Le 28 juillet dernier, la SEPECN (Société d’édition, de presse et de communication du Nord), éditeur de Liberté-Hebdo Nord-Pas-de-Calais, déposait une déclaration de cessation de paiement. Le 4 août, le tribunal de commerce de Lille Métropole la plaçait en redressement judiciaire, avec période d’observation de six mois.
Le 17 septembre, le dossier était à nouveau examiné par le tribunal de commerce, pour une audience de suivi. Comme le 4 août, les salariés ont réaffirmé qu’ils ne voyaient comme issue qu’un plan de développement du journal, comprenant une politique volontariste d’abonnements et de lancements de nouveaux suppléments ou hors-séries. D’ailleurs, comme ils l’avaient annoncé, ils se sont déjà mis au travail, pour lancer notamment un hors-série sur les 70 ans de Liberté, qui sortira en octobre et dont les préventes sont en cours.
De son côté, la direction a expliqué au tribunal qu’elle travaillait à un plan de trois licenciements « équivalents temps plein ». Après les quatre licenciements de janvier dernier, qui ont alourdi la charge de travail de chacun, l’équipe de Liberté-Hebdo ne compte plus que huit salariés à temps plein [1] et trois journalistes pigistes qui signent, chaque semaine, un dessin pour deux d’entre eux et une chronique pour le troisième. Les précisions données depuis au personnel laissent entendre que ces licenciements pourraient intervenir très rapidement. L’équipe ne comprendrait plus, alors, que cinq salariés à temps plein et trois pigistes.
Bien que cette option soit présentée comme la seule possible pour « sauver le titre » de ses grandes difficultés financières, les salariés savent qu’elle est incompatible avec le « plan de développement » qui est censé être mis en place parallèlement. À court terme, c’est bien la disparition pure et simple de Liberté-Hebdo qui se joue. Tout simplement parce qu’il sera impossible, dans ces conditions, de conserver sa qualité rédactionnelle au titre, ni d’assurer correctement sa diffusion et sa gestion administrative. Sans compter les conditions de travail qui en seraient fortement dégradées.
Les salariés sont déterminés à tout tenter pour bâtir un plan alternatif, visant à maintenir et développer un titre qui se veut la voix des luttes progressistes dans le domaine politique, syndical, associatif, culturel... La disparition de Liberté-Hebdo ferait cruellement défaut dans une région où le pluralisme de la presse a déjà beaucoup souffert.
Les salariés de Liberté-Hebdo appellent tous ceux qui veulent pouvoir lire encore longtemps Liberté-Hebdo - et un Liberté-Hebdo digne de ce nom - à les rejoindre dans leur combat, en apportant leurs idées, leur énergie, leur carnet d’adresse, etc. La fête organisée ce dimanche 28 septembre pour les 70 ans de Liberté à Hellemmes (Espace Liberté, 6 bis rue Salengro, métro Marbrerie) peut être l’occasion d’un premier échange.
Hellemmes, le 25 septembre 2014
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