Les assassinats récemment perpétrés à Paris sont des actes ignobles. L’attentat perpétré contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo est ignoble. Des journalistes assassinés et c’est la liberté de toute la presse qui est visée et, à travers elle, toutes les libertés. La liberté de l’information est en danger quand des fanatiques, des dictatures ou des régimes autoritaires s’en prennent à elle. Mais elle n’est pas en bonne santé quand les médias sont livrés à des actionnaires qui laissent se développer un journalisme précaire et à bas coûts, quand les chefferies éditoriales, particulièrement dans les grands médias audiovisuels, se satisfont d’un pluralisme anémié, quand des gouvernements, en France même, placent les journalistes sur écoute, abandonnent la presse écrite à son marasme, le secteur public de l’audiovisuel à son sous-financement, les médias libres et alternatifs à des formes de mendicité. Devenus des « Charlie », des responsables politiques – ceux-là mêmes qui, habituellement, se désintéressent du pluralisme quand ils n’en sont pas les seuls bénéficiaires, plaident pour l’impertinence et la diversité. Devenus des « Charlie », les patrons des médias dominants se sont déclarés garants d’une liberté de la presse qu’ils confisquent à leur profit. Nous ne sommes pas dupes :
Avec la participation de : Attac, Bastamag, Ligue des Droits de l’Homme, SNJ, SNJ-CGT, Solidaires, Syndicat de la Magistrature,
et de Gilles Balbastre, Pierre Carles, Serge Halimi, Henri Maler, Didier Porte, Mathias Reymond.
Avec le soutien du Front de Gauche médias, du Nouveau Parti Anticapitaliste et du Parti de Gauche.