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La presse de l’Est de la France sous la coupe du Crédit mutuel

Nous publions ci-dessous un communiqué du SNJ-CGT (Acrimed)

Après la prise de contrôle en décembre 2009 du groupe Ebra, et après le rachat au groupe Hersant Média (L’Union, Paris-Normandie, La Provence, Nice-Matin, entre autres) de 29% du capital du groupe Est Républicain (L’Est Républicain, Vosges Matin, Les Dernières Nouvelles d’Alsace), le Crédit Mutuel vient de racheter 41% de parts détenues par Gérard Lignac. Le premier groupe de presse quotidienne régionale français appartient au Crédit mutuel.

Sans jamais exposer sa véritable stratégie aux salariés, la banque dite mutualiste détient désormais 90 % du capital du groupe Est Républicain et contrôle tous les journaux de l’est de la France, de la frontière luxembourgeoise jusqu’en Avignon.

La Banque poursuit l’installation de tous les outils informatiques et logistiques qui lui permettent de manager le plus important groupe de presse régional de France (1.200.000 exemplaires) : Le Républicain Lorrain, L’Alsace, Le Progrès - La Tribune, Le Dauphiné libéré, Le Bien Public, Le Journal de Saône-et-Loire, L’Est Républicain, Vosges Matin (fusion de La Liberté de l’Est et de l’édition départementale de L’Est Républicain) Le journal de Haute-Marne et Les Dernières Nouvelles d’Alsace.

Des dirigeants de l’Est Républicain et du Crédit Mutuel essaient pourtant encore de convaincre les salariés qu’ils respecteront l’indépendance des rédactions !

Le Crédit Mutuel ne cache cependant pas sa volonté de « poursuivre les synergies » et de finaliser rapidement la plateforme informatique centralisée, commune à tous les services de tous les titres, socle de « l’industrie de l’information » qu’il entend développer, imposer à toutes les entreprises et équipes rédactionnelles. Son objectif : la mutualisation des contenus éditoriaux.

Mauvais présage pour l’emploi dans les entreprises comme pour le pluralisme de l’information.

La banque n’aura mis que trois ans pour créer un monopole de la presse régionale et départementale de l’Est sous le regard complice de la Direction de la concurrence et des médias.

Alors que les attaques du gouvernement se font de plus en plus directes et violentes contre les journalistes et les médias, au moment où le pouvoir confond de plus en plus information et propagande, le SNJ-CGT condamne cette nouvelle avancée dans les concentrations de la presse en France et dénonce la mainmise d’une banque sur le plus grand groupe de presse de l’hexagone.

Le SNJ-CGT réclame la transparence quant au montage capitalistique dans chaque titre et demande des garanties (et les moyens qui vont avec) sur l’indépendance des rédactions et de leur ligne éditoriale.

Le SNJ-CGT exige que la Direction de la concurrence et des médias remplisse son office et interdise la mainmise de grands groupes financiers et/ou industriels sur la presse. L’information n’est pas une marchandise comme les autres. Elle doit être un élément vivant de la démocratie, en toute indépendance.

Le SNJ-CGT dénonce le fait qu’une banque quitte son rôle de partenaire financier pour devenir empereur dans le domaine de l’information.

Montreuil le 18 novembre 2010

 
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