Toujours à la pointe du combat contre tous les scandales et toutes les injustices, Le Point s’attaque dans son édition du 24 octobre 2013 à l’ « assistanat », avec ce titre de Une : « Les assistés. Comment la France les fabrique. » Et d’énumérer comment, donc : « Peut-on vivre sans travailler ? Ces riches qui en profitent. Le grand délire des allocations. »
Et Le Point, comment se fabrique-t-il, lui ? En partie avec 4,5 millions d’euros versés chaque année par l’État au titre des aides à la presse (moyenne sur les années 2009 – 2011), ainsi que le relevait récemment la Cour des comptes dans un rapport. Les assistés du Point contre les prétendus assistés : ne circulez pas, c’est à voir !
Il est vrai que l’indignation est toujours plus facile quand on est aveugle à ses propres turpitudes…
Mais la tartufferie ne s’arrête pas là dans ce « dossier ». Il s’avère en effet indigent journalistiquement parlant, comme le montre la contre-analyse accablante réalisée par ATD Quart Monde pour Politis : quand il ne se contente pas d’assertions non etayées ou sourcées, reprenant toutes les idées reçues ou les antiennes d’hommes politiques amis, il repose sur des données fausses fournies par un think-tank ultra libéral, l’Ifrap.
L’hebdomadaire de Pinault a toujours été un journal « d’opinion ». Mais à durcir sa ligne éditoriale, jusqu’à ignorer systématiquement les faits pour mieux faire valoir ses fantasmes politiques, et rivaliser non seulement avec son principal concurrent, L’Express, mais aussi avec Valeurs actuelles, le risque est grand pour Le Point de se confondre avec un genre de presse qui n’a plus grand-chose à voir avec le journalisme et l’information…
Franz Peultier
PS. Acrimed est sur Twitter. La preuve :