… Mais, bien évidemment :
Une interprétation… singulière des conclusions des chercheurs, qui se contentent de constater que les femmes qui consacrent plusieurs heures par jour aux tâches ménagères, de même que celles qui pratiquent le sport, le jardinage ou tout autre effort physique régulier, sont moins touchées par le cancer. Un constat que Top Santé se charge de transformer en prescription : « Les fées du logis (s’il y en a) peuvent se réjouir : 6 heures de ménage par jour pourrait réduire le risque de cancer du sein de 13 %. Les plus raisonnables peuvent se contenter de 2h30 de tâches ménagères par jour, le risque diminuerait alors de 6 %. ». Un trait d’humour ? La suite de l’article semble le confirmer : « Bonne nouvelle, l’étude financée par le Cancer Research au Royaume-Uni montre que s’armer d’un plumeau et d’un balai n’est pas indispensable pour prévenir le risque de cancer du sein ». Ouf, on respire.
Mais s’il s’agissait d’une plaisanterie concoctée par le magazine, elle a été servie bien épaisse : titre accrocheur, illustration photographique sans équivoque… Top Santé, visiblement peu préoccupé par les inégalités hommes-femmes (à l’instar de nombre d’autres magazines dits « féminins »), déconseille à ses lectrices, pour raison de santé bien sûr, le partage des tâches ménagères. Si une étude similaire avait été publiée au sujet du cancer de la prostate, Top Santé aurait-il également recommandé aux hommes de passer le balai et la serpillère, ou plutôt de s’adonner davantage au bricolage et au football ? La réponse est, malheureusement, dans la question…
Au cas où les femmes l’auraient oublié, Top Santé se charge de le leur rappeler : le travail (domestique), c’est la santé !
Une conclusion scientifique s’impose, que fonde une enquête conduite par les chercheurs d’Acrimed : résilier son abonnement à Top Santé permet non seulement de faire des économies utiles, mais aussi de réduire les risques de propagation des clichés sexistes.
Julien Salingue