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Les Nouveaux chiens de garde censurés sur France TV ? Une preuve d’« indépendance » selon son PDG !

par Henri Maler, Julien Salingue,

Question préalable : est-ce que « faux-cul » est une insulte ? À voir… Mais, dans le doute, nous nous abstiendrons, et nous ne dirons pas « faux-cul ».

Auditionné le 20 novembre 2013 par la Commission des affaires culturelles et la commission des finances, « M. Rémy Pflimlin, président de France Télévisions » était interrogé par la députée Isabelle Attard sur le refus de diffuser le film Les Nouveaux chiens de garde : nous avions reproduit sa question ici-même. Malheureusement la vidéo n’est plus en ligne sur le site de l’assemblée nationale, mais on peut la visionner ici.

Le temps manqua au président pour répondre lors de l’audition. Il promit donc de répondre par écrit. Promesse non tenue ou réponse dilatoire ? Les deux si l’on en croit la députée (co-présidente de « Nouvelle Donne ») qui, un an plus tard, le mardi 25 novembre 2014, lors de l’audition du même président, repose la même question avec une insistance et sur un ton acide plutôt réjouissants. Et le président de répondre sans répondre sur un ton patelin plutôt affligeant. Voyez plutôt l’échange :

Reprenons :

« Madame Attard, sur le choix de diffuser ou ne pas diffuser un film, ce sont des choix qui appartiennent aux antennes, en toute indépendance. Et ces antennes choisissent, ou ne choisissent pas, je suis le garant de cette indépendance, et je suis devant vous le garant de cette indépendance. Et je dirais que, si aujourd’hui il y a une valeur essentielle du service public, c’est bien de préserver cette indépendance, gage de la confiance de nos concitoyens. Il se trouve que cette confiance, elle existe aujourd’hui, nous faisons un certain nombre de choix et en l’occurrence nous avons décidé, je vous le dis, de ne pas choisir ce film, comme nous n’avons pas choisi des dizaines, des centaines d’autres films. »

Rémy Pflimlin a tous les dons qui font un bon président. Il parvient ainsi à « répondre » à une question portant précisément sur un film… sans même citer le titre du film au sujet duquel il est interrogé. Mieux : au moment où, sous son autorité, l’indépendance des rédactions de France 2 et France 3 est garantie par… leur fusion progressive, il se pose en garant de l’indépendance des antennes.

Une indépendance, ose-t-il dire, qui vaut à France Télévisions la « confiance » des téléspectateurs. À croire que pour être président, il est indispensable de confondre l’audience et la confiance.

C’est donc en toute indépendance – surtout à l’égard des téléspectateurs… – que France Télévisions a refusé de diffuser Les Nouveaux chiens de garde. Et pour preuve de cette totale indépendance, Rémy Pflimlin ne juge pas nécessaire d’indiquer sur quels critères cette diffusion a été refusée. Comme si France Télévisions était la propriété de son président et de ses responsables d’antennes.

On apprendra tout au plus que le film – dont le titre écorcherait la bouche du président – a été refusé « comme des centaines d’autres ». Les centaines de documentaires diffusés en salle devant 250.000 spectateurs et nommés aux César de 2013 (catégorie « meilleur film documentaire »), sans doute.

Et on se demande comment la diffusion des Nouveaux Chiens de garde aurait pu être interprétée comme le signe d’un manque d’indépendance de France Télévisions, à moins de considérer qu’une telle diffusion puisse être perçue par les téléspectateurs comme une impardonnable capitulation face aux pressions et au chantage du puissant lobby de la critique des médias. Ce dont on peut se permettre de douter.

Il convient donc de poser la question par écrit, et sans attendre une prochaine audition :

« M. le président pourrait-il avoir l’amabilité de demander aux antennes, en respectant scrupuleusement leur indépendance, sur quels critères le film Les Nouveaux chiens de garde a été interdit de diffusion ? Il serait en effet fâcheux que le président ne soit pas informé de ce qui se passe dans la maison dont il a la garde. Et que l’arbitraire le plus total se pare des atours de l’indépendance ».

Henri Maler et Julien Salingue

 
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