Parmi toutes les contraintes qui pèsent sur l’art de mettre en page un quotidien, celle-ci : comment faire figurer les différents encarts et pages publicitaires en fonction du prix payé par les annonceurs ?
Une publicité sur la double page consacrée à la tragédie syrienne ? Il fallait oser. Et Libération l’a fait, le mercredi 22 janvier. Mais, en toute inconscience et en tout indécence, en plaçant, comme une sorte de conclusion de ces deux pages, une publicité humoristique pour le casque utilisé par François Hollande, pour se protéger, dans ses escapades en scooter.
On appréciera tout particulièrement le ton badin et de blague potache de la réclame en regard des photos de réfugiés et de celle d’un enfant porté par un adulte fuyant dans les décombres.
Les publicités « contextuelles » générées sur les sites d’information par des automates produisent parfois des juxtapositions mal à propos de ce genre. Mais dans le cas présent ce rapprochement aussi malvenu que malséant n’est que le triste résultat de la prégnance des impératifs commerciaux dans la fabrication du journal et de la légèreté avec laquelle ils sont mis en regard des questions éditoriales…
Blaise Magnin, grâce au signalement de Simon Briens sur Twitter (@simonbriens)
N.B. Ce jeudi 23 janvier 2014, i-télé s’est délecté d’un « reportage » sur le fabricant du casque de François Hollande (au point d’ouvrir la quasi-totalité de ses « bulletins d’information », du moins l’après-midi) : un reportage sur une entreprise désormais en rupture de stock.