Déclarée disparue depuis plusieurs mois, la jeune Fiona est morte, selon les aveux de sa mère, sous les coups portés par l’ami de celle-ci : un fait divers tragique qui mobilise l’attention des grands médias (et fait la « Une » des JT télévisés), friands de feuilletons à rebondissement, comme le fut et l’est encore « L’affaire Grégory » [1]. Comment ne pas se tenir à l’écart du festin médiatique, lorsque, quotidien régional, on reste voué pour l’essentiel à l’information de proximité ? Plus exactement : comment transformer en information de proximité un drame dont l’écho est national ? Le Journal du Centre a trouvé la solution….
Ainsi, Le Journal du Centre, basé à Nevers et diffusant dans la Nièvre, parvient, tout en restant fidèle à sa vocation de proximité, à faire sa « Une » sur un fait divers se déroulant… dans le Puy-de-Dôme [2] !
Il aura suffi au quotidien local que le beau-père de la fillette disparue, accusé du crime, ait « vécu à Nevers une dizaine d’années », pour en faire un « Neversois », étaler sa photo en première page et transformer cette stupéfiante révélation en information principale du jour. Une nouvelle preuve qu’un appétit insatiable pour les faits divers, surtout les plus sordides, couplé à une recherche constante du « scoop » réduisent la capacité des journalistes à hiérarchiser l’information à une fable et l’actualité à une bouillie…