Le 20 décembre 2007, GHM rachetait au prix fort - 160 M€ - à Lagardère son pôle de presse quotidienne régionale dans le sud de la France, comprenant La Provence, Corse-Matin, Nice-Matin, Var-Matin et Marseille Plus [1]. Cette « prise de guerre » avait sans doute été interprétée un peu trop rapidement comme la marque d’un groupe de nouveau conquérant. En fait, elle masquait une crise profonde.
Une situation financière particulièrement délicate
De 926 M€ en 2007, le chiffre d’affaires du groupe s’est d’abord légèrement érodé, à 900 M€ en 2008 [2], pour « chuter [...] à 750 millions d’euros » en 2009 [3]. Des chiffres confirmés par les autres médias [4], puis enfin à 700 M€, en 2010, selon le directeur général du groupe, Dominique Bernard, dans une interview à un quotidien économique possédé par Bernard Arnault [5], avec une perte, en 2009, de « 82 millions d’euros » [6].
« Dépendant aux deux tiers du marché publicitaire » [7], GHM a subi, comme ses concurrents mais plus qu’eux, en raison de sa plus grande dépendance à ce financement, une dégringolade brutale de son chiffre d’affaires et de son résultat d’exploitation.
Avec un facteur particulièrement aggravant : la déconfiture de sa filiale de presse gratuite d’annonces, la Comareg, évoluant dans un secteur qui « vit un véritable effondrement depuis 2008 avec le basculement de ce marché du papier vers le web » [8].
Un effondrement qui n’a pas épargné les deux autres poids lourds du secteur Spir Communication, filiale du Groupe Sipa Ouest-France, et S3G, filiale du Groupe Sud Ouest. Au point que le second, à la fin de l’année 2010, « s’est séparé de la totalité de ses activités dans le domaine de la presse d’annonces gratuites » [9] et que Spir Communication, de son côté, a revendu le site Internet fondé sur la gratuité qu’il possédait à parité avec le groupe norvégien de médias Schibsted [10], « leboncoin.fr, nouveau géant des petites annonces [pour] 200 millions d’euros [somme que Schibstedt a déboursé] sans sourciller » [11].
Cette migration vers Internet – sur laquelle nous reviendrons – a vu s’effondrer la source quasi exclusive de financement du support papier : la publicité. Vache à lait du groupe jusqu’alors, la Comareg est devenue son boulet, voyant son chiffre d’affaires passer « de 370 millions d’euros en 2007 » [12] à « 259 millions d’euros [en 2009], essuyant une perte nette de 30,9 millions d’euros après un résultat légèrement positif en 2008 » [13]. « Et les ventes 2010 devraient encore reculer de 4,5 %, à 239 millions, en affichant 16 millions d’euros de pertes brutes d’exploitation » [14]. Un chiffre d’affaires se situant à « 236 millions d’euros selon [...] ParuVendu » en 2010 [15].
Dans ces conditions, « le 30 novembre dernier, le tribunal de commerce de Lyon avait ordonné une période d’observation de six mois avant d’examiner le sort de la Comareg, placée en redressement judiciaire, et d’Hebdoprint [son centre d’impression], moins fragile au plan comptable et objet d’une procédure de sauvegarde » [16].
À cette situation déjà fort peu reluisante s’ajoute une véritable épée de Damoclès : un endettement colossal, « 200-210 millions d’euros [...], officiellement annoncé par Philippe Hersant en personne mercredi 12 mai [2010] aux représentants de la Société à participation ouvrière de Nice-Matin » [17].
GHM a donc un impérieux besoin d’argent frais, ce qui explique qu’il a abandonné l’usage d’une agence de presse : « En 2009, plusieurs titres du groupe Hersant Média, dont la Provence, Nice Matin, Var Matin, Paris Normandie ou encore L’Union, s’étaient séparés de l’AFP. Là aussi, le prix des abonnements était en cause » [18]. Mais surtout, en cédant plusieurs participations, souvent, en raison d’une conjoncture économique défavorable, à des prix « bradés ».
Celle, dans L’Est Républicain au propriétaire, le Crédit Mutuel, « pour une somme de [seulement] 22 millions d’euros, selon des sources syndicales » [19] après en avoir espéré beaucoup plus en 2010, « 50 millions d’euros, [puis] 35 millions » [20].
« Il a récolté seulement 19 millions d’euros en vendant à La Poste sa participation de 16 % dans Mediapost (publicité postée) » [21].
« Le Groupe Hersant Média (GHM) a cédé la majorité des actions du Journal de l’île de la Réunion (Jir) à un entrepreneur réunionnais Abdul Cadjee » [22], sans que nous en connaissions le montant.
En outre, « le groupe Hersant pourrait vendre ses actifs en Nouvelle-Calédonie » [23].
Il avait aussi envisagé d’autre cessions, mais dont personne ne voulait : « Aucun investisseur n’accepte d’entrer en minoritaire dans GHM ou même de reprendre Paris Normandie, y compris couplé à L’Union de Reims, car les deux titres ont perdu de l’argent en 2010 » [24].
Faudra t-il alors céder les « bijoux de famille » ? C’est apparemment partie remise si l’on en croit l’article de tahiti.infos.com : « Seuls actifs valorisables : les trois journaux du pôle méditerranéen et les confettis de l’empire outre-mer. Mais Philippe Hersant ne veut pas envisager leur cession ».
Pourtant cette hypothèse excite visiblement la convoitise de « rapaces » pas encore rassasiés, du moins pour deux des titres, Nice Matin et La Provence : « Les deux "pépites" [...] pourraient notamment intéresser Michel Lucas, le Directeur général du Crédit Mutuel [...] ou bien sûr Bolloré qui, après avoir étendu Direct Azur jusqu’à Cannes, prépare le lancement au premier trimestre 2011 de sa télévision azuréenne » [25]. Rappelons simplement que le Crédit Mutuel est propriétaire du plus grande groupe de presse quotidienne régionale : EBRA. Et que Bolloré ne fait pas mystère de sa volonté de s’étendre dans les médias, tous secteurs confondus.
La conséquence d’une stratégie hasardeuse
GHM avait notamment parié sur une complémentarité multi-supports entre la presse quotidienne régionale, la presse « gratuite » d’annonces et les télévisions locales, à la fois pour réduire les coûts et optimiser les rentrées publicitaires. Plusieurs éléments sont venus mettre à mal cette stratégie : « D’une part, le lectorat s’est brusquement effrité, d’autre part les titres Paru-Vendu ont cessé d’être la réserve de trésorerie de GHM et enfin la crise économique mondiale a fait fondre en 2008-2010 les ressources publicitaires », selon le SNJ. Sans oublier un retard sur l’incontournable développement sur l’internet.
Le Groupe Hersant Media avait en effet investi les télévisions locales. Il en possédait 8 en 2008 : Cap 24 sur l’ensemble de l’Île-de-France), TéléAlsace, TéléGrenoble, OrléansTV, Canal 32 (Troyes), TéléMiroir (Nîmes) et CityzenTV (Caen) plus Antennes Télévisions (Martinique) dont Hersant était l’actionnaire principal depuis sa création en 1993 - sans compter la participation à hauteur de 16 % de son quotidien La Provence dans la chaîne marseillaise LCM. Résultat : des télévisions déficitaires. Conséquence : « Le groupe s’est désengagé de la télévision locale. Après avoir succombé à ce mirage, Philippe Hersant va fermer cette activité » [26]. La cession de sa participation dans la seule qu’il possède encore, Canal 32, à Troyes, ne devrait donc plus tarder. Bref, un véritable fiasco.
Aveuglé par l’audiovisuel, GHM a négligé l’internet. Un développement qui n’avait pas vraiment été jugé prioritaire pour les titres de presse locale payante. Même si, à Nice Matin, « la mise en œuvre du volet éditorial du projet Horizon 2011 [...] donne la priorité aux nouveaux médias, avec la création d’une équipe web dédiée comprenant neuf personnes » [27].
Sur la Toile, le plus gros désastre demeure néanmoins sans conteste possible la presse « gratuite » des petites annonces. Comme le soulignait le SNJ le 11 novembre 2010, « aucun groupe de PQR n’a réellement anticipé ce transfert des annonces sur internet ». Sauf que GHM a été celui qui s’en est rendu compte le plus... tardivement. Le directeur général du groupe, Dominique Bernard reconnaît d’ailleurs cette erreur stratégique : « Il aurait fallu anticiper plus tôt l’évolution du modèle économique de ce secteur » [28].
Aujourd’hui, GHM veut rattraper son retard, avec pour « objectif affiché [de] passer d’un chiffre d’affaires [dans le secteur petites annonces] sur Internet de 18 millions en 2010 à 25 millions en 2011 et 45 millions en 2012, [avec un investissement de] 5 millions d’euros pour y parvenir » [29]. Mais rien ne dit qu’il y parviendra.
Une stratégie dont les salariés font les frais
Ce sont les salariés qui paient le prix fort des errements des dirigeants du groupe. Quelques exemples parmi d’autres :
- À La Provence, très rapidement après sa prise du contrôle par GHM, ; « la réorganisation [était] marquée par 45 départs dans le cadre de la clause de cession » [30] ;
- Dès la fin 2008, à Nice Matin, « un plan [Horizon 2011] prévoyant un important projet d’investissements (acquisition de rotatives, développement de l’internet et du numérique) [était] assorti d’une réduction d’effectifs (140 postes, soit plus de 10% des effectifs sur trois ans) » [31] ;
- Concernant la Comareg et Hebdoprint, la déflagration sociale sera encore bien pire : « Près de 1.400 emplois au sein du groupe Hersant Média, notamment 920 licenciements de commerciaux à la Comareg, 116 suppressions de postes à Hebdo Print dans le secteur de la fabrication et de l’impression et 382 modifications de contrats de travail prépresse et imprimerie » [32]. Sur 2.541 emplois au total, « la Comareg emploie 1.917 salariés et Hebdoprint 624 personnes », selon le chiffres donnés le 11 novembre par le SNJ.
Un « nettoyage au kärcher » sans précédent qui faisait suite « aux plans sociaux de 2009 » qui avaient déjà « concerné 250 emplois environ » [33]. La violence du choc social a été telle, que, pour la première fois, les [encore] salariés de ParuVendu se sont mis en grève, d’abord le 15 février 2011 [34] puis le 8 mars de la même année [35].
Lors de sa séance du 14 avril 2011, « les juges [du tribunal de commerce de Lyon] ont donné la possibilité [au groupe] de jouer les prolongations jusqu’à fin mai pour en mesurer les effets [...] du plan qui prévoit, notamment, la suppression d’environ 40% des 2500 emplois en France » [36]. Un sursis dont on peine à penser qu’il permettra d’éviter la catastrophe.
En terme d’effectifs, le 11 novembre 2010, le SNJ indiquait que GHM ne comptait plus que « 5.500 salariés encore en poste ». Ils étaient encore 6.740 en 2009 selon Renaud Revel [37], et 8.600 au moment de la publication de notre dernier article sur le groupe daté du 1er février 2008. Et demain, combien en restera t-il ?
De sombres perspectives
Deux faits doivent être soulignés : le paysage qui n’a cessé d’évoluer ces dernières années n’a certainement pas fini de le faire [38], avec de nouvelles concentrations à l’horizon, en particulier dans la presse quotidienne régionale où prédominent plusieurs groupes : EBRA, Ouest-France, Hersant Media, Sud-Ouest, Centre-France et La Voix du Nord, qui se partagent le territoire [39].
Renaud Revel relevait il y a 20 mois : « Nombre de ces journaux de province, assommés de dettes, sont condamnés à fusionner les uns avec les autres, à défaut de disparaître. Car il y aura hélas des morts sur ce marché qui n’a pris que tardivement le virage du Net, en y investissant que modestement faute d’argent là encore » [40].
Jacques Hardoin, le directeur général du groupe La Voix du Nord, reprend le même couplet en janvier 2011 à l’occasion de son invitation au « Buzz Média Orange-Le Figaro » : « Nous arriverons à un moment à trois ou quatre grands groupes régionaux. [...] C’est la seule et unique façon de maintenir de la presse de proximité et de qualité sur le territoire français » [41].
Et indiscutablement, GHM, le plus endetté de tous, est le groupe le plus menacé. D’autant plus menacé que ses « pépites » du pôle Sud ne sont plus aussi rentables qu’elles ont pu l’être et ne permettent pas de compenser les lourdes pertes.
En outre, la volonté annoncée de développer sur internet la presse gratuite d’annonces via ParuVendu va se heurter à un concurrent de taille déjà lui parfaitement installé : leboncoin.fr dont la santé resplendissante lui permet de tout « cannibaliser » : « 12 millions de visiteurs uniques par mois [42] [...] 50 % de marge d’exploitation [avec...] 18 millions d’euros » de publicité en 2010 [43].
Notons qu’à la différence de son concurrent, le directeur général du groupe, Dominique Bernard, a annoncé que l’objectif était d’établir des complémentarités entre les deux supports : « Nous ne deviendrons pas des pure-players du Web. À l’instar de Pages Jaunes, nous proposerons un système mixte papier/Internet » [44]. Mais ce couplage permettra t-il d’enrayer la baisse exponentielle du chiffre d’affaires et des bénéfices ? Rien n’est moins sûr.
À supposer d’ailleurs que la Comareg survive finalement, ce qui n’est pas acquis, ou alors, dans un tel état de « coma dépassé » que les projets de développement seraient irréalisables, faute de moyens suffisants.
A fortiori lorsque l’on sait que l’hebdomadaire Le Journal des plages, appartenant au réseau ParuVendu, distribué en juillet et août dans « 350 villes du littoral [avec...] une webTV », et sur lequel le groupe fondait de gros espoirs pour engranger de la publicité, a connu une vertigineuse dégringolade à l’été 2010, sa diffusion tombant à 444.930 exemplaires, contre 705.903 en 2007, 796.813 en 2009 et 643.698 en 2009 [45]. On peut imaginer que la campagne 2011 n’inversera pas la tendance.
D’autant plus que GHM, comme ses confrères, hésite sur la stratégie internet à adopter pour ses journaux de presse locale d’information : accès payant comme pour le site de Paris Normandie ou, pour d’autres, gratuité avec l’espérance d’attirer suffisamment de recettes publicitaires pour les rentabiliser ? Une stratégie de développement qui a de toute façon un coup financier important et dont les résultats en terme de retour sur investissement sont pour le moins aléatoires.
Lueur d’espoir ou repli sur la Suisse ?
Renaud Revel semblait penser, début décembre 2010, que la situation n’était pas totalement désespérée : « bien qu’endetté, [le] groupe gagne de l’argent. Peu, certes (15 millions d’euros cette année), mais suffisamment pour qu’il demeure optimiste [...] La presse quotidienne régionale (PQR), grâce à un marché publicitaire local vivace, résiste mieux à la crise économique, si bien que l’ensemble des journaux de GHM dégage des profits » [46].
Peut-être, mais pour combien de temps encore, puisque depuis son article, la situation s’est aggravée ? Si rien ne changeait, il ne resterait qu’une solution : la... Suisse.
C’est ce que redoutent les salariés en France.
« Les salariés reprochent entre autre à Philippe Hersant de céder ses bijoux de famille en France mais de se constituer un nouvel empire en Suisse, sur le lac Léman » [47].
Et force est de constater que la mainmise sur la presse locale de ce pays sur l’axe Neuchâtel-Sion passe maintenant aussi par Berne, avec la « prise de participation majoritaire dans Le Nouvelliste » [48].
Un appétit que rien ne semble freiner dans le paradis fiscal hélvète qui profite bien à Philippe Hersant qui y... réside. Avec une prochaine cible potentielle : La Liberté de Fribourg, « un journal qui collabore [déjà] avec les titres contrôlés par Hersant dans le cadre du pool rédactionnel et publicitaire Romandie Combi (ROC) » [49].
Dans la même logique, « l’éditeur Hersant, [déjà] propriétaire de la Société neuchâteloise de presse (SNP) est en train de mettre en place une structure rédactionnelle, [... l’] Agence romande de presse [ARP] » [50].
La situation du Groupe Hersant Media confirme que la presse écrite est confrontée à une crise de son modèle économique et de son offre éditoriale, provoquée par la conjugaison de la révolution numérique et de la dérégulation libérale. Que le Groupe Hersant Media soit menacé fait peser une menace sur tous les titres et canaux dont il est le propriétaire, ainsi que sur leurs salariés. Telle est la dure loi du capitalisme médiatique
Denis Perais
Annexe
Le Groupe Hersant Media aujourd’hui
Dans la presse écrite régionale :
Le Groupe Hersant Média est présent :
- En Normandie, où il possède Paris - Normandie, Le Havre-Presse, Le Havre-Libre, Le Progrès de Fécamp, Liberté Dimanche. À quoi il faut ajouter l’édition de la région parisienne Paris Mantes Poissy et les éditions PTC.
- En Champagne-Ardennes, où il contrôle L’Union-L’Ardennais, L’Est-Eclair, Libération Champagne, L’Union Amiens ainsi que l’Aisne Nouvelle.
- Outre-mer, avec France Antilles Guadeloupe, France Antilles Martinique, La Dépêche et les Nouvelles de Tahiti, France Guyane et Les Nouvelles Calédoniennes). Il n’est plus qu’actionnaire minoritaire du Journal de l’Ile (de la Réunion).
- Dans le Sud de la France, depuis son rachat au Groupe Lagardère de son pôle Sud composé de La Provence, Corse-Matin, Nice-Matin et Var-Matin et Marseille L’Hebdo.
- En Suisse, par le truchement d’Éditions Suisses Holding (ESH), Philippe Hersant possède une participation majoritaire dans le groupe Filanosa avec dans son escarcelle, L’Express (Neuchâtel), L’Impartial (La Chaux-de-Fonds), L’Echo Rollois et Aubonnois, Le Journal de la Région de Cossonnay, Le Nouvelliste, La Côte et Nautisme romand.
Dans la presse « gratuite »
GHM possède, via sa filiale Comareg, le journal de petites annonces Paru-Vendu (13 à 15 millions d’exemplaires), décliné en 250 éditions en autant de villes, complété par son site internet destiné à l’emploi, www.carriereonline.com. S’y ajoute Le Journal des plages appartenant au réseau ParuVendu, distribué en juillet et août dans 350 villes du littoral avec une webTV.
Dans l’audiovisuel local
GHM ne possède plus en France que Canal 32 à Troyes. Il faut y ajouter, toujours via Éditions Suisses Holding SA (ESH), Philippe Hersant possède deux télévisions locales, Léman Bleu (à côté de Genève) et TVM3 (musicale).
GHM est aussi présent dans les radios locales puisqu’il est opérateur de plusieurs d’entre elles : Trace FM en Guadeloupe, Guyane et Martinique, Nostalgie en Guadeloupe, Guyane et Réunion, NRJ en Nouvelle-Calédonie et Tahiti et Champagne FM en Champagne-Ardennes.