1. Crise
… Où il est question de « confiance »
Vive la rigueur !
Dès le 30 juillet 2011, Marianne fait état d’une « note qui plaide pour la rigueur » au sein du Parti socialiste. Produit par le think tank proche du PS, Terra Nova, ce rapport est très critique à l’égard de Nicolas Sarkozy, mais ne s’en distingue guère par ses conclusions… que l’hebdomadaire reprend à son compte : « il faudra donc affecter toutes les recettes nouvelles à la réduction des déficits et accepter le calendrier européen, quitte à financer les priorités de la gauche par des économies dans d’autres secteurs. » Un mois plus tard, dans Challenges (1er septembre 2011), c’est Jacques Attali qui explique sur quatre pages tout le bien qu’il pense de la rigueur : « Il ne faut donc pas se battre sur les mots : une politique de rigueur (je préfère nommer de désendettement) est nécessaire. » On avait compris…
Et dans Le Figaro (16 août 2011), Yves de Kerdrel – véritable étalon de mesure de la droite dure – encourage le gouvernement à aller plus loin dans ses coupes budgétaires drastiques : « Mais rien ne pourra se faire de crédible sans une coupe dans les dépenses publiques. D’abord parce que la France dépense trop et mal. Ensuite parce que c’est là où se situent les marges de manœuvre, dans un pays où la pression fiscale décourage déjà le travail et la création de richesses. » Le chroniqueur sait aussi être une force de proposition : « Il reste que certaines mesures engagées par Nicolas Sarkozy commencent à montrer leur efficacité. Comme le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Cela permet d’ores et déjà de dégager un milliard d’euros par an. Si cette disposition était aussi appliquée aux fonctionnaires territoriaux et au sein de la Sécurité sociale, un milliard supplémentaire pourrait être économisé. » Hourra !
Redonner confiance aux marchés
Les marchés, ces êtres étranges et invisibles, ont besoin d’être rassurés. Ils sont d’un naturel anxieux et l’Etat doit tout mettre en œuvre pour leur redonner confiance. Alain Minc sur RTL, le 16 août 2011, explique comment faire : « Je crois qu’on est désormais dans un nouveau paradigme qui est le suivant : la vertu budgétaire crée la confiance, la confiance crée la consommation et l’investissement. La consommation et l’investissement créent la croissance. Aujourd’hui, le paradigme c’est : "Vertu budgétaire, confiance, croissance". Et donc de ce point de vue, les gestes faits pour établir la confiance vis-à-vis des marchés, sont le meilleur encouragement à la croissance, bien plus que ne l’était autrefois quelques milliards dépensés. »
Même son de cloche dans Le Figaro (23 août 2011) pour qui le gouvernement a raison de vouloir rassurer « les marchés » : « Quel que soit le chiffre retenu par le gouvernement - qui devrait vraisemblablement davantage s’approcher des 2 % -, celui-ci veut en tout cas que les marchés soient convaincus de la vertu budgétaire qu’il compte instaurer. Une étape nécessaire vers le retour à la confiance. »
2. Copies
… Où il est question de « faussaires »
Boniface (1) : Hors-sujet et mensonger
Rappel des faits : en juin, Pascal Boniface publie un livre sur « Les intellectuels faussaires » et épingle (à juste titre) Alexandre Adler, Caroline Fourest, Bernard-Henri Lévy et Philippe Val, des cibles habituelles d’Acrimed. À la lecture du livre, nous sommes interpellés par ces quelques lignes puisées dans l’avant-propos : « Le travail de recherche est très rarement fait. Il exige du temps et induit le risque de se faire des ennemis puissants. Celui qui dénoncera les mensonges d’intellectuels médiatiques n’aura pas toujours accès aux médias, ces derniers ne voulant pas se critiquer eux-mêmes ! J’ai longtemps hésité à rédiger cet ouvrage. En fait, j’ai attendu qu’un autre s’attelle à la tâche. » Et surtout nous constatons que le chapitre consacré à Alexandre Adler est largement inspiré d’un article publié dans Le Monde Diplomatique (mai 2005). Nous publions ici-même un article relatant cette « affaire ». Pascal Boniface réplique à côté de la plaque sur sa page Facebook. Dans la foulée, nous lui répondons sur la nôtre :
Réponse à Pascal Boniface, mercredi 6 juillet 2011, 15:44
Sur sa page Facebook, Pascal Boniface a répondu à notre article "Pascal Boniface, un copiste solitaire contre les « intellectuels faussaires »" publié le 4 juillet 2011. Sa réponse est hors sujet et mensongère.1/ Hors sujet car l’article d’Acrimed concernant le livre de Boniface "Les intellectuels faussaires" ne porte pas sur "Les Editocrates" mais sur deux éléments :
_ - la prétention de Boniface à être un héros solitaire (« J’ai longtemps hésité à rédiger cet ouvrage. En fait, j’ai attendu qu’un autre s’attelle à la tâche. ») oubliant le travail passé fait par d’autres (Acrimed notamment)
_ - et sur sa qualité de piètre copiste (notamment en s’inspirant fortement - sans le citer - d’un article publié par Le Monde Diplomatique)
Sur ces deux points, il ne répond pas.2/ Mensongère car il écrit des ... mensonges. En particulier celui-ci : "Ce n’est d’ailleurs peut-être pas un hasard si depuis 10 ans d’attaques incessantes et ciblées dont l’IRIS et moi-même avons fait l’objet, jamais Acrimed n’a jugé bon de faire une enquête sur cela." Or Pascal Boniface, toujours dans le rôle du héros, oublie de mentionner que nous l’avons défendu, en restant dans notre rôle de critiques des médias, du temps où il était accusé - à tort - d’antisémitisme. Voir par exemple : http://www.acrimed.org/article1179.html et http://www.acrimed.org/article1238.html.
Boniface (2) : Pan sur le bec !
Après avoir salué l’ouvrage de Pascal Boniface (13 juillet 2011), Le Canard Enchaîné a un peu revu sa copie en publiant la brève ci-dessous :
Boniface (3) : Fin de partie ?
N’écoutant que son courage, Pascal Boniface met alors à profit un article publié sur le « Plus » du NouvelObservateur.com – « Intellectuels faussaires : ma réponse au Plus », pour consacrer un paragraphe à cette controverse, sous le sous-titre « La guerre des livres ». Comme s’il était question de cela…. Il devait s’attirer un droit de réponse et il se l’attira sous le titre « Désinvolture et vanité ».
On en reste là ?
3. Consternations
... Où il est question « d’information »
Priorité
Un auditeur nous fait part de ce courrier qu’il a adressé au médiateur de France Inter.
« 11h02 : Tandis que les Éthiopiens meurent de faim, que des émeutes secouent le Royaume-Uni, que la crise européenne est aiguë, que le régime Syrien massacre son peuple... le Flash de 11h du 10 août se contente de balayer tous ces sujets en brèves pour s’attarder sur un fait hautement plus important : la boîte aux lettres de Bertrand Tavernier ! Le pauvre homme a des soucis avec son facteur...
A quand un sujet sur les problèmes de serrurerie d’Alain Souchon, ou sur la fuite des toilettes du deuxième étage de Jean-Luc Hees !
Un auditeur lamenté »
Qualité
Dans Le Point du 7 juillet 2011, Franz-Olivier Giesbert revient sur « Ce que nous apprend l’affaire Strauss-Kahn » : « Que la presse n’a pas à rougir du traitement de ce genre d’affaires quand elle pratique ce que, comme d’autres, nous tentons de faire au Point envers et contre tout : le journalisme contradictoire. »
Alléluia !
Dans Ouest France du 16 août 2011, Jeanne-Emmanuelle Hutin (fille de François-Régis Hutin, propriétaire et patron du journal) commente les Journées Mondiales de la Jeunesse qui se tiennent à Madrid : « En organisant ces JMJ, l’Église ouvre un chemin aux jeunes générations. Elle leur donne l’opportunité de construire une mondialisation qui ne soit pas fondée sur la seule confrontation des intérêts matériels et des calculs des puissances, mais qui s’édifie par le cœur, par le respect des personnes. Elle proclame que cette rencontre est possible et qu’il faut sans relâche construire la paix. Elle fait résonner, aux portes d’un monde inquiet, les paroles de paix proclamées voici plus de deux millénaires : "Heureux les doux, car ils posséderont la terre. Heureux les affligés car ils seront consolés" [1]. »
On ne peut quand même pas demander à un quotidien paroissial d’être laïc…
CNN se trompe de Tripoli !
Sans commentaires…