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« Jeudi d’Acrimed » : « Les questions environnementales au prisme des médias » (10 avril)

par Acrimed,

Si les questions environnementales occupent désormais des rubriques à part entière dans nombre de grands médias, leur traitement est le plus souvent inoffensif, superficiel, dépolitisé, et finalement compatible avec les intérêts des grandes industries, même les plus polluantes – surtout si elles peuvent témoigner d’un « engagement pour la planète ». L’information sur les enjeux écologiques est en tout cas loin de ce que l’on serait en droit d’attendre, alors que les médias eux-mêmes présentent ces questions comme cruciales…



Ce nouveau Jeudi d’Acrimed se propose de revenir sur un thème que nous avons commencé à aborder dans le dossier « Médias et écologie » paru dans le n°10 de Médiacritique(s), avec Jean-Baptiste Comby, sociologue, spécialiste de la médiatisation des questions environnementales – et auteur pour Acrimed de « Les journalistes, l’écologie et le capitalisme », et « La promotion médiatique d’un manifeste “écocapitaliste” » –, et Hervé Kempf, journaliste, qui a quitté en août dernier le journal Le Monde dont la hiérarchie l’empêchait de travailler librement, et qui est aujourd’hui rédacteur en chef du site Reporterre.

« Jeudi d’Acrimed »
jeudi 10 avril 2014 à 19 heures
à la Bourse du travail de Paris
3, rue du Château-d’Eau, Paris 10e




En guise de présentation du débat (par Acrimed)

Comment expliquer que l’information sur les enjeux écologiques soit à ce point malmenée ? Est-ce du fait de leur fort contenu en questions techno-scientifiques que les journalistes ne sauraient pas correctement « vulgariser », ou qu’ils n’auraient pas les compétences pour assimiler – devenant, se faisant, influençables et instrumentalisables par les grands acteurs du secteur, privés, comme publics ? Les médias dominants ne sont-ils pas plutôt structurellement condamnés à donner des enjeux écologiques une vision pauvre et anecdotique, quand elle n’est pas tout simplement tronquée et biaisée ?

La tendance qui marginalise les (anciens) journalistes spécialisés, ayant une connaissance personnelle des questions environnementales, n’est-elle pas comparable à celle qui touche d’autres rubriques – comme celle des relations sociales, par exemple ? Corollaire de cette évolution, celle qui tend à exclure les points de vue des acteurs les plus engagés pour la cause écologique, et qui ampute le pluralisme, semble de la même façon toucher bien d’autres pans de l’information…

Plus fondamentalement encore, n’est-ce pas l’incapacité absolue de la plupart des journalistes, et plus encore des chefferies éditoriales, d’envisager la question de la compatibilité des logiques capitalistes avec la protection des écosystèmes, qui explique que le débat public soit à ce point biaisé et embrouillé ?

Comment garantir dans ce triste paysage médiatique une information satisfaisante du public le plus large, qui ne se contenterait pas de vanter, indifféremment et pour peu qu’ils soient estampillés « verts », les merveilles de la nature, les derniers produits de grande consommation ou les dernières innovations de l’industrie des transports et de l’énergie ?

 
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