« Pour Manuel Valls et le PS, DSK n’est plus persona non grata », titre Le Monde du 13 octobre 2014. Si tel est bien le cas, semble-t-il, il faut ajouter aussitôt : pour certaines sommités des médias, non plus.
Que nous apprend en effet l’article d’Ariane Chemin ? Ceci : « Anne Hommel, spécialiste de la communication de crise […], recevait près de la Bastille à Paris, pour fêter ses 47 ans, son ami et "client" DSK – annoncé, cette fois – au milieu d’éminents socialistes [...] ». Et de citer quelques noms, présents à cette soirée, dont celui de Manuel Valls. Des présences significatives, donc. Mais pas plus que celles qui concernent plus directement la critique des médias.
« S’agit-il de la première étape d’une opération de communication avant le procès ? », s’interroge la journaliste, qui évoque celui qui doit se tenir en février 2015 au cours duquel DSK doit répondre du chef d’accusation de « proxénétisme aggravé en réunion ». Et de constater : « Que de relais d’opinion en tout cas dans cette fête privée ! » Parmi eux, Ariane Chemin mentionne : « […] des spécialistes des sondages (tel Brice Teinturier d’Ipsos) et d’innombrables personnalités des médias – Jean-Pierre Elkabbach ou Michel Field, le président du directoire du Monde, Louis Dreyfus, des "rubricards" politiques, des investigateurs de télévision… »
Ce serait une exagération d’affirmer : « Ils sont venus, ils sont tous là, dès qu’ils ont entendu ce cri : DSK sera là ! » Mais il n’est pas excessif de dire que le petit monde politico-médiatique est décidément petit !
Henri Maler
P.S. L’article d’Ariane Chemin a fort déplu au premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. Selon le site « Arrêt sur images » qui rapporte ses propos, « reçu mercredi par LCP, Cambadélis a cité nommément la journaliste, expliquant qu’il trouvait "odieux" son article sur la soirée d’anniversaire de la conseillère en communication de crise Anne Hommel (…) » Et @si de citer l’indigné : « Le problème ce n’est pas le retour de DSK, vous politisez la question. Le papier c’est de dire qu’un certain nombre de personnalités et d’élites fraient en commun. Il dit : "regardez, ces journalistes, ces sondeurs, ces élites, ces politiques qui sont ensemble, surtout quand certains font des conférences pour dire qu’il ne faut pas mélanger les genres". » Etait-ce l’objectif de l’article ? Nous l’ignorons. Est-ce le sens que l’on peut partiellement lui donner ? Evidemment ! Ce « mélange » ou ce rassemblement n’est pas « odieux », mais symptomatique…
– Merci à la correspondante d’Acrimed qui nous a mis sur la piste.