Merci à Pascal Boniface d’avoir confirmé, sans que ses lecteurs le sachent, qu’il avait repris l’esprit et la démarche de l’article de Mathias Reymond paru dans Le Monde Diplomatique [2], en puisant très largement dans ses citations et en paraphrasant certains passages, sans jamais le citer. Pascal Boniface a effectivement pris en compte nos critiques… puisque les passages controversés ont, discrètement, disparu de l’édition de poche ! [3] Nul n’est propriétaire des citations, dit-il. Mais nul n’est exempté de faire savoir où il les a trouvées, surtout quand ces citations résultent de la transcription d’émissions de radio ou de télévision, parfois introuvables.
Merci surtout à Pascal Boniface d’avoir, dans la nouvelle édition, consacré à la réception de son livre une très élégante analyse en postface (pp. 209-230) qui lui vaut les remerciements qui suivent.
Merci à Pascal Boniface de ne pas avoir reproduit ses accusations selon lesquelles Acrimed n’aurait jamais, face aux accusations d’antisémitisme portées contre lui, pris sa défense. Comme si la défense de Pascal Boniface était la mesure de toute chose et comme si cela n’était pas notoirement faux [4]. Mais on peut mentir, sans être un « expert en mensonge » (pour reprendre le sous-titre du Livre).
Merci à Pascal Boniface, puisque manifestement il n’a pas compris ou voulu comprendre, de nous donner l’occasion de préciser que les articles publiés sur notre site n’engagent pas seulement leurs signataires, mais, collectivement, une association. Notre précédent article – d’ailleurs cosigné – n’engageait donc pas le seul Mathias Reymond, ce pelé, ce galeux, ce jaloux… mais bien Acrimed.
Merci d’avoir confirmé ce qui nous avait frappé à la lecture du Livre, mais que nous avions omis de mentionner : que selon Pascal Boniface, le comble de la perspicacité consiste à distinguer, à sa convenance, les gens sincères et ceux qui ne le sont pas. Ainsi, Alain Finkielkraut et Éric Zemmour ne figurent pas au sommaire du Livre en raison de leur insondable sincérité : cette sincérité dont tous les autres seraient privés, et dont sont désormais privés, entre autres, Daniel Mermet, Philippe Cohen et Mathias Reymond.
Merci à Pascal Boniface d’avoir sérieusement enquêté sur ce dernier, en cumulant psychologie de bazar et ragots invérifiables [5].
Merci, au passage, de nous avoir enseigné la bonne méthode pour faire parler de soi : téléphoner à Daniel Mermet pour obtenir d’être invité par lui (et lui faire un procès en lâcheté pour ne pas avoir obtempéré) [6] ; faire contacter Philippe Cohen par son attachée de presse pour que Marianne parle du Livre (et intenter un procès en jalousie à l’auteur de BHL, une biographie, pour n’avoir salué le Chef-d’œuvre comme il aurait dû) [7].
Merci, encore, à Pascal Boniface de nous avoir expliqué que le succès d’un livre est dû à ses seules qualités et que le succès de celui de Pascal Boniface est bien dû aux qualités que lui-même lui attribue. Car, voyez-vous, dit-il à l’intention de Philippe Cohen : « Si mon livre a du succès, c’est qu’il décortique un système et non le seul BHL ». Ainsi, il suffirait de débusquer huit « faussaires » pour « décortiquer un système »…
Merci, encore et encore à Pascal Boniface, d’avoir salué le travail d’Acrimed… en mentionnant un article ! [8] Nous n’en demandions pas tant ! Nous demandions que ne soient pas omis, entre autres, « le travail collectif effectué par Acrimed et des journaux comme PLPL (2000-2005) et Le Plan B (2006-2010), Les Nouveaux Chiens de garde, de Serge Halimi, les très nombreux articles publiés par Le Monde diplomatique (mentionnés seulement à deux reprises) et les livres édités chez Agone sur ce sujet. […] [Ainsi que] l’ouvrage le plus récent qui aborde le même thème […] Les Éditocrates ».
Ces travaux convergents seront mentionnés, nous n’en doutons pas, dans la prochaine édition…
Henri Maler et Julien Salingue