de basculement. Il ne sera bientôt plus ce qu’il a été. Il ne s’agit plus de réformer pour continuer comme avant, mais de réinventer. Et si les conditions d’organisation de la scène publique où se confrontent les opinions, à la lumière des faits énoncés le plus clairement possible sont bouleversées, c’est la possibilité même de la démocratie qui devra être redéfinie. »
L’intervention de Bernard Poulet :
- Vidéo réalisée par la section "image et son" d’Acrimed