Pour en débattre
Avec :
- Thierry Discepolo, éditeur chez Agone.
- Antoine Schwartz, chercheur en sciences politiques.
- Caroline Baudinière, éditrice chez Syllepse.
En guise de présentation…
À la fin des années 1990, le sociologue Pierre Bourdieu diagnostiquait « une révolution conservatrice » dans l’édition, provoquée par l’emprise croissante des logiques financières sur ce secteur – un phénomène que l’américain André Schiffrin résumait d’une formule alerte, celle d’« édition sans éditeurs ».
Qu’en est-il aujourd’hui ? La domination des grands groupes s’est accrue ; l’étau de la rentabilité s’est resserré ; la situation de l’édition indépendante reste fragile. La révolution numérique confronte cet univers à de nouveaux défis, en particulier face aux visées hégémoniques de Google. Quels problèmes posent ces évolutions du point de vue de l’exigence d’un débat public démocratique ? Quelle place demeure pour les (petits) éditeurs qui privilégient les pensées rétives au discours dominant ? Ce n’est pas seulement la diversité de l’offre éditoriale qui mérite l’attention ; du fait des contraintes qui régissent tant la distribution des livres que leur promotion dans les médias, c’est la possibilité même pour des ouvrages « critiques » de trouver un public – a fortiori d’atteindre une large audience – qui est en cause.
Ce « Jeudi d’Acrimed » traitera de ces questions en évoquant en particulier le cas des sciences humaines et sociales et celui de l’édition politique. Elle invite à discuter des solutions possibles pour libérer la parole publique des censures de l’argent.