Dans le contexte du conflit israélo-palestinien, plusieurs sites Internet français ont été victimes de « piratages » visant à empêcher l’accès à une information pluraliste. Et des journalistes ainsi que leurs familles ont été violentés. Un individu résidant en Israël, ex-membre en France de la « Ligue de Défense Juive », est soupçonné d’avoir piraté et donc empêché l’accès à de nombreux sites, dont ceux de Rue89 et de Libération, « coupables » d’avoir publié un papier qui ne lui plaisait pas.
Ce personnage a utilisé tous les canaux pour insulter les journalistes qu’il avait dans sa ligne de mire, jusqu’à les menacer de mort. Ensuite, ce détraqué s’en est pris aux familles de ces journalistes, allant jusqu’à faire intervenir les forces de l’ordre à leurs domiciles en pleine nuit.
Rue89 a déposé plusieurs plaintes. Le Syndicat National des Journalistes (SNJ), première organisation de la profession, totalement aux côtés de ces journalistes et de leurs familles, appelle l’ensemble de la profession, tous les citoyens attachés à la liberté d’expression et les pouvoirs publics, à réagir sans tarder contre ces pratiques fascistes qu’aucune cause ne saurait légitimer.
Comme l’a écrit Pierre Haski, cofondateur et patron de Rue89 : « C’est un développement extrêmement grave qui concerne l’ensemble des médias et le fonctionnement même de la liberté d’expression. Un gouvernement ou un individu mécontents d’un article ou d’un positionnement éditorial peuvent donc se faire justice eux-mêmes en s’attaquant aux réseaux informatiques en toute impunité. […] Les attaques dont notre site a fait l’objet, tout comme le harcèlement dont sont victimes notre journaliste et sa famille, sont de nature fasciste. Ils constituent une manière violente, même si elle est "virtuelle", de museler un média et de tenter d’intimider un journaliste ».
Face à ces attaques extrêmement graves contre la liberté de la presse, le SNJ attend des pouvoirs publics une réponse à la hauteur de l’agression.
Paris, le dimanche, 17 août 2014