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EN BREF

Scoop : Selon Paris Match, Claire Chazal aime ses chats

par Henri Maler,

Le 1er octobre 2013, Acrimed offrait à ses lecteurs un passionnant recueil de « Unes » inspiré par un article paru sur Marianne.fr [1], sous le titre « Paris Match : tout, tout, tout, vous saurez tout sur Claire Chazal ». Vingt-cinq « Unes » entre 1992 et 2013 (sans compter celles que nous avons sans doute omises) et jusqu’à trois certaines années.

En 2014, Paris Match remet ça, une fois au moins (parfois nous sommes distraits). Exactement, le 18 septembre 2014. Et pour cette fois, nous avons visité (un peu) les pages intérieures.

Le saviez-vous ? Claire Chazal est une « battante » ! Pourquoi ? Parce qu’elle se bat pour rester jeune. La page 64 nous en apprend plus : « Je ne comprends pas, dit-elle, qu’on vieillisse sans lutter. » ? Bien !

Le saviez-vous ? En amour, elle a toujours eu « le goût de la liberté ». Bon… En « Une », « le goût de la liberté » s’observe surtout dans l’absence de lacets... En page intérieure, nous n’en apprendrons guère plus sinon ceci : « Le résultat, il est vrai, [de ce goût de la liberté] pourrait faire penser à une forme d’anticonformisme, mais c’est bien malgré moi car il me semble que je ne le suis pas du tout. Ni conformiste, ni rebelle. » Les lecteurs de Paris Match sont soulagés…

… Mais peut-être déçus par sa très relative discrétion. Vous vouliez savoir, comme le lui demande son intervieweuse, si elle vit aujourd’hui une passion amoureuse ? Vous n’en saurez rien : « Je n’ai pas envie de répondre à cette question », dit-elle. Zut !

En revanche, elle évoque ses relations avec ses parents. Confidences ! Et pour se confier, Claire Chazal prend la pose : ce qui nous vaut cinq bien belles photographies, notamment avec ses chats. Car - le saviez-vous ? - Claire Chazal aime ses chats. Elle aime son fils. Et elle aime son métier.

Disons-le tout net : nous n’avons pas d’avis particulier à donner sur la personne de Claire Chazal. Seul nous importe le personnage social que révèlent l’exercice de ses fonctions de présentatrice et la médiatisation à répétition de sa vie personnelle.

Or, sur son métier, Claire Chazal ne nous apprend rien, sinon qu’elle chérit la notoriété qu’elle lui doit et qu’elle le rapproche de celui d’écrivain (un peu) et d’acteur : « les mots que je dis relèvent de l’écriture ; ma façon de les dire, mes regards, mes expressions, mes sourires devant la caméra ont à voir avec le jeu [d’actrice] ». La lecture d’un prompteur, aussi ?

Et que l’on ne compte pas sur les journalistes de Paris Match pour interroger Claire Chazal sur l’orientation du JT qu’elle présente et sur son propre rôle : le métier de ces metteurs en scène auxiliaires, de Paris Match et d’ailleurs, n’est pas d’informer sur les informations et sur les conditions de sa fabrication, mais de vendre des « stars de l’info ».

Or ce personnage de « star de l’info » peopolisée que Claire Chazal partage avec nombre de présentateurs et dont elle est le metteur en scène principal, confirme que le journalisme qui domine symboliquement tous les autres est celui de présentateur ou de présentatrice (voire même de présentoir) de JT. Au point qu’il se trouve d’autres journalistes, de Paris Match et d’ailleurs, pour les promouvoir à grand renfort d’images (volées ou non), d’interviews ou de faux scoops.

***

Ah ! Nous allions oublier ! Tout ça, c’était le 15 septembre 2014. Quand, moins d’un mois plus tard, « inébranlable, brillante et lumineuse », Claire Chazal accordait une nouvelle interview. « Exclusive » !

Henri Maler

 
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Notes

[1« Claire Chazal, le marronnier de Paris Match », par François Daras, 29 août 2013

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