Un succès qui nous encourage et qui nous oblige !
En trois mois environ, venant des quatre coins de la planète, les dons, souvent modestes et parfois faramineux, ont afflué. Leur nombre, plus encore que leur montant, témoigne de l’ampleur du soutien dont nous bénéficions désormais, que l’on approuve notre orientation ou que, tout simplement, on la juge nécessaire au débat public. Merci !
Notre appel a été relayé, publiquement ou discrètement, par des médias, des associations, des syndicats et des partis politiques. Qu’ils soient eux aussi remerciés. Parmi les relais publics (en nous excusant auprès de ceux que nous aurions oubliés) : L’Humanité ; Politis ; « Arrêt sur images » ; « Rue89 ; « Slate » ; « Le grand soir ») ; Le Parti de gauche ; le Nouveau Parti Anticapitaliste, Mémoire des luttes ; Les Cahiers du Foot sur Twitter, Attac. Ces soutiens, par-delà ses effets sur le montant des sommes recueillis, nous encouragent eux aussi.
Mais ce succès nous oblige. Il nous invite à hausser la qualité de nos observations, de nos critiques et de nos propositions, à développer nos initiatives, à renforcer nos capacités d’intervention et les outils dont nous disposons (en particulier par la refonte de notre site).
Mais d’abord à améliorer notre financement.
Où va, où ira l’argent
Le budget prévisionnel adopté par notre Assemblée Générale de février 2014 faisait nettement apparaître un risque de déficit de 40 000 euros. Ouvrons les principales rubriques de notre livre de comptes (sommes arrondies).
32 000 euros de déficit prévisionnel : une somme sans doute sous-estimée !
40 000 euros étaient donc nécessaires si nous ne voulions pas nous priver de l’un de nos deux emplois salariés : un secrétaire administratif et un secrétaire de rédaction, indispensables au fonctionnement de l’association et a la pérennité de ses activités. 40 000 euros espérés et 80 000 euros obtenus !
80 000 euros, c’est un (petit) pactole, certes. Mais un pactole qui peut s’épuiser rapidement. C’est pourquoi nous devons rechercher sans attendre d’autres sources de financement. Les conditions toutefois semblaient réunies pour que nous abordions sereinement les deux prochaines années. C’’était sans compter sur le Ministère des finances…
Hélas, l’administration fiscale s’acharne !
« Dons défiscalisés : victoire d‘Acrimed devant le tribunal administratif » : sous ce titre, un peu plus de dix jours après avoir lancé notre souscription, nous apprenions, après près de quatre ans de démarches, que le tribunal administratif annulait les décisions par lesquelles le directeur départemental des finances publiques de la Seine Saint-Denis avait refusé de reconnaître à Acrimed un caractère culturel et un caractère éducatif qui lui permettraient d’avoir recours à des dons défiscalisés. Et nous écrivions :
« Comme nous n’osons imaginer que l’administration persiste dans son refus, nos généreux bienfaiteurs peuvent d’ores et déjà considérer qu’ils recevront de notre part un reçu ouvrant droit, pour leur déclaration de 2015 (sur les revenus de 2014) à une défiscalisation – du moins pour ceux qui ont la chance de payer des impôts – lorsqu’ils adhèreront, ré-adhéreront ou répondront à notre appel à souscription. »
Nous manquions manifestement d’imagination. L’administration fiscale, en plein été, alors que le délai de deux mois qui lui était accordé pour exécuter officiellement la décision du Tribunal administratif était sur le point d’être épuisé, décidait de faire appel.
La noble cause de la lutte contre les niches et la fraude fiscales vise manifestement les cibles qui menacent le plus gravement les finances publiques ! Nous reviendrons prochainement et en détail sur l’acharnement contre nous d’une administration fiscale qui épargne ou amnistie partiellement les pires fraudeurs.
Evidemment, nous poursuivrons le combat judiciaire ! Evidemment, nous prendrons toutes les dispositions – nous avons plusieurs mois pour cela, avant la déclaration des revenus de 2015 - pour que les donateurs ne soient pas lésés au cas où nous n’obtiendrions pas gain de cause.
Nous le savons, bien sûr : des associations comme la nôtre, qui forment pourtant le tissu de la vie démocratique, ne doivent d’abord compter que sur leurs propres forces et sur celles de leurs soutiens.
Ces derniers n’ont pas manqué le rendez-vous que nous leur avons donné ! Encore merci !