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Le « gros » dérapage de Pierre Ménès, expert en football et en génétique

par Mathias Reymond,

« Je ne pensais pas non plus que c’était raciste de dire que les noirs couraient plus vite que les blancs. »

Chaque vendredi, Pierre Ménès, ancien journaliste à l’Équipe, chroniqueur râleur sur Canal Plus dans l’émission « Canal Football Club », signe sa « Grosse Kronik » dans Direct Sport, l’hebdomadaire sportif de Vincent Bolloré. Connu pour ne pas avoir la langue de bois, il ne se gêne pas pour balancer sur les footballeurs qui ne sont pas ses copains…

Dans son papier du 6 mai 2011, Pierre Ménès joue les naïfs au grand cœur concernant l’affaire dite « des quotas » dans le football français, il flingue l’ « insupportable » Lilian Thuram et apporte un soutien indéfectible à Laurent Blanc qu’il « connaît depuis vingt-cinq ans ». Jusque là, rien de bien croustillant. Rien qui ne sorte de la polémique divisant le monde du football entre pro-Blanc et pro-Thuram. Une chronique de plus, serait-on tenté d’ajouter.

Mais le narcissique Ménès (la première personne du singulier est utilisée 15 fois dans sa chronique) fait aussi référence à l’Histoire : « Cette période nauséabonde où tout part d’une délation comme aux heures les plus sombres de notre histoire, laissera des traces. » Et surtout, l’expert es football appuie Laurent Blanc (« Lolo » comme il le nomme…) en employant une phrase de soutien dont le sélectionneur se serait bien passé : « Je ne pensais pas non plus que c’était raciste de dire que les noirs couraient plus vite que les blancs. »

Pierre Ménès ne peut pas avoir oublié que Jean-Marie Le Pen avait utilisé exactement ce même argument pour justifier l’existence des races. Si ce n’est pas raciste de dire que « les noirs » courent plus vite que « les blancs », parce qu’ils sont noirs, ce n’est pas raciste, alors, de dire que « les blancs » sont plus intelligents que « les noirs » parce que 99% des prix Nobel sont blancs…

Jean-Marie Le Pen a ouvert une porte. Éric Zemmour a tenu la porte. Robert Ménard et Ivan Rioufol sont entrés. Et Pierre Ménès les a suivis.

Mathias Reymond

 
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