Une avalanche de « réformes » vise à très court terme à réduire l’éducation, la création et la diffusion artistiques.
La responsabilité publique de l’Etat se désintègre méthodiquement et vide le ministère de la Culture et de la Communication de son rôle moteur par :
- la stagnation ou la régression des financements depuis plusieurs années,
- la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) qui après avoir supprimé des Directions historiques (Archives, Architecture, Livre…), a tenté de brader l’ensemble des Monuments Nationaux et va s’attaquer à présent à l’ensemble des structures financées par l’État (CDN, SN, CCN, compagnies, SMAC, Théâtres Nationaux…),
- les activités du Conseil de la création artistique, véritable contre-ministère présidé par N. Sarkozy et animé par M. Karmitz.
L’Etat veut également « réformer » les collectivités territoriales, qui assurent près de 70% du financement public de la culture :
- il les frappe à la caisse d’ores et déjà par des transferts de charges sans les compensations financières équivalentes,
- il a supprimé la taxe professionnelle, source déterminante de leur budget,
- il attaque directement la démocratie par le projet d’instauration d’un scrutin uninominal à un tour pour les « conseillers territoriaux », ce qui favoriserait grossièrement le parti du gouvernement en place.
De nombreux élus locaux nous ont prévenus : si cette « Contre réforme » était votée, les régions et les départements – et, par effet domino, les villes – seraient contraints de diminuer de manière catastrophique leurs aides à l’art et à la culture, même en conservant la compétence culturelle.
Les conséquences seraient désastreuses pour la création artistique, les projets éducatifs et l’emploi !
Nous demandons l’élaboration et le vote d’une loi d’orientation et de programmation pour la culture et la création.
Cette loi déterminera :
- la place de l’art, de l’artiste et de la culture dans notre société en conformité avec l’un des droits fondamentaux de notre constitution : l’accès pour tous les citoyens à l’éducation, à l’art, à la culture et la connaissance ;
- une nouvelle véritable étape de la décentralisation, qui préciserait les responsabilités des collectivités territoriales et garantirait leurs compétences et leurs ressources ;
- le déploiement d’un plan général en faveur de l’éducation artistique et d’une véritable démocratisation culturelle ;
- la mise en œuvre d’une politique culturelle ambitieuse européenne et internationale ;
Nous exigeons, de plus :
- la pérennisation des institutions, établissements, compagnies, festivals et entreprises culturelles ;
- la pérennisation et le développement des emplois techniques et artistiques nécessaires,
- des garanties dans le domaine social avec entre autres l’expertise des propositions alternatives permettant la pérennisation des annexes spécifiques de l’assurance chômage des artistes et des techniciens du spectacle vivant et enregistré.
- qu’un coup d’arrêt soit donné à la Révision Générale des Politiques Publiques, dans le domaine de la culture, qui dans sa phase 2 s’étendrait progressivement à tous les opérateurs de l’Etat ;
- la mise en place, en urgence, d’un plan de relance et de développement pour l’art et la culture ;
- la dissolution du Conseil de la création artistique, véritable contre-ministère présidé par N. Sarkozy et animé par M. Karmitz.
Nous voulons que notre pays garde toute sa créativité, son rayonnement et refusons une régression sans précédent de l’art et de la culture.
Éléments incontournables d’émancipation de l’individu et de lien collectif, l’art, la culture et la connaissance sont les raisons d’être d’une société démocratique et sont nécessaires pour faire face à la crise.
(Nous vous demandons de bien vouloir lire et signer la pétition, qui reprend ces préconisations, en ligne sur le site de la CGT spectacle)
C’est pourquoi nous comptons absolument sur votre présence
le lundi 29 mars à partir de 14h30 depuis la place du Palais Royal jusqu’au Sénat.
Nous formerons un cortège et ferons entendre nos revendications.
Si nous ne réagissons pas rapidement l’art, la culture et la connaissance sont en danger dans notre pays !