Ludo Sterman, l’auteur de cette fiction – Dernier shoot pour l’enfer [1] – est un ancien journaliste sportif du journal L’Équipe. Mais c’est sous un pseudonyme qu’il publie un récit qui met en scène… un journaliste sportif, Julian Milner, qui a commencé une carrière prometteuse au journal… Le Sport.
Ce journaliste (de fiction), auteur d’une bibliographie sur le héros (fictif) de la coupe du monde de football de 1998, Angel Novella, est amené, à la suite du suicide d’une autre star de cette coupe du monde, Sébastien Peyron, à entreprendre une enquête. Avec pour résultat un article (fictif) publié dans un journal (fictif) – un article que rappelle ainsi la quatrième de couverture (au risque de déflorer le roman) : « Cette information est une bombe. Après plusieurs mois d’enquête, témoignages à l’appui, nous sommes en mesure de révéler que le titre de champion du monde de football de 1998 a été remporté par la France à la suite d’un dopage organisé. »
Une fiction, certes, mais étayée sur les propos d’un personnage réel – le docteur Jean-Pierre de Mondenard – sur les méthodes de dopage et leurs effets (p. 195-203) [2].
Une fiction qui dénonce les dérives du « sport business » et les complaisances dont elles bénéficient du côté de la presse sportive, et notamment du journal Le Sport, dont les mœurs et les acteurs – imaginaires… – sont évoqués avec acidité.
Lisant ce premier roman, sans se prononcer sur ses qualités littéraires, on ne peut que se demander quels sont ces faits bien réels, ainsi que les nombreux témoignages et documents qui l’ont inspiré. En quoi cette fiction n’est-elle pas totalement fictive ? Pour quelles raisons, outre son goût pour la littérature, l’auteur a-t-il eu recours au détour de la fiction pour mettre en question, non seulement le dopage, mais aussi et surtout, pour ce qui nous concerne, les pratiques du journalisme sportif. Nous lui demanderons.
Henri Maler