Acrimed sortirait de son rôle – critiquer, proposer et agir sur la seule question des médias – si notre association appelait à la manifestation syndicale du 1er mai et à la manifestation politique du 5 mai. En revanche, nous serons présents aux abords des cortèges.
– Le 1er mai, entre toutes les raisons d’être présents, nous le serons par solidarité avec toutes celles et tous ceux qui s’opposent à l’Accord national interprofessionnel (ANI), approuvé par la majorité parlementaire.
Cet accord accroit la précarisation de l’emploi, alors que les salariés des médias et les acteurs de la culture, en particulier, sont durement touchés par la précarité.
Qui peut croire notamment que la promesse d’une précarisation accrue des journalistes ouvre un avenir radieux à l’amélioration de l’information ?
– Le 5 mai, entre toutes les raisons d’être présents, nous le serons pour en appeler à une transformation radicale de l’ordre médiatique existant.
Le programme du PS, puis celui du futur Président de la République ne comprenaient pas grand-chose. Le bilan, certes provisoire, se résume à presque rien. Le moins-disant est confirmé par le peu-faisant : budget en baisse pour France Télévisions, projet de réforme cosmétique du CSA, quelques faibles lueurs sur l’aide à la presse et sur la protection des sources, quasi-néant sur les médias associatifs, bafouillages sur la Hadopi et, libéralisme économique oblige, pas un mot sur l’audiovisuel privé.
Qui peut croire un seul instant que l’indispensable priorité accordée aux questions économiques, sociales et politiques dispense de se mobiliser pour une appropriation démocratique des médias ?
Si un autre monde est possible, d’autres médias le sont aussi. Pour qu’un autre monde soit possible, d’autres médias sont nécessaires.
Acrimed, le 30 avril 2013.