Accueil > Critiques > (...) > Les retraites, la sécu, l’hôpital

Retraites : Le quotidien Libération serait-il d’Attac ?

par Henri Maler,

Le titre, dans le style « Libé », est sans équivoque : « Retraites : la meilleure défense, c’est l’Attac ». C’est le titre d’un article de Luc Peillon paru dans Libération le 20 août 2010. Une bonne surprise ?

L’article commence ainsi : « C’est l’autre piste pour sauver les retraites. L’alternative au « travailler plus » du gouvernement. Repris par l’extrême gauche, les Verts et en partie par le PS, le projet d’Attac et de la Fondation Copernic - qui propose de taxer davantage le capital - commence à marquer des points dans l’opinion. »

Et la suite de l’article rappelle les propositions formulées dans le livre d’Attac et de la Fondation Copernic (Retraites, l’heure de vérité, éditions Syllepse). Il donne, en particulier, la parole à un « économiste à l’université Bordeaux-IV et membre du conseil scientifique d’Attac » :

«  […] Selon Attac, 5 points de la richesse nationale ont basculé, depuis la crise de 1973, des salaires vers le capital. “Récupérer ces 5 points permettrait de combler largement le déficit des retraites ”, soutient Jean-Marie Harribey. Notamment en taxant davantage les dividendes, système qui a l’avantage de prélever en aval de la production, et de ne pas altérer la compétitivité des entreprises. »

Plus loin, Luc Peillon explique pourquoi « au-delà des questions financières, Attac et Copernic insistent sur une autre dimension découlant de la réforme : celle du choix de société. » Et souligne qu’il s’agit d’une « vraie question […] qui interroge la ligne générale du sarkozysme, incarnée par la formule du “travailler plus”. »

Enfin, Luc Peillon souligne que « le temps est désormais compté » et que « la ligne d’Attac, même populaire, est encore loin d’être majoritaire dans la population ». Mais c’est pour donner la parole à « Christiane Marty, membre du conseil scientifique » qui évoque, selon l’auteur de l’article, « un travail de terrain qui constitue le point fort de l’organisation, et qui passe aussi par la participation aux manifs syndicales ».

Comme le montre ce bref résumé, forcément lacunaire, l’article est un court mais bon article d’information. Des esprits chagrins trouveront peut-être que, publié un 20 août, celui-ci est un peu tardif. Mais il existe ! La section mégalomane d’Acrimed relèverait sans doute qu’un tel article est publié à la suite d’une controverse entre notre association et Luc Peillon. Nous avions reproché à Libération de sous-traiter les positions d’associations comme Attac à des tribunes libres. Vive réponse de Luc Peillon qui nous avait incités à nuancer notre propos, sans retirer notre critique principale.

Et, le 20 août 2010, un article enfin parut. Comme pour nous opposer un démenti. Tant mieux !

 
Acrimed est une association qui tient à son indépendance. Nous ne recourons ni à la publicité ni aux subventions. Vous pouvez nous soutenir en faisant un don ou en adhérant à l’association.

A la une

Portraits de journalistes dans Libération : entre-soi et complaisance

Starification et dépolitisation.